Elyas Bonne idée de filer un flingue à Roschdy Zem : en pleine forme, il se castagne avec beaucoup d'entrain dans cet Elyas. Début d'une reconversion à la Liam Neeson pour l'acteur (on le retrouvera en militaire en Afghanistan dans le prochain Bourboulon, 13 jours, 13 nuits) ? On le lui souhaite, mais il n'y a pas grand-chose à sauver (à part lui en ex-para en PTSD chargé de protéger une femme et sa fille d'un réseau islamo-mafieux) dans cet Elyas limite nanar qui ressemble plus à du Neeson en fin de deuxième carrière. |
Sylvestre Picard | |
El Profesor En racontant l’histoire qui pourrait sembler classique d’un universitaire en pleine crise existentielle, cette comédie sociale fait puissamment écho à la crise que traverse la société argentine depuis l’élection de Javier Milei. Les déboires d’un professeur de philosophie de Buenos Aires se sentant désorienté suite au décès de son mentor fait en effet la part belle aux doutes qui assaillent un monde intellectuel qui croyait jusqu’ici être assis sur des bases relativement stables. |
Damien Leblanc | |
Pompo the cinephile C'est d'abord une question d'univers : nous sommes à Nyallywood, version japanime d'Hollywood, où les trophées s'appellent les Nyascar, où Pompo la productrice (qui ressemble à Biscuit de Hunter X Hunter) est une superstar parce qu'elle sait comme personne tourner des blockbusters évidemment, sauf qu'à Nyallywood, les blockbusters sont des séries B à la Asylum avec des filles en bikini, des flingues et des monstres à tentacule... |
Sylvestre Picard | |
Les Fantômes Réalisateur de documentaires (comme Ceuta, douce prison, où il filmait des exilés cherchant à rejoindre l’Europe), le français Jonathan Millet a aussi habité à la fin des années 2000 en Syrie et a, depuis, recueilli divers témoignages de personnes dont la vie a été dévastée par la guerre civile survenue en 2011. |
Damien Leblanc | |
Horizon: Une saga américaine- chapitre 1 C'est quoi, Kevin Costner en 2024 ? Tout le monde semble d'accord : c'est le vétéran de Danse avec les Loups, redevenu superstar planétaire avec Yellowstone, série western contemporaine battant tous les records d'audience que l'acteur s'est permis de quitter au sommet de son succès. Pour faire quoi ? Du cinéma, pardi. Et pas n'importe comment : en mettant tout son pognon sur la table et en produisant lui-même sa grande fresque western ultime, Horizon. |
Sylvestre Picard | |
Le Moine et le fusil Pourquoi un moine voudrait-il se procurer un fusil ? Avec une telle question pour fil directeur, Le Moine et le fusil multiplie les couches d’humour et de complexité et introduit successivement un entrepreneur américain ou encore un contexte politique chargé. |
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Leon L’histoire pourrait paraître cousue de fil blanc. Celle du deuil semé d’embûches de Julia qui vient de perdre sa compagne Barby avec qui elle avait ouvert un restaurant et dont le père de son fils, absent depuis leur rupture, fait son retour pour le récupérer. |
Thierry Chèze | |
In water Tout est flou à l’image. La coquetterie visuelle s’assume jusqu’au bout et vient illustrer de façon littérale les doutes du protagoniste. Jeju est, en effet, un cinéaste qui a embarqué un duo d’acteur dans une station balnéaire pour tourner un film, mais l’inspiration fait défaut. Alors en attendant, il mange, il boit et surtout il discute. De tout et des petits rien qui font tout. Puis sur la plage avec les rochers et les touristes, quelque chose s’éclaire. Ça tourne. Toujours flou à l’image. |
Thomas Baurez | |
