Première
par Thomas Agnelli
Spécialiste ès troubles identitaires, Marina de Van a été révélée comme actrice par les premiers films de François Ozon, dont Sitcom, et comme cinéaste par des courts (notamment Bien sous tous
rapports) et un long (Dans ma peau, 2002) puissants. Ici, elle propose une variation fantastique de Carrie et, derrière les oripeaux du genre, confronte un personnage féminin à son tumulte intérieur. A priori, avec une réalisatrice aussi douée aux commandes, on signe tout de suite. Las, blessée par l’échec critique et commercial de Ne te retourne pas, son précédent film, dans lequel Sophie Marceau
se métamorphosait en Monica Bellucci, la cinéaste ne semble plus croire en ses plans, perdant confiance en son talent, abandonnant son style et ses obsessions (scandale organique, désorganisation psychique). Sans la moindre implication, elle exécute donc une série B ni troublante ni viscérale, desservie de surcroît par une interprétation calamiteuse. Sincèrement, on tombe de haut.