Kinds of kindness Avec Kinds of Kindness, tourné à toute berzingue dans la foulée de la post-production de Pauvres Créatures, Yórgos Lánthimos retourne à sa misanthropie originelle et ausculte avec humour noir les recoins sales et paradoxaux de l’esprit humain. Ce film à sketches fait se croiser les habitués Emma Stone, Willem Dafoe et Margaret Qualley (tous impeccables), ainsi que le petit nouveau de la bande, Jesse Plemons (taillé pour l’exercice au point que sa performance lui a valu le prix d’interprétation masculine à Cannes). |
François Léger | |
Le Comte de Monte- Cristo On prend les même et on recommence ? Après Les Trois Mousquetaires (partie 1 et 2), voici donc la deuxième pierre du Dumas Cinematique Univers. Le Comte de Monte Cristo. Ce roman est l’un des grands récits mythologiques de notre littérature. Ce n’est pas le premier à raconter une vengeance, mais c’est le premier à lui donner une dimension aussi puissante et universelle. Mythique. Légendaire. On connait l’histoire, alors soyons brefs. |
Gael Golhen | |
Detective Conan: L'Etoile à 1 million de dollars Chaque année depuis 1997, la franchise Détective Conan (et son héros enquêteur de génie coincé dans un corps de petit garçon) produit un nouveau film d’animation (parfois même deux, par exemple en 2015). Ils sont largement restés inédits chez nous, mais ces dernières années, on a la chance de les voir en salles, alors ne vous privez pas ! D’accord, l’intrigue de cet opus-ci est particulièrement alambiquée, mais la façon dont la franchise se renouvelle est particulièrement impressionnante. |
Sylvestre Picard | |
The Summer with Carmen C’est l’été à Athènes et deux amis homosexuels, Démos et Nikitas, ont décidé le consacrer à l’écriture d’un scénario censé obéir à la requête du producteur français pour le financer : qu’il soit drôle, sexy, grec et à petit budget ! Voilà le départ de cette comédie méta à plusieurs strates. Un film sur un film en train de s’écrire en s’inspirant… d’un film qui n’a pas vu le jour, celui que Démos et Nikitas avaient tenté en vain de développer deux ans plus tôt. |
Thierry Chèze | |
Six pieds sur terre Ce premier long de Karim Bensallah fait écho au récent Le Dernier des juifs de Noé Debré, dans cette façon tragi-comique de montrer des jeunes gens pas forcément héroïques - voire apathiques - refuser de se soumettre à ce que leurs origines semblent exiger d’eux. Sofiane, fils de diplomate algérien, bosse dans une entreprise de pompes funèbres musulmanes pour se tirer d’une mauvaise passe. Malgré sa force évidente, le film peine à totalement sonder les errements intérieurs de ce protagoniste dont l’indécision permanente finit par se retourner contre lui. |
Thomas Baurez | |
Sinjar, naissance des fantômes Dans la province de Ninawa, au nord-ouest de l’Irak, s’ouvre la plaie béante de la vallée de Sinjar, qui se raconte, incarnée par la voix de la comédienne iranienne Golshifteh Farahani. Là, le 3 août 2014, les forces de Daech déferlent pour commettre l'indicible. Dix ans plus tard, pour son premier long, Alexe Liebert adopte le dispositif classique du documentaire-témoignage, mais l’épaissit de photogrammes saisissants, de textes, de chants et de silences dignes, qui redonne une consistance à ces âmes survivantes, hantées par les fantômes des disparus. |
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Nouveau monde Dans son premier long, Vincent Capello raconte le destin d’un Afghan ayant fui son pays pour Paris où il tente de s’intégrer avec l’aide d’un jeune homme débrouillard qui l’a pris sous son aile. Remarquablement interprété, ce récit aux nobles intentions mais jamais mièvre peine cependant à faire entendre sa singularité face aux récents films (Ils sont vivants, Les Survivants, Quelques jours pas plus…) qui ont su trouver un angle plus affirmé pour aller au- delà de la tragédie des situations rencontrées. |