La Famille Hennedricks Femme au bord de la crise de nerfs pourrait être le sous- titre de ce premier long, comédie chorale et familiale dans tous les sens des deux termes (indice : le nom Hennedricks n’a pas été choisi par hasard !). Cette femme s’appelle Justine. Mère d’un fils qui la tanne pour partir vivre chez son père, elle est en couple avec Ludo, lui- même père d’un autre enfant, dans un quotidien certes bien plus apaisé que sa première relation mais où les galères de thune s’accumulent. |
Thierry Chèze | |
L'enfant qui mesurait le monde Un riche promoteur immobilier parisien apprend le décès de sa fille en Grèce, son pays d’origine, et, dans le même temps, qu’il est le grand-père d’un petit garçon atteint d’un syndrome autistique. Un mélo sous le soleil, prévisible et peu convaincant sur cette rencontre improvisée entre deux membres d’une même famille, auquel Takis Candilis - ex directeur de la fiction sur TF1, qui renoue avec la réalisation 42 ans après son premier long - a jugé bon de greffer de manière assez artificielle les enjeux socio-économiques de son pays. Emma Poesy |
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Camping du lac « Il m’est arrivé un drôle de truc que j’aimerais bien vous raconter.» C’est avec un ton faussement inoffensif qu’Éléonore Saintagnan, interprète de son propre personnage dans ce film aux airs de documentaire, entame son récit. La quadra, grands yeux bleus et air poupon, décide de partir en bord de mer pour se ressourcer. Sa voiture, tombée en panne au beau milieu de l’autoroute, en décide autrement. La voilà échouée au camping du Lac, où vivent une poignée de résidents à l’année. |
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Les Pistolets en plastique Peut-on raisonnablement faire marrer avec un quintuple meurtre ? Persuadé qu’il y a de l’humain à décortiquer (et donc du rire à créer) derrière la glauquissime affaire Xavier Dupont De Ligonnès, Jean-Christophe Meurisse s’empare crânement du sujet à travers une comédie. Coutumier du mélange entre morbide et absurde - les très réussis Apnée et Oranges Sanguines -, le metteur en scène de la troupe de théâtre des Chiens de Navarre transforme XXDL en Paul Bernardin (impérial Laurent Stocker), parti vivre sa meilleure vie en Argentine après avoir zigouillé toute sa famille. |
François Léger | |
Kinds of kindness Avec Kinds of Kindness, tourné à toute berzingue dans la foulée de la post-production de Pauvres Créatures, Yórgos Lánthimos retourne à sa misanthropie originelle et ausculte avec humour noir les recoins sales et paradoxaux de l’esprit humain. Ce film à sketches fait se croiser les habitués Emma Stone, Willem Dafoe et Margaret Qualley (tous impeccables), ainsi que le petit nouveau de la bande, Jesse Plemons (taillé pour l’exercice au point que sa performance lui a valu le prix d’interprétation masculine à Cannes). |
François Léger | |
Le Comte de Monte- Cristo On prend les même et on recommence ? Après Les Trois Mousquetaires (partie 1 et 2), voici donc la deuxième pierre du Dumas Cinematique Univers. Le Comte de Monte Cristo. Ce roman est l’un des grands récits mythologiques de notre littérature. Ce n’est pas le premier à raconter une vengeance, mais c’est le premier à lui donner une dimension aussi puissante et universelle. Mythique. Légendaire. On connait l’histoire, alors soyons brefs. |
Gael Golhen | |
Detective Conan: L'Etoile à 1 million de dollars Chaque année depuis 1997, la franchise Détective Conan (et son héros enquêteur de génie coincé dans un corps de petit garçon) produit un nouveau film d’animation (parfois même deux, par exemple en 2015). Ils sont largement restés inédits chez nous, mais ces dernières années, on a la chance de les voir en salles, alors ne vous privez pas ! D’accord, l’intrigue de cet opus-ci est particulièrement alambiquée, mais la façon dont la franchise se renouvelle est particulièrement impressionnante. |
Sylvestre Picard | |
