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Dans les années 90, on pensait Stallone perdu pour le cinéma. Mais au tournant du siècle, la bête s'est réveillée pour produire deux incroyables films bourrins et/ou nostalgiques qui lui permettaient de régler ses comptes avec Hollywood et surtout avec sa propre légende. John Rambo et Rocky Balboa semblaient avoir été conçus pour sceller une fois pour toutes le mythe Sly ! On pense au début que Expendables est le pendant de ces deux films crépusculaires : l'adieu, non plus aux personnages, mais carrément à tout le cinéma bodybuildé des 80's. Mais on comprend rapidement que Sly est parti ailleurs. Plutôt que de signer une Horde sauvage 80's, l'acteur/réalisateur le plus musclé du monde a préféré s'amuser, réaliser un tour de piste rigolard et explosif avec ses potes d'antan. Tout est là : les coups de lattes de Jet Li, les coups de boule de Statham, les coups de couteaux ou de mitraillettes de Lundgren et même les cigares de Schwarzy... Ca fait mal, c'est fun, parfois émouvant (la séquence de Mickey Rourke) et on a du coup très envie de voir la suite !
Toutes les critiques de Expendables : Unité spéciale
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Si vous cherchez une étude psychologique avec des personnages fouillés, Expendables n’est clairement pas pour vous. Sylvester Stallone offre un plaisir aux amateurs de cinéma d’action qui déménage et ne cherche pas à faire dans la dentelle! On passe donc un excellent moment en compagnie de ses héros aux gueules burinées et aux muscles impressionnants. Les scènes d’action dépotent et la dimension humoristique de l’ensemble rend le film extrêmement attachant.
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Cette idée, que le film tient tout du long, est d'autant plus séduisante qu'elle est moins ironique que vraiment émouvante. L'ironie, de toute façon, n'a jamais été le terrain de Stallone - c'était celui de Schwarzenegger, qui justement vient l'occuper le temps d'un caméo bref et parfait. C'est dans ces moments-là que Stallone est le meilleur, dans les coulisses, dans le portrait de groupe où parfois, le film prend de jolis accents hawksiens. Le choix de Jason Statham, par exemple, est assez judicieux. Il est un peu exotique ici, parce que c'est le seul corps à raccorder à l'époque (le seul aussi, logiquement, à enfourcher une bécane moderne), alors on aurait pu s'attendre à ce qu'il ne serve, par dérision, qu'à souligner l'anachronisme des autres. C'est à peine le cas, Stallone préférant dessiner entre lui et son propre personnage (un peu en retrait et impérial), un beau couple de professionnels. Pour le reste (c'est-à-dire la grosse moitié du film, quand il s'agit d'aller corriger un dictateur en Amérique latine, pour un finale à la Commando pas plus avare en tripailles que le dernier Rambo), le film atteint avec un panache indéniable l'objectif qu'avaient fixé pour lui tous les fans de la planète : bim, bam, boum.
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Suivant le schéma immuable du commando de baroudeurs vengeurs, Expendables dégaine, en l'assumant crânement, un déluge non-stop d'ultraviolence, de baston et de défouraillage grand cru. C'est assez rase bitume, mais nostalgique en diable, bourré de clins d'oeil et donc, forcément jubilatoire, comme tous les plaisirs coupables !
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Ca pétarade dans tous les coins. Ca saigne tout ce que ça peut. Artistiquement, ça se contente de peu. C'est rythmé à coups d'uppercuts qui sentent bon la muscu et la créatine. (...) Bref, une série B tirant vers le C.
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Difficile de railler ce come-back de Sylvester « Rambo-Rocky » Stallone : l'icône vieillissante s'en charge. Soit une bande de durs comme il n'en existe que dans les BD, ultraviolents, archicouturés, aussi tatoués et timbrés que prompts à l'autodérision : les « expendables » (en français, les « utilisables » ou les « disponibles »). Cette petite entreprise de mercenaires-motards permet à Stallone un hommage rigolard, affectueux à ses potes et rivaux d'autrefois : Jet Li, Mickey Rourke, Dolph Lungren, un vrai catalogue de vétérans...
On aperçoit même Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger, réunis dans une scène clin d'oeil. Entre deux références décontractées à la gloire musclée de jadis, ça défouraille, étrangle, tranche, assomme dans tous les coins, comme au bon vieux temps. Une petite gâterie pour ex-fans des eighties.
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L’idée, sympathique, aurait pu donner lieu à un happening amusant sur le thème : comment vieillir dans le cinéma d’action ? Sauf qu’il manque à Stallone l’autodérision. Terriblement premier degré, le film, ode à l’amitié virile et, surtout, à Stallone lui-même, semble droit sorti des années 1980. On peut y trouver un plaisir coupable, d’autant que les scènes de baston sont plutôt bien emballées, mais tout ça reste assez navrant.
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(...) l'imbécillité de cette histoire compte moins que les retrouvailles, parfois furtives, avec des acteurs qui, soit firent les beaux jours du box-office d'alors (Sylvester Stallone, bien sûr, mais aussi Bruce Willis ou Arnold Schwarzenegger), soit comblèrent par leur cabotinage les amateurs de nanars (Eric Roberts). Chacun d'entre eux retrouve un rôle qu'il aurait pu tenir il y a vingt ou trente ans.
Mais cette résurrection ne pouvait se faire qu'à la condition d'une impression d'immuabilité des corps et des visages. L'artificialité du projet est ainsi curieusement renforcée par le sentiment que la chirurgie esthétique fait de la plupart des acteurs, plus que mûrs, des androïdes à la silhouette factice et au masque figé.
D'où une impression qu'il est facile de ressentir : celle de se trouver face à un Musée Grévin du -blockbuster des années 1980. Pour ajouter à la clientèle des quadragénaires celle des adolescents d'aujourd'hui, Expendables : unité spéciale a choisi d'éliminer toute violence trop réaliste au profit d'une innocuité bon enfant de la brutalité. Même certains morts ressuscitent à la fin. -
Vraiment pas une œuvre de studio à la hauteur des attentes du grand public et surtout à des années lumières des spectacles pyrothechniques et acrobatiques des productions EuropaCorp (davantage orientées adolescents), Expendables : unité spéciale devra donc rester uniquement une œuvre pour les puristes d’un genre dont Stallone, un brin opportuniste sur ce coup, ne semble rendre hommage qu’aux horripilants DTV des années 90-2000s. Trois maigres consolations, la connerie bovine du personnage de Dolph Lundgren (mais doit-on vraiment en rire ?), des scènes de massacres armés tardives mais jubilatoires et surtout l’idée que Julia Roberts puisse un jour jeter un coup d’œil à cette grande débandade pour y découvrir les exploits pathétiques de son frérot, Eric Roberts que l’on préférait, lui aussi, dans les années 80 et notamment chez Konchalovksi et son Runaway Train ! Une autre époque on vous dit !