Thierry Chèze | |
Mon milieu Pour son premier essai de réalisation en solo (sans donc Sabrina Nouchi, sa complice de En Ground and pound et Juste une mise une point – restés inédits en salles -, à qui il donne tout de même un rôle), Milo Chiarini prête ses traits à Nico, criminel repenti et relâché après vingt ans de prison. Ombre anachronique qui, à quarante ans, n’a jamais vraiment vécu, il passe du milieu carcéral au familial, sans jamais vraiment s’affranchir de ses démons. |
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Maria En adaptant le livre de Vanessa Schneider, Jessica Palud s’empare du destin fracassé de Maria Schneider, longtemps uniquement réduite au Dernier tango à Paris de Bertolucci (dont Palud fut… l’assistante sur The Dreamers) et sa scène du beurre, devenue irregardable. Certains regretteront le côté un peu scolaire de l’ensemble mais l’essentiel est ailleurs. |
Thierry Chèze | |
Hors du temps Tout le monde se souvient du grand exode suite à l’annonce du premier confinement pour éviter la propagation du Covid-19. Les habitants des grandes villes soudain effrayés à l’idée de vivre entre les quatre murs de leur appartement rejoignaient à la hâte leur résidence secondaire promesse d’un calvaire au vert. L’injustice sociale que ce mouvement (d’humeur) rendait saillant invitait à la retenue. Olivier Assayas, lui, était parti avec son frère et compagne respective dans la maison familiale de la Vallée de Chevreuse. |
Thomas Baurez | |
Elle & lui & le reste du monde Lui (Victor Belmondo), c’est Marco, la vingtaine, un peu paumé dans la vie, qui dépanne un ami en le remplaçant dans une centrale d’urgence pour ascenseurs. Elle (Galatéa Bellugi), c’est la jeune femme qu’il va tenter d’aller dépanner quand elle l’appelle à 3 heures du matin, angoissée car claustro et coincée dans une cabine d’ascenseur. Et le reste du monde… ce qui semble avoir décidé de se liguer contre eux, en cette nuit de la Saint- Valentin pour les empêcher de se retrouver. |
Thierry Chèze | |
The Bikeriders POUR (4 étoiles) |
Frédéric Foubert | |
Vice-Versa 2 Vous connaissez cette légende autour d’Aliens, le retour ? Pour pitcher la suite du film de Ridley Scott, James Cameron se serait contenté de rajouter un "S" au mot Alien au tableau -avant de transformer, par un trait supplémentaire, cet Aliens en Alien$ pour la plus grande joie des executives du studio qui ont tout de suite saisi le truc. |
Sylvestre Picard | |
Tehachapi Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore JR, l’artiste se charge lui-même de s’auto-célébrer sous la forme d’une compil worldwide en introduction. L’homme au chapeau et aux lunettes noires débarque ensuite dans une prison de haute-sécurité californienne – la Tehachapi du titre – qui connaît régulièrement des affrontements entre communautés. Il propose à un groupe de détenus d’apaiser leurs esprits en participant à la pose dans la cour du pénitencier d’une gigantesque fresque-photographique représentant leur visage. |
Thomas Baurez | |
Les Guetteurs À une époque où les "fils et filles de" (les "nepo babies", comme on dit dans le milieu) se font aligner sans sommation sur les réseaux sociaux, il faut reconnaître à Ishana Shyamalan un certain courage. Pour son premier long-métrage, l’héritière a décidé d’aller chasser directement sur les terres du padre avec un thriller fantastique et semi-horrifique intitulé Les Guetteurs. On y suit Mina (Dakota Fanning), jeune femme un peu paumée dont la voiture tombe en panne en pleine forêt. |
François Léger | |
