La seconde saison de True Detective vient de débuter sa diffusion sur HBO (et en France sur OCS) et beaucoup d’entre nous ont particulièrement scruté la performance de Colin Farrell, savoir s’il tenait la distance contre le Matthew McConaughey habité de la première saison, et de ce fait, s'il allait enfin trouver le rôle iconique à la hauteur de son talent, comme son prédécesseur, car il faut bien avouer que McConaughey avait bel et bien marqué la première saison de la série HBO.On a beau aimer Colin Farrell et sa longue histoire avec (ou sans) moustache, on pouvait jusqu'à dimanche soir légitimement s'inquiéter pour sa carrière qui rassemble ces dernières années des remakes ratés comme Total Recall et Fright Night, le laborieux Mademoiselle Julie, ou encore l’inénarrable Dead Man Down. C’était vite oublié qu’avant ses problèmes de drogue et de choix de films douteux, Colin était surtout l’acteur de Tigerland, sans doute l’un des meilleurs de Joel Schumacher, même s’il avait pris une belle gamelle au box-office en 2000. Avec son rôle de soldat anti-Vietnam, il portait presque le film à bout de bras, à lui seul. Un acteur, un grand, était alors né. Le comédien retrouvera Joel Schumacher pour Phone Game, honnête série B où il est littéralement de chaque plan. Bluffant. Entre temps il avait pris le temps de faire des étincelles comme dans l’excellent Minority Report de Steven Spielberg ou Le Nouveau Monde de Terrence Malick. Sa carrière aurait alors dû être lancée définitivement. On se trompait. Passons rapidement sur S.W.A.T. unité d'élite, le fameux (pas pour de bonnes raisons) Daredevil, ou encore la jupette d’Alexandre pour nous rappeler que Colin Farrell fut en 2006 le Sonny Crockett du Miami Vice de Michael Mann. Don Johnson en pleure sans doute encore. A la vue du film de Mann on ne peut en effet s’empêcher de penser que le film, le rôle, était écrit pour Farrell, impeccable incarnation de mâle dominant vacillant sur son piédestal Armani. Héros "Mannien" par excellence, mais le film n’éclipsa pas la série. Retour donc à la case départ dans sa quête du sucés. Deux ans plus tard, en 2008, sa carrière aurait pu encore une fois prendre le chemin des sommets grâce à Bon Baisers de Bruges, film ne ressemblant à aucun autre. Merveilleuse série B inventive et jubilatoire qui aurait dû être la première marche pour accéder (enfin) aux blockbusters. Malheureusement,le film ne fut pas un hit et Colin enchaîna (à nouveau) les mauvais choix de scripts qui le ramenèrent à la position du sempiternel acteur dont on connait la tête (en le confondant parfois avec Robert Downey Jr), le nom et quelques films, mais pas forcément les meilleurs.Pas vraiment bankable, mais pas inconnu non plus. Position délicate pour un acteur à l’aube de ses 40 ans (il est né en 1976).Heureusement, depuis ce dimanche, Colin Farrell est donc Ray Velcoro, le flic véreux mais attachant, borderline magnifique de la saison 2 de True Detective. Un rôle taillé à sa mesure de survivant qui n’a sans doute pas eu la carrière qu’il méritait, jusqu'à maintenant. Ou quand la fiction rejoint la réalité.
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