The Summer with Carmen C’est l’été à Athènes et deux amis homosexuels, Démos et Nikitas, ont décidé le consacrer à l’écriture d’un scénario censé obéir à la requête du producteur français pour le financer : qu’il soit drôle, sexy, grec et à petit budget ! Voilà le départ de cette comédie méta à plusieurs strates. Un film sur un film en train de s’écrire en s’inspirant… d’un film qui n’a pas vu le jour, celui que Démos et Nikitas avaient tenté en vain de développer deux ans plus tôt. |
Thierry Chèze | |
Six pieds sur terre Ce premier long de Karim Bensallah fait écho au récent Le Dernier des juifs de Noé Debré, dans cette façon tragi-comique de montrer des jeunes gens pas forcément héroïques - voire apathiques - refuser de se soumettre à ce que leurs origines semblent exiger d’eux. Sofiane, fils de diplomate algérien, bosse dans une entreprise de pompes funèbres musulmanes pour se tirer d’une mauvaise passe. Malgré sa force évidente, le film peine à totalement sonder les errements intérieurs de ce protagoniste dont l’indécision permanente finit par se retourner contre lui. |
Thomas Baurez | |
Sinjar, naissance des fantômes Dans la province de Ninawa, au nord-ouest de l’Irak, s’ouvre la plaie béante de la vallée de Sinjar, qui se raconte, incarnée par la voix de la comédienne iranienne Golshifteh Farahani. Là, le 3 août 2014, les forces de Daech déferlent pour commettre l'indicible. Dix ans plus tard, pour son premier long, Alexe Liebert adopte le dispositif classique du documentaire-témoignage, mais l’épaissit de photogrammes saisissants, de textes, de chants et de silences dignes, qui redonne une consistance à ces âmes survivantes, hantées par les fantômes des disparus. |
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Nouveau monde Dans son premier long, Vincent Capello raconte le destin d’un Afghan ayant fui son pays pour Paris où il tente de s’intégrer avec l’aide d’un jeune homme débrouillard qui l’a pris sous son aile. Remarquablement interprété, ce récit aux nobles intentions mais jamais mièvre peine cependant à faire entendre sa singularité face aux récents films (Ils sont vivants, Les Survivants, Quelques jours pas plus…) qui ont su trouver un angle plus affirmé pour aller au- delà de la tragédie des situations rencontrées. |
Thierry Chèze | |
Mon milieu Pour son premier essai de réalisation en solo (sans donc Sabrina Nouchi, sa complice de En Ground and pound et Juste une mise une point – restés inédits en salles -, à qui il donne tout de même un rôle), Milo Chiarini prête ses traits à Nico, criminel repenti et relâché après vingt ans de prison. Ombre anachronique qui, à quarante ans, n’a jamais vraiment vécu, il passe du milieu carcéral au familial, sans jamais vraiment s’affranchir de ses démons. |
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Maria En adaptant le livre de Vanessa Schneider, Jessica Palud s’empare du destin fracassé de Maria Schneider, longtemps uniquement réduite au Dernier tango à Paris de Bertolucci (dont Palud fut… l’assistante sur The Dreamers) et sa scène du beurre, devenue irregardable. Certains regretteront le côté un peu scolaire de l’ensemble mais l’essentiel est ailleurs. |
Thierry Chèze | |
Hors du temps Tout le monde se souvient du grand exode suite à l’annonce du premier confinement pour éviter la propagation du Covid-19. Les habitants des grandes villes soudain effrayés à l’idée de vivre entre les quatre murs de leur appartement rejoignaient à la hâte leur résidence secondaire promesse d’un calvaire au vert. L’injustice sociale que ce mouvement (d’humeur) rendait saillant invitait à la retenue. Olivier Assayas, lui, était parti avec son frère et compagne respective dans la maison familiale de la Vallée de Chevreuse. |
