Matthew Perry
Abaca

"Ce n’était pas un médecin négligent. C’était un dealer en blouse blanche."

L’affaire Matthew Perry arrive doucement à son terme.

Deux ans après la disparition de l’acteur de Friends, la justice américaine a condamné mercredi le médecin qui lui fournissait du kétamine dans les semaines précédant son overdose fatale.

Salvador Plasencia, jugé devant un tribunal fédéral de Los Angeles, a écopé de 30 mois de prison. Avant l’énoncé de sa peine, le médecin a présenté des excuses à la famille de l’acteur, reconnaissant avoir trahi son serment.

"J’ai failli à ma mission envers M. Perry. J’ai failli envers sa famille," a-t-il déclaré. "J’aurais dû le protéger."

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Capture salto

Plasencia avait plaidé coupable en juillet à quatre chefs liés à la distribution de kétamine. Il n’a pas fourni la dose fatale, mais a été immédiatement menotté et placé en détention par les marshals fédéraux. Les procureurs demandaient trois ans de prison. La défense, elle, espérait une simple probation. Mais la juge Sherilyn Peace Garnett a rejeté l’argument selon lequel le médecin aurait cherché à traiter la dépression de l’acteur.

"Je ne trouve pas cela crédible," a-t-elle tranché, estimant que le praticien avait cherché "à exploiter l’addiction de M. Perry pour votre propre profit".

Elle a également souligné les 55 000 dollars récupérés par Plasencia en un laps de temps très court, rappelant que si une autre substance avait été en jeu, "on parlerait d’une peine bien plus lourde".

L’avocate de la défense, Karen Goldstein, a reconnu que les décisions de son client avaient été "obscurcies par l’argent", parlant d’"une tempête parfaite de mauvaises décisions".

De son côté, le procureur Ian Yanniello a rejeté toute tentative d’atténuer les faits :

"Ce n’était pas un médecin négligent. C’était un dealer en blouse blanche."

Dans des messages privés, Plasencia évoquait même Perry en écrivant : "Je me demande combien ce crétin va payer." Face au médecin, la mère de l’acteur, Suzanne Morrison, a livré un témoignage déchirant : "C’est mon garçon. Je sais à quel point il était dépendant. Il a survécu à tout ça… Être traité de ‘crétin’ — il n’y a rien de crétin dans cet homme… Ce que vous avez fait est grave." Madeline Morrison, la demi-sœur de Perry, a insisté sur la dignité de l’acteur : 

"Les célébrités ne sont pas des poupées en plastique dont on peut abuser. Ce sont des êtres humains."

Quatre autres prévenus liés à la mort de Matthew Perry doivent encore être jugés.