Haikyü !! La Guerre des poubelles A priori, rien de compliqué : deux équipes de volley lycéennes se font face dans HAIKYU!! La Guerre des Poubelles, et comme dans tout bon shonen, ça va être particulièrement spectaculaire. Sauf que le film est en réalité la conclusion d'une série animée, et à ce titre, se révèle un tantinet difficile d'accès (il y a une tonne de personnages, assez complexes, à suivre) si vous n'avez pas rattrapé les 85 épisodes précédents. ou si vous n'êtes pas fans de la BD. |
Sylvestre Picard | |
Love lies bleeding Bienvenue en 1989, bienvenue chez Lou. Un boulot minable, une banlieue pourrie d’Albuquerque où tout paraît bouché. Littéralement : quand on découvre Lou, elle gère une salle de sport miteuse et est en train nettoyer des chiottes en plongeant les mains dans la merde… Mais sa vie va changer. Quand Jackie (Katy O’Brian fantastique), une bodybuildeuse qui erre à travers les US, pousse la porte du gymnase, le coup de foudre est immédiat. Presque autant que les emmerdes. Car si Jackie et Lou tentent de se (re)construire ensemble, elles ont subi des traumas. |
Gael Golhen | |
Les Premiers jours Qui sont- ils et que font-ils ? Pour répondre à cette question pourtant simple, Les Premiers jours mise tout sur la minutie de l’observation de son spectateur. Sans dialogue et surtout sans voix off, ce documentaire fait le pari de raconter le quotidien de ramasseurs d’algues, sur la côte nord du Chili. La mer d’un côté, le désert de l’autre, on suit un groupe quasiment sans attache matérielle (deux trois carcasses de voitures ou autres créations humaines), dans ses moindres faits et gestes, restitués dans toute leur précision. |
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Paradis Paris Associée à Vincent Paronnaud au début de sa carrière de réalisatrice, Marjana Satrapi vole de ses propres ailes depuis maintenant une décennie. Mais pas question d’être solitaire : pour Paris Paradis, elle s’entoure d’un casting monstre – Monica Bellucci, Rossy De Palma, Ben Aldridge, André Dussollier, Roschdy Zem, Alex Lutz… Cette belle mosaïque d’acteurs, la cinéaste l’utilise pour construire un film choral où seul un élément relie les personnages entre eux : la mort. Chacun y fait face, de près ou de loin, de manière tragique ou bien comique. |
Lucie Chiquer | |
gloria ! Spécialiste d’Histoire musicale et elle-même compositrice, Margherita Vicario se penche avec ce premier film sur les orphelinats de Venise, lieux qui délivraient au XIXème siècle une formation musicale de haut niveau à des jeunes filles. Mais les intéressées n’avaient pas l’autorisation de faire ensuite de la musique leur profession... Pour honorer cette mémoire cachée, la cinéaste a imaginé le destin de Teresa, jeune pensionnaire de l’Institut Sant’Ignazio à l’oreille très fine. |
Damien Leblanc | |
Excursion Le milieu scolaire envisagé comme un précipité des maux d’une société. Il n’est quasiment pas une semaine sans que nos écrans nous raconte à travers des drames adolescents la violence de notre présent. L’action d’Excursion se déroule à Sarajevo. Iman, l’héroïne, pour avoir menti au sujet d’une relation avec son petit ami lors d’un jeu avec ses copains de collège, se retrouve prise dans un engrenage qui va bientôt dépasser le simple cadre de son microcosme. |
Thomas Baurez | |
C'est pas moi C’est pas lui, mais un peu quand même. Le cinéma est un beau mensonge, alors, forcément, l’autoportrait ment. Le Centre Pompidou avait simplement demandé à Leos Carax : « Où en êtes-vous ? » L’expo afférente n’ayant pas eu lieu, le projet nous arrive orphelin, en tout cas dégagé de tout décorum. Le cas rappelle lointainement une expo avortée de Godard à Beaubourg en 2006, dont il n’était resté qu’un joyeux bordel renié par le maître. Le fantôme de JLG préside d’ailleurs aux affaires de ce moyen-métrage volontairement citationnel. |
Thomas Baurez | |
