Une mini-série occulte diablement mal écrite, qui mise tout son suspense sur des violons hurlants.
On est toujours content de revoir le doux sourire de Bones. Emily Deschanel ne fait plus grand chose depuis que la série culte s'est arrêtée, et on la retrouve aujourd'hui dans une nouvelle série à suspense, Devil in Ohio, sortie vendredi dernier sur Netflix et qui caracole déjà en tête du classement en France.
Il faut dire que le genre fonctionne à plein sur la plateforme de streaming. Une affaire sinistre. Une intrigue pas trop prise de tête. Et un petit puzzle criminel mâtiné d'occulte à résoudre. Devil in Ohio suit la recette à la lettre et raconte l'histoire de Mae, adolescente scarifiée, un Pentagramme gravée dans sa chair, admise une nuit dans l'hôpital d'une petite ville de l'Ohio. La psy de l'établissement va se prendre d'affection pour la jeune fille mutique et traumatisée, qui a visiblement fui quelque chose et semble encore en danger. Pour la protéger, elle va donc la ramener chez elle, où elle est déjà la mère de trois filles, dont deux adolescentes en pleine crise... quelle bonne idée !
Vaguement inspirée de faits réels ayant plus ou moins eu lieu, Devil in Ohio est une sinistre fiction qui nous emmène sur les pas d'une secte sataniste aux pratiques pour le moins douteuses. Pas tellement de spoilers ici. C'est ce qu'on comprend dès les premières minutes du premier épisode, et toute l'intrigue défile ensuite pendant les 7 suivants, sans audace ni surprise, comme un bon vieux téléfilm du mardi après-midi sur TF1. L'écriture paresseuse n'a aucun sens et n'est pas franchement compensée par d'infinis dialogues sans relief, ni redorée par une mise en scène incroyablement ringarde. Il n'y a aucun suspense dans ce drama qui s'échine à faire monter la pression sans jamais générer la moindre angoisse. Et ce n'est pas faute de faire grincer les violons qui martèlent toutes les 5 minutes, pour un oui ou pour un non, qu'il faut être sur nos gardes. Attention derrière vous c'est affreux !
Un thriller kitsch et épuisant, qui n'arrive jamais à toucher du doigt ses ambitions : parler de trauma, de masculinité toxique et de "woman empowerment". De toute façon, Devil in Ohio délaisse bien vite son (tout) petit côté True Detective pour s'engouffrer dans la brèche du drama adolescent générique, avec concours de popularité, éveil sexuel et rivalités lycéennes. Tout cela n'est pas très bien pensé dès le départ, ni bien incarné à l'arrivée. C'est pourtant connu, le Diable se cache dans les détails...
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