Un long-métrage à retrouver ce lundi à 22h40 sur RTL 9.
15 millions de dollars de budget, 173 millions de dollars engrangés dans le monde. Wes Craven a touché le gros lot avec Scream, sorti en France en juillet 1997 (décembre 1996 chez nos amis américains). Estampillé "maître de l'horreur" après avoir fait frissonner les cinéphiles grâce à La Colline a des yeux, Les Griffes de la nuit ou encore Le Sous-sol de la peur, le réalisateur a trouvé un nouveau souffle avec ce film qui renouvelle le genre et en élargit considérablement le public. Retour sur les ingrédients d'un succès populaire qui lança une saga devenue culte sur le grand écran.
Un fait divers inspirant
Ce succès, Wes Craven le doit avant tout à Kevin Williamson, le scénariste du film. C'est lui qui a imaginé l'histoire de Scream alors qu'il débutait tout juste dans l'écriture. Pour ce script baptisé à l'origine Scary Movie, ce dernier a puisé son inspiration dans l'histoire de Danny Rolling, un tueur en série qui s'est attaqué à plusieurs étudiants du campus de Gainesville - il a d'ailleurs été condamné en 1994 pour avoir poignardé à mort cinq étudiants. Et ce n'est pas le seul fait d'armes du bonhomme puisqu'il a essayé de tuer son propre père, a violé certaines de ses victimes et avoué au total 8 meurtres. De quoi attiser l'imagination d'un jeune scénariste. Reprenant des éléments de l'affaire de Gainesville, Kevin Williamson imagine Scary Movie avant de laisser le scénario de côté pour s'attaquer au script de Mrs Tingle. Il revient sur ce projet quelques années plus tard histoire de régler ses problèmes financiers.
Comment Wes Craven est devenu le maître de l'horreur
L'arrivée de Wes Craven
Face à la violence et au gore présents dans le scénario, l'agent de Kevin Williamson était persuadé que les studios américains ne se bousculeraient pas pour décrocher les droits du film. A moins que des modifications soient faites rapidement. Raté. Quelques jours après sa mise en vente en 1995, plusieurs acheteurs potentiels étaient déjà sur les rangs. Et notamment Miramax des frères Weinstein. C'est à un maître du genre, Wes Craven, qu'ils ont décidé de confier le bébé. Une aubaine pour ce dernier qui a pu s'éclater sans penser, sur le tournage, à la censure. "Je n'ai rien changé dans ma façon de la tourner. Mes producteurs me lançaient sans arrêt des regards inquiets, et je me suis dit plusieurs fois que ces séquences ne seraient jamais projetées dans un cinéma. Mais je fais toujours le film que je veux faire. Si quelqu'un d'extérieur le ruine, tant pis. Au moins, il aura existé tel que je l'ai voulu", nous confiait Wes Craven en août 1998. S'il ne s'est pas bridé en mettant en scène le film, il a malgré tout été contraint de modifier à plusieurs reprises le résultat final histoire de rendre le long-métrage accessible aux mineurs de moins de 17 ans accompagnés d'un adulte.
Wes Craven : "Il est stupide de censurer la violence"
Le rire essentiel
C'est l'une des clés du succès de Scream. Malgré le sang qui coule à tout va et les personnages qui se font dérouiller à la pelle, Kevin Williamson et Wes Craven ont su glisser au milieu de l'hémoglobine des pointes d'humour salutaires. "J'ai utilisé dans Scream des ficelles qui n'ont jamais eu de succès auparavant ! (...) Ce sont des situations ben réelles. Le scénario est toutefois très proche de ma vision de la vie : l'humour et l'horreur sont intrinsèquement liés. On plaisante souvent sur les faits divers les plus abominables, c'est un exorcisme. Quant à dire que Scream est composé de façon à fonctionner auprès des jeunes, c'est vrai. Héros teenagers, rebondissements, gags...", nous expliquait le réalisateur en août 1997. "A la première vision de Scream les gens sont intrigués et amusés. Il est possible qu'ils soient toujours plus dégoutés par la violence , ce qui représente au plus 15 minutes du film. Mais ils aiment l'humour et l'interprétation."
Le renouveau du genre
"Kevin Williamson a procédé différemment, au lieu de mettre au coeur de l'action les réalisateurs et de les faire regarder dix ans en arrière - ce qui est un truc adulte -, il a déplacé l'action du côté du public. Certains personnages, avec leur langage et leur comportement sont des caricatures du public, du cinéma d'horreur. C'est pourquoi Scream a eu ce succès populaire", affirmait à la fin des années 1990 Wes Craven. Et pour le réalisateur, qui s'est lancé dans l'horreur en 1969, toucher un public plus large, moins habitué aux films du genre, était comme "un Graal." "Avec Scream, j'y suis parvenu en partie grâce à un script très malin et à des acteurs qui sont connus à la télé. Courteney Cox est très populaire. Pour la première fois, il m'est arrivé d'entrer dans un cinéma pour présenter mon film", nous confiait le réalisateur à la sortie de Scream 2.
Bilan des courses, avec un film redonnant un nouveau souffle à sa carrière et aux films d'horreur, Wes Craven a fait naître l'une des sagas gore les plus incontournables du grand écran - trois autres Scream (en 1997, 2000 et 2011) ont suivi, ainsi que des parodies – Scary Movie, notamment…. Le dernier grand coup d'éclat d'un réalisateur qui s'est éteint le 30 août 2015.
L'histoire du film à retrouver ce soir à 22h40 sur RTL9 qui propose une soirée spécial Scream (la chaîne diffuse Scream 2 à 20h40) :
Seule chez elle, Casey compte bien profiter de la savoureuse soirée qu'elle s'est concoctée en achetant du pop-corn et en louant un film d'horreur. La sonnerie du téléphone retentit dans la grande maison. Au bout du fil, un maniaque la soumet à un questionnaire pervers dont dépend la vie de son petit ami, ligoté avec une ceinture d'explosifs dans la piscine attenante. Le couple d'adolescents passe bientôt de vie à trépas. Ce double meurtre traumatise au plus haut point Sidney, dont la mère est morte assassinée un an auparavant et qui vit avec son père dans une maison isolée. Le pressentiment de la jeune fille s'avère fondé : elle subit une agression téléphonique semblable à celle de Casey, mais parvient à en réchapper...
La bande annonce du film :
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