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Les jumeaux australiens Peter et Michael Spierig, qui s’étaient fait remarquer en 2003 avec Undead un film de zombies demeuré mais inventif, passent clairement à la vitesse supérieure avec Daybreakers. Panneaux annonçant des sorties d’écoles entre 2 et 3 heures du
matin, véhicules customisés pour la « conduite de jour », bouteilles de sang pur se trafiquant comme à l’époque de la Prohibition... Débordant de détails malins, leur vision d’un futur régi par les vampires impressionne, inventant un univers nocturne et métallique à mi-chemin entre Blade et Matrix. Dommage que la dernière partie du film sombre dans un bain de sang au rhésus un peu Z, avant de s’achever sur un final à gore et à cris auquel les acteurs eux-mêmes ne semblent pas croire.
Toutes les critiques de Daybreakers
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le sort de l'espèce tient entre les dents d'un Ethan Hawke livide mais très convaincant en scientifique au grand coeur, et d'un Willem Dafoe plus diablotin que jamais. Après le Livre d'Eli, voici enfin le vrai bon film postapocalyptique du moment.
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Non sans prétentions mais pas prétentieux, quoique un peu adolescent par son recyclage (un brin daté et naïf), Daybreakers a pour lui d'imposer cet univers à la fois figé, déshumanisé, dévitalisé. On frôle parfois le court-métrage (un côté film concept, un léger manque de moyens perceptible) ; le scénario hésite ou bouscule les situations, ses personnages déboulant de nulle part, un récit peinant à optimiser ses enjeux ou personnages, mais l'ensemble tient. Renforcé par de belles fulgurances graphiques, un cadre rectiligne et des éclats d'horreur gore glacés sans fioritures, le film se régénère régulièrement : corps brûlés, explosés, sacrifiés ; gunfight aux fléchettes ; plan au ralenti sur une orgie de militaires vampires à la puissante dimension picturale ; scène d'introduction radicale avec le suicide d'une fillette ; tonalités crépusculaires et inquiètes entêtantes. Maniériste mais pas trop, Daybreakers distille un charme triste indiscutable dont le potentiel laisserait presque imaginer le début d'une saga.
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par Yann Lebecque
Au final, on ne pourra guère reprocher aux réalisateurs qu'une fin un peu moins forte que son introduction, sans doute choisie pour laisser la porte ouverte à une suite, triste habitude hollywoodienne qui refuse de s'abandonner trop longtemps à l'inconnu et à l'incertitude financière. Raison de plus pour profiter de ce Daybreakers diablement enthousiasmant.
Surfant sur le succès de la saga Twilight ou de la série télévisée True Blood, les frères Spierig imaginent un univers post-apocalyptique où les vampires vaquent à leurs occupations quotidiennes, comme faire la queue chez Starbucks pour une ration d’hémoglobine. Les deux réalisateurs revisitent le mythe avec ingéniosité, sans jamais se prendre au sérieux. Une série B engagée qui dénonce un régime soumis à des intérêts financiers et qui pratique la tolérance zéro.
Il n’y a pas de doute, on est bien face à de la bonne série B. De celle qui ne cherche pas à transcender son budget. Outre cette petite ambiance sympa du tout alternatif au système hollywoodien, ce qu’on apprécie dans Daybreakers, c’est son scénar malin. Un impératif pour qu’une série B puisse exister sur le grand écran blasé des multiplexes d’aujourd’hui.
Une série B se démarquant des actuelles fictions moralisatrices pour teen-agers, assumant à la fois une ambiance visuelle sombre et délétère et ses nombreux hommages aux maîtres du genre.
(...) les frères Spierig, scénaristes et réalisateurs, ont construit une assez évidente métaphore politique sur la marginalité et la lutte des classes. L'évolution du récit permet d'effleurer quelques thèmes qui renverraient presque à l'origine romantique du mythe des vampires comme l'idée que l'éternité est une malédiction et s'encombre heureusement de préoccupations éthiques souvent étrangères au cinéma d'épouvante contemporain.
Le spectateur a ainsi quelque matière à méditation avant que le récit s'achève selon des principes plus convenus du cinéma d'action du samedi soir.
On ne peut pas dire que ce film de vampires apporte du sang neuf au genre tant il accumule les clichés et les rebondissements prévisibles. Ethan Hawke, le beau gosse de service, est aussi expressif qu'une gousse d'ail, tandis que le talent du grand Willem Dafoe semble se coaguler dans un rôle indigne de lui...