Audrey Fleurot s’impose au cinéma comme à la télévision. D’Intouchables au Village Français, de Kaamelott à Engrenages, son charme vénitien séduit diablement. Elle se confie à Télé7 Jours…
Vous avez été près de 20 millions à la voir au cinéma, dans Intouchables. Elle y joue Magalie, la troublante assistante de Philippe (François Cluzet), dont Driss (Omar Sy) tombe amoureux.Mais c’est à la télévision qu’Audrey Fleurot, 35 ans, s’est révélée. Dans la peau d’Hortense Larcher, femme au foyer de Village Français (France 3) ou celle de Joséphine Karlsson, avocate véreuse dans le polar Engrenages (Canal +), qu’elle tourne en ce moment, la flamboyante rousse apparaît au générique des meilleures séries françaises.Les fans de la première heure l’ont découverte sur M6 dans Kaamelott (rediffusé sur W9), où elle jouait une hilarante Dame du Lac pas très futée.Divinement belle aujourd’hui, elle se sentait pourtant plutôt destinée à jouer les vilains petits canards dans son enfance, grâce à de grosses lunettes de myope. Mais le théâtre est un révélateur. Audrey devient élève à l’ENSATT de Lyon, établissement très réputé. Abeille besogneuse, elle consolide sa carrière pas à pas, en interprétant surtout des héroïnes au fort caractère. A son image.... Depuis Intouchables, votre téléphone sonne-t-il plus souvent ?Bien sûr. Jouer dans des séries de grande qualité me donne la liberté de ne pas accepter n’importe quoi au cinéma. Je préfère un beau rôle à la télé qu’une apparition médiocre sur grand écran. Avez-vous fêté dignement le César du meilleur acteur d’Omar Sy ?Il est parti très tôt après la cérémonie car il voulait en profiter en famille. Et puis, une semaine avant, nous avions organisé une fête pour le succès du film. Il était temps ! J’ai retrouvé Omar l’an dernier dans Qui a retué Pamela Rose ?, de Kad et Olivier. Je joue la présidente des Etats-Unis et Omar mon garde du corps. Comme dans Intouchables, il tombe amoureux de moi !On vous voit en ce moment dans Un Village Français. Dans l’épisode diffusé mardi 10 avril, votre personnage, Hortense, fait preuve d’héroïsme… Après avoir trompé son mari avec le chef de la Gestapo et dénoncé son frère, résistant communiste, il était temps qu’elle se rattrape ! C’est chose faite grâce à un petit acte de rédemption pour sauver Sarah, son ancienne bonne, menacée de déportation. Mais son attitude n’est pas si héroïque parce qu’il ne s’agit pas d’un acte planifié. Hortense est très impulsive et un peu puérile. Elle s’ennuie et cherche un but à sa vie. Elle ne travaille pas, n’a pas d’enfants et s’est mariée très jeune à un homme qui a quinze ans de plus qu’elle. J’ai demandé à mes grands-mères ce qu’étaient les années 1940, époque où les femmes n’étaient pas habituées à penser par elles-mêmes. Hortense ne se contente pas du carcan dans lequel on l’a enfermée. Son mari est un peu son père. Ça la rassure, mais ne lui suffit pas. Elle refuse de passer à côté de sa vie. Les rôles en costume, ça vous plaît ?J’adore ! 50% du personnage réside dans le costume. C’est un peu pour me déguiser que je fais ce métier. Qu’aimeriez-vous jouer d’autres ?Dans un film d’horreur ! Sinon, j’aime les rôles les plus différents possible. Depuis trois semaine, je fais de la musculation pour incarner une catcheuse dans un film avec Nathalie Baye et Marilou Berry. Notre première rencontre a eu lieu sur un ring ! Vous avez participé à Midnight in Paris, de Woody Allen, puis vous avez été coupée au montage. Pas trop frustrant ?Une déception à la hauteur de mon enthousiasme. J’avais appelé toute ma famille et mes amis. Mais, ça arrive très souvent… Le parcours de Jean Dujardin et Marion Cotillard vous fait-il rêver ?Non ! Quand vous n’avez pas d’attente, vous ne risquez pas d’être déçu. C’est déjà tellement dur de faire son trou dans son propre pays. Vous tournez deux séries en même temps, sans parler des sollicitations. Votre agenda a-t-il explosé ? Non, parce que les productions d’Un Village Français et d’Engrenages ont compris qu’un comédien frustré est un comédien malheureux. Aussi sont-elles très arrangeantes. Jusqu’à présent je m’en sortais parce que je n’avais jamais eu à tourner en même temps Le Village et Engrenages. Là, j’ai dû cumuler les deux, ça a été un peu plus compliqué. Trouvez-vous du temps pour vous adonner à votre passion, le tango ?C’est ce qui m’occupe le plus. À une époque, je sortais tous les soirs. J’aime les danses de couple, je trouve le tango théâtral et très addictif. J’ai organisé ma vie autour. Une obsession ! Les comédiennes rousses sont très en vogue. Votre couleur vous a-t-elle déjà complexée ?Pas spécialement. Je me suis construite avec cette singularité, autant en faire un atout. Quand j’entre dans une pièce, au moins on me voit. Après, s’il faut être brune ou blonde, je mets une perruque. Mon travail va au-delà de ça. Mais qu’il ait une mode, tant mieux, j’attends ça depuis des années !Interview Anne-Charlotte Bonnet pour télé 7 jours
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