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Si l’intrigue principale est concentrée sur les deux frangins, la confrontation des points de vue (habitants, mafieux, flics) permet de démultiplier un même thème: celui de l’équilibre rompu qui éloigne ce qui était proche: les frères se séparent, les anciens s’opposent aux modernes, les nostalgiques aux ambitieux... (…) Michael Arias exprime cette quête chaotique en puisant au meilleur de deux cultures, l’occidentale et la japonaise. Il en profite pour inventer une forme d’animation inédite, moderne et hybride, qui mêle harmonieusement réalisme et fantastique pour produire des images d’une force poétique stupéfiante. À coup sûr, un nouveau classique.
Toutes les critiques de Amer Béton
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Amer béton se singularise par un souci de rigueur dramatique, une certaine cruauté dans le récit. Les personnages - pas seulement les deux enfants - sont définis avec acuité, que ce soit le flic aux aspirations de travailleur social ou le truand vieillissant qui renonce à son empire du mal. (...) mer béton est un exemple brillant et émouvant d'un art arrivé à maturité.
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Le trait est rageur, lignes d’énergie qui électrisent le récit. Même parti pris pour le décor, dont l’onirique beauté flirte sans cesse avec la misère, le désordre et la crasse.(...) Mariage réussi des animations japonaises et occidentales, le film panache aussi les genres : conte urbain, polar et fantastique. Hybride et éclatante fleur de béton.
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Si le graphisme non-conventionnel d’Amer Béton peut surprendre au début, cinq minutes suffisent à convaincre que l’endroit fabuleux où se déroule l’histoire porte bien son nom : Takara, la ville trésor. La magie du film, c’est d’avoir réussi à mêler sans aucun clivage un monde joyeux et coloré sorti tout droit d’une imagination enfantine à l’univers sombre et violent des yakuzas. Les thèmes chers à l’animation japonaise sont revus avec originalité et modernité : l’importance de la famille, la recherche de soi et l’affrontement perpétuel du Bien et du Mal. Un joli conte urbain mais ne vous y trompez pas : Takara comme toutes les villes du monde cache sous ses couleurs joyeuses un béton amer.
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Cette adaptation du roman culte de Taiyô Matsumoto mêle l’animation 2D/3D et ne ressemble à rien de vu jusqu’alors : ni par son sujet, ni par son traitement. Dans une ville grouillante, sorte de Tokyo à la fois futuriste et désuète et personnage à part entière du récit, survivent deux enfants selon la loi de la jungle. (…) Une fin du monde exceptionnellement servie par l’animation : finesse du trait, foisonnement de détails, personnages aux expressions variées donnent à cette vision pessimiste, pour ne pas dire noire, de l’humanité et de son destin, une couleur et une force étonnante.
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Ce manga nihiliste, qui s'adresse en priorité aux adultes, démontre une fois de plus la supériorité de l'animation japonaise. A travers le portrait de deux orphelins délinquants perdus dans une métropole décadente, c'est notre société corrompue que dénonce, avec un parti pris ultraréaliste, le réalisateur.