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Après avoir réalisé La vie des morts pour fustiger sa famille, La sentinelle pour blâmer son pays et Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) pour stigmatiser ses fiancées, comme il l'a lui-même avoué, Arnaud Desplechin dit peut-être tout le mal qu'il pense de lui-même dans ce Conte de Noël bergmanien, à la fois cérébral et organique, sans doute son meilleur film. On pense à la tribu bancale, à la fois drôle et cruelle, de La Famille Tenenbaum, ou à celle des frères Whitman dans A bord du Darjeeling Limited. A mi-chemin entre la fable cruelle et le mythe, cette nouvelle histoire de rois et de reines en colère, d'une vacherie terriblement émouvante, fait tomber les têtes.
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Une famille de déglingos se réunit pour les fêtes de Noël à la demande d’un des petits-enfants. Problème : la mère, Junon, est en attente de trouver un donneur compatible pour une greffe ; son fils aîné Henri est un donneur compatible mais il a été banni de la tribu par sa soeur ; ladite soeur est en pleine crise ; seul le benjamin semble heureux, pas pour longtemps. Dans une sorte de Famille Tenenbaum version Roubaix, Arnaud Desplechin déploie un style vif qui lance l’histoire sur des milliers de petits récits de vie. Autant d’apartés qui construisent une oeuvre riche sur la violence des sentiments au sein d’une famille.
Toutes les critiques de Un conte de Noël
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Lors des fêtes de Noël, tout le monde se retrouve exceptionnellement réuni dans la maison familiale, autour du sapin, avec des rancœurs d'enfance qui remontent, des conflits larvés qui n'attendront même pas la buche pour exploser cruellement. Tout est question de compatibilité, mais il est surtout question de cinéma dans ce conte qui remugle (je dirais remue) longtemps après qu'on l'a vu.
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Voilà ce conte de Noël, cruel comme chez Grimm mais irrésistible. Arnaud Desplechin nous y convie comme à un spectacle. Il filme les toits de Roubaix, sa ville natale, comme si c'était New-York, avec une ampleur qui dit son affection. Dans la maison, en revanche, la farce tragique devient burlesque, drôle et impressionnante. Derrière les énormités que profèrent les personnages, s'écrit un scénario brillant et fin, où le romanesque le dispute au tragique et à la comédie.
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Armé d'aiguilles en acier trempé dans de l'amour et de l'humour, Arnaud Desplechin nous tricote une trame familiale sur laquelle les freudiens peuvent jouer du trampoline. Après Rois et reines, le cinéaste poursuit son investigation des rapports humains tendus comme des tambours de brousse. Car il s'agit bien d'une étude tribale à laquelle il se livre, dans la jungle de nos maisons de famille. Comme toute machinerie aux rouages complexes, le film nécessite un temps de chauffe avant de tourner à plein régime. Mais une fois la comédie dramatique lancée dans sa course fofolle, impossible de se soustraire à cet éberluant règlement de "conte" de Noël.