Le Choix de Première : Flight de Robert ZemeckisSynopsis : Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel… L’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations… Que s’est-il réellement passé à bord du vol 227 ? Salué comme un héros après le crash, Whip va soudain voir sa vie entière être exposée en pleine lumière.L'avis de Première : Flight est donc non seulement un grand film de rédemption souvent déchirant, mais aussi le reflet d’une Amérique intransigeante, procédurière et bigote, dont Zemeckis s’emploie à démontrer l’hypocrisie avec un sens de la provocation réjouissant – outre cette ouverture insolente en forme de doigt d'honneur à la face des censeurs puritains, le cinéaste tape sur les extrémistes religieux et les ultralibéraux cyniques. Mais le coeur de ce long métrage, son âme, c’est Whip et son combat pour sortir de l’addiction et du mensonge, que le réalisateur met en scène de façon quasi impressionniste. Une église détruite, une rencontre amoureuse fortuite, une porte de chambre d’hôtel mal fermée sont autant de signes auxquels Flight se garde bien de donner une interprétation évidente, laissant le héros se dépatouiller avec la bouteille et sa conscience. Le cheminement intérieur du personnage, chaotique, est clairement une métaphore du vol-crash initial, sur lequel les spéculations sont aussi indécentes que cathartiques. Dans les deux cas, l’atterrissage est spectaculaire. Choix N°2 : Hôtel Transylvanie de Genndy TartakovskySynopsis: Bienvenue à l’Hôtel Transylvanie, le somptueux hôtel de Dracula, où les monstres et leurs familles peuvent enfin vivre leur vie, se détendre et faire "monstrueusement" la fête comme ils en ont envie sans être embêtés par les humains. Pour l’anniversaire de sa fille, la jeune Mavis, qui fête ses 118 printemps, Dracula invite les plus célèbres monstres du monde – Frankenstein et sa femme, la Momie, l’Homme Invisible, une famille de loups-garous, et bien d’autres encore… Tout se passe très bien, jusqu’à ce qu’un humain débarque par hasard à l’hôtel et se lie d’amitié avec Mavis…L'avis de Première : A priori, Hôtel Transylvanie arrive après la bataille de l’animation horrifique pour tous, déjà explorée, dynamitée et digérée par Tim Burton jusqu’au dernier Frankenweenie (3D). La bonne nouvelle, c’est que Genndy Tartakovsky, venu de la télé (Star Wars – Clone Wars), ne se laisse pas démonter par la concurrence avec ce coup d’essai au mauvais esprit euphorisant. De quoi faire risette avec une bande de cintrés (la créature de Frankenstein, un homme invisible, un loup-garou) qui aiment la teuf jusqu’au bout de la nuit, les allusions aux productions Hammer et les répliques qui fusent – merci à Adam Sandler et à sa voix tordante de dépoussiérer ce barnum avec un humour à réveiller les morts. Mais le réalisateur nous propose aussi de quoi stimuler notre sensibilité avec son histoire touchante de Dracula père qui a peur de perdre sa fille et son romantisme de dernière minute. Sans la fin expédiée et l’éloge convenu de la tolérance, on tenait le nouveau Monstres & Cie . Choix N°3 : Les Misérables de Tom HooperSynopsis : Dans la France du 19e siècle, Les Misérables raconte une histoire poignante de rêves brisés, d'amour malheureux, de passion, de sacrifice et de rédemption : l'affirmation intemporelle de la force inépuisable de l'âme humaine. Jean Valjean, l'ex-bagnard poursuivi sans relâche des décennies durant par l'impitoyable policier Javert. Mais quand Jean Valjean promet à Fantine de sauver sa fille Cosette du destin tragique dont elle est elle-même victime, la vie du forçat et de la gamine va en être changée à tout jamais. L'avis de Première : Après Le Discours d’un roi, Tom Hooper avait Hollywood à ses pieds. Mais plutôt que de bégayer une nouvelle fresque historique, il a choisi d’adapter Les Misérables. Attention : pas le classique Larousse, mais la version musical de Broadway. Les Miz, donc. Ça chante pendant 2 h 30, en anglais et en direct. Ça chiale et ça danse. Ça se bat sur des barricades, aussi. Le film confirme que Hooper est un directeur d’acteurs phénoménal (Anne Hathaway a d'ores et déjà un Oscar gravé à son nom), mais sa réalisation formatée ne résiste pas à la faiblesse du matériau. Là où le chef-d’oeuvre de Hugo jouait l’ampleur, l’épique et le réalisme explosif, Les Miz abat sa bondieuserie et ses affres avec la finesse d’un forçat aviné. Surtout, le cinéaste ne parvient jamais à faire cohabiter la comédie (les Thénardier), la tragédie christique (Javert) et le mélo larmoyant (Valjean). Préparez-vous à déchanter. Pour voir le reste des sorties ciné de la semaine du 13 février c'est ici
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