Juliette au printemps Réalisatrice remarquée pour ses sensibles portraits féminins (les films Zouzou, Aurore et Annie Colère), Blandine Lenoir adapte pour la première fois une œuvre préexistante, à savoir le superbe roman graphique de Camille Jourdy (autrice précédemment adaptée au cinéma par Julien Rappeneau avec Rosalie Blum) intitulé Juliette - Les fantômes reviennent au printemps. |
Damien Leblanc | |
3 | Love lies bleeding Bienvenue en 1989, bienvenue chez Lou. Un boulot minable, une banlieue pourrie d’Albuquerque où tout paraît bouché. Littéralement : quand on découvre Lou, elle gère une salle de sport miteuse et est en train nettoyer des chiottes en plongeant les mains dans la merde… Mais sa vie va changer. Quand Jackie (Katy O’Brian fantastique), une bodybuildeuse qui erre à travers les US, pousse la porte du gymnase, le coup de foudre est immédiat. Presque autant que les emmerdes. Car si Jackie et Lou tentent de se (re)construire ensemble, elles ont subi des traumas. |
Gael Golhen |
Bad boys 4: Ride or die En passant aux Etats-Unis avec leur remarqué polar urbain Black, Adil El Arbi et Bilall Fallah sont devenus des mercenaires, mais pas des chefs mercenaires, des condottières capables de se tailler un état par leur seule force : comme des mercenaires, leur fortune est liée à celle des studios qui les emploient (ce que Machiavel résumait par le combat entre virtù et fortuna, en somme). |
Sylvestre Picard | |
Tunnel to summer Imaginez le croisement entre le somptueux Your name où deux lycéens se mettaient soudain à échanger leurs corps et Inception, où Nolan bousculait les réalités spacio- temporelles et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend devant ce bijou d’animation, primé à Annecy. |
Thierry Chèze | |
Rendez-vous avec Pol Pot Célébré pour ses documentaires impressionnants (sur le fond comme sur la forme) dédiés à l’histoire du Cambodge et la politique dictatoriale des Khmers rouges dont il fut lui- même victime, Rithy Panh revient à ce sujet, par le prisme de la fiction : trois journalistes français sont invités pour réaliser un reportage, ainsi qu’un entretien avec Pol Pot, « camarade numéro 1 » du pays. Sur ce terrain, Panh se révèle moins à son aise que dans le documentaire, notamment dans sa direction d’acteurs. |
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Orlando, ma biographie politique « Dans ce film, je serai l’Orlando de Virginia Woolf. » C’est par cette phrase singulière que chaque protagoniste de ce documentaire s’introduit, face caméra. Ils sont 26, âgées de 8 à 70 ans, de transgenre à non-binaire, et incarnent à tour de rôle le personnage d’Orlando paru en 1928, le premier à avoir changé de sexe dans un roman. Un peu à la manière d’Agnès Varda, l’écrivain et militant transgenre Paul B. |
Lucie Chiquer | |
La Gardav Si les vingt premières minutes de La Gardav pédalent dans la semoule avec un jeu d’acteurs en demi-teinte et une histoire qui peine à s’installer – celle de Mathieu, acteur en carton qui participe au clip de rap de son pote Ousmane dans un quartier de banlieue –, le film rebondit lorsqu’il décide de pousser plus loin les curseurs. Alors, le tournage dérape et les emmerdes s'enchaînent jusqu’à attirer la police sur place. Résultat des courses : Mathieu, un peu crétin, finit en garde à vue. |
Lucie Chiquer | |
En attendant la nuit Une famille proprette débarque dans un quartier résidentiel propret. Tout ça, on s’en doute, suinte la noirceur par tous les pores du lotissement. Le scénario ne ment d’ailleurs pas au spectateur d’emblée dans la confidence. Philémon, l’ado fraîchement débarqué dans la région, a besoin de sang pour (sur)vivre accentuant sa difficile intégration auprès de la jeunesse locale. La première partie parvient à installer un doux malaise et chaque membre de la famille cherche à dissimuler la « maladie » honteuse de l’aîné pour s’inscrire dans une norme aussi fragile que salvatrice. |
Thomas Baurez |