Thomas Baurez | |
Elle & lui & le reste du monde Lui (Victor Belmondo), c’est Marco, la vingtaine, un peu paumé dans la vie, qui dépanne un ami en le remplaçant dans une centrale d’urgence pour ascenseurs. Elle (Galatéa Bellugi), c’est la jeune femme qu’il va tenter d’aller dépanner quand elle l’appelle à 3 heures du matin, angoissée car claustro et coincée dans une cabine d’ascenseur. Et le reste du monde… ce qui semble avoir décidé de se liguer contre eux, en cette nuit de la Saint- Valentin pour les empêcher de se retrouver. |
Thierry Chèze | |
The Bikeriders POUR (4 étoiles) |
Frédéric Foubert | |
Vice-Versa 2 Vous connaissez cette légende autour d’Aliens, le retour ? Pour pitcher la suite du film de Ridley Scott, James Cameron se serait contenté de rajouter un "S" au mot Alien au tableau -avant de transformer, par un trait supplémentaire, cet Aliens en Alien$ pour la plus grande joie des executives du studio qui ont tout de suite saisi le truc. |
Sylvestre Picard | |
Tehachapi Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore JR, l’artiste se charge lui-même de s’auto-célébrer sous la forme d’une compil worldwide en introduction. L’homme au chapeau et aux lunettes noires débarque ensuite dans une prison de haute-sécurité californienne – la Tehachapi du titre – qui connaît régulièrement des affrontements entre communautés. Il propose à un groupe de détenus d’apaiser leurs esprits en participant à la pose dans la cour du pénitencier d’une gigantesque fresque-photographique représentant leur visage. |
Thomas Baurez | |
Les Guetteurs À une époque où les "fils et filles de" (les "nepo babies", comme on dit dans le milieu) se font aligner sans sommation sur les réseaux sociaux, il faut reconnaître à Ishana Shyamalan un certain courage. Pour son premier long-métrage, l’héritière a décidé d’aller chasser directement sur les terres du padre avec un thriller fantastique et semi-horrifique intitulé Les Guetteurs. On y suit Mina (Dakota Fanning), jeune femme un peu paumée dont la voiture tombe en panne en pleine forêt. |
François Léger | |
Haikyü !! La Guerre des poubelles A priori, rien de compliqué : deux équipes de volley lycéennes se font face dans HAIKYU!! La Guerre des Poubelles, et comme dans tout bon shonen, ça va être particulièrement spectaculaire. Sauf que le film est en réalité la conclusion d'une série animée, et à ce titre, se révèle un tantinet difficile d'accès (il y a une tonne de personnages, assez complexes, à suivre) si vous n'avez pas rattrapé les 85 épisodes précédents. ou si vous n'êtes pas fans de la BD. |
Sylvestre Picard | |
Love lies bleeding Bienvenue en 1989, bienvenue chez Lou. Un boulot minable, une banlieue pourrie d’Albuquerque où tout paraît bouché. Littéralement : quand on découvre Lou, elle gère une salle de sport miteuse et est en train nettoyer des chiottes en plongeant les mains dans la merde… Mais sa vie va changer. Quand Jackie (Katy O’Brian fantastique), une bodybuildeuse qui erre à travers les US, pousse la porte du gymnase, le coup de foudre est immédiat. Presque autant que les emmerdes. Car si Jackie et Lou tentent de se (re)construire ensemble, elles ont subi des traumas. |
Gael Golhen | |
Les Premiers jours Qui sont- ils et que font-ils ? Pour répondre à cette question pourtant simple, Les Premiers jours mise tout sur la minutie de l’observation de son spectateur. Sans dialogue et surtout sans voix off, ce documentaire fait le pari de raconter le quotidien de ramasseurs d’algues, sur la côte nord du Chili. La mer d’un côté, le désert de l’autre, on suit un groupe quasiment sans attache matérielle (deux trois carcasses de voitures ou autres créations humaines), dans ses moindres faits et gestes, restitués dans toute leur précision. |