Free Guy : Comment a été créé Dude, la version améliorée de Ryan Reynolds ?
Disney

Un bodybuilder, des spécialistes en VFX et beaucoup de répétitions ont été nécessaires pour créer la scène "Guy vs. Dude".

Free Guy sort aujourd'hui en DVD et blu-ray (mais aussi en VOD, notamment sur Première Max), et sans surprise, de nombreux bonus sont consacrés à ses effets spéciaux. Pour créer un univers entier de jeu vidéo, l'équipe de Shawn Levy (La Nuit au musée, Real Steel...) a évidemment eu beaucoup de travail, et le réalisateur en parle avec beaucoup d'enthousiasme. Il s'arrête en détails sur une scène en particulier, surnommée "Guy vs. Dude", qui a droit à son propre making-of. 

Sans spoiler (pas plus que ce qui avait été montré au cours de la promotion du film cet été, en tout cas), cette séquence clé du film voit Guy, le PNJ incarné par Ryan Reynolds, affronter une version améliorée de lui-même. Le héros du film a peu à peu pris conscience de sa propre identité et souhaite agir plus librement, mais le créateur du jeu Free City, Antwan (Taika Waititi) a peur qu'il ne détruise ses plans, alors il fait fabriquer Dude, un personnage plus puissant que lui, pour l'attaquer.

Voir deux personnages joués par le même acteur se faire face dans une même scène est assez courant au cinéma, mais cet affrontement a pourtant demandé énormément de travail à l'équipe chargée des effets-visuels. Accompagné du réalisateur et du coordinateur des cascades Chris O'Hara, le superviseur des VFX Swen Gillberg détaille toutes ses étapes.

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Tout d'abord, l'équipe a dû trouver une personne plus imposante que Ryan Reynolds, qui fait tout de même 1m90. Ils racontent avoir pensé à un cascadeur (cela aurait simplifié l'apprentissage de la chorégraphie de combat), mais celui qu'ils avaient en tête ne faisant que 3 cm de plus que la star du film, l'écart aurait été trop faible pour être remarqué à l'écran. Ils ont alors songé à un bodybuilder, et quand ils ont casté le professionnel Aaron Reed, 2m05 et 140 kg, ils étaient ravis. Lui aussi, puisqu'il s'agit de sa première expérience au cinéma. "J'allais avoir la possibilité de montrer toute ma physicalité, s'exclame-t-il, avant de reconnaître que cette scène a été plus compliquée à tourner que ce qu'il pensait. Je n'imaginais pas que ça représentait autant de travail, je croyais qu'on se reposait plus sur les effets en numérique, mais il y a plein de choses à mettre en place pour pouvoir donner cette impression de vérité."
 
Effectivement, avant même qu'il n'arrive sur le plateau, une prévisualisation a été planifiée avec des cascadeurs dans une salle d'entraînements, puis un storyboard très précis a été dessiné afin d'avoir tous les plans en tête. Quand le décor a été validé (Revere Beach à Boston), les cascadeurs ont de nouveau répété la scène, pour s'assurer que tout rendrait comme prévu une fois dans l'espace réel. Conseillé tout au long de son tournage par Shawn Levy, Aaron Reed a alors joué son rôle, avec des capteurs sur le visage afin de le remplacer ensuite en numérique par celui de Ryan Reynolds. Une technique de performance capture très courante de nos jours, mais qui a demandé du fil à retordre à Gillberg, car le personnage ne cesse de dialoguer, et "la synchronisation du mouvement des lèvres pour faire correspondre les répliques est l'un des éléments les plus compliqués à rendre parfaitement sur des personnages humains, explique-t-il. Elle est plus fluide avec des créatures ou animaux, mais plus c'est réaliste, plus il faut être précis."

L’évolution de la performance capture racontée par Andy Serkis

Trois mois après le tournage de "Guy vs. Dude", Ryan Reynolds donc a été convié au sein de l'entreprise Lola, où étaient créés les VFX, pour enregistrer les mouvements de son visage. Arobrant à son tour des capteurs, il est entré dans "l'oeuf", fabriqué spécialement pour ce genre d'effet. Entouré de spots blancs très lumineux, tous ses mouvements y sont enregistrés, pour les retransmettre par ordinateur de la façon la plus réaliste possible, tout en ayant exactement le bon angle par rapport à la scène déjà tournée. Pour que ça marche, l'acteur doit suivre les instructions du réalisateur, mais aussi le rythme et le mouvement de lumières rouges bleus et vertes qui s'éclairent quand il doit tourner la tête et/ou parler. Un travail fastidieux, qui demande plusieurs prises avant d'être parfaitement synchronisé. "D'ordinaire, on fait des sessions d'une vingtaine de prises, explique Gillberg, mais Ryan, c'est une machine. Il en a fait 39 d'affilée." Visiblement très impliqué, l'acteur a d'ailleurs pu aussi improviser des répliques, ce qui a demandé d'inverser le processus, pour faire coller ce qu'il disait aux scènes déjà en boîte.

Résultat, si on voit peu Dude dans le film, chaque apparition de cette "version améliorée" de Ryan Reynolds est une réussite. Voici une vidéo promotionnelle consacrée au personnage qui a été partagée au moment de sa sortie au cinéma :


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