Fils d'un industriel, il étudie la chimie à l'université de Yale et sert dans la marine durant la Seconde Guerre mondiale. Influencé par Robert Flaherty et le néoréalisme italien, profondément humaniste dans la tradition de toute une littérature américaine (de Jack London à Dos Passos), Lionel Rogosin marque, avec son premier film, On the Bowery (1956), une étape au sein du cinéma documentaire de son pays. Dans cette peinture complice mais crue de la vie de quelques clochards new-yorkais, Rogosin comme cela devient le cas dans ses films ultérieurs témoigne, à travers un mélange de cinéma direct et de fiction, pour une autre Amérique : celle des oubliés auxquels « l'industrie du rêve » n'accorde ni image ni parole sur ses écrans. En 1959, le cinéaste élabore, clandestinement, en Afrique du Sud, Come Back Africa, qui stigmatise avec une rare lucidité les déboires affectifs, humains et professionnels que rencontre un Noir au pays de l'apartheid. L'expérience de ces deux films, qui sont des témoignages sociologiques, conduit Rogosin à prendre conscience que sa pratique vise à attaquer le pouvoir, tous les pouvoirs (économiques, politiques...). Il met à nouveau, dans Good Times, Wonderful Times (1966), tourné à Londres, en parallèle fiction et images d'archives : lors d'une soirée entre bourgeois, les convives évoquent divers problèmes dont celui de la guerre. Par un montage judicieux, l'auteur dénonce l'inconscience de ces nantis.Lionel Rogosin aborde, déjà, dans Come Back Africa, le sort des Noirs dans une société ségrégationniste. Ce sujet le préoccupe car les hommes de couleur représentent partout les rejetés de l'histoire. Le cinéaste leur consacre une trilogie, Black Roots (1970) cinq Noirs des deux sexes évoquent leurs difficultés au sein de la société américaine , Black Fantasy (1972), qui tourne autour des confessions du musicien Jim Collier, et Woodcutters of the Deep South (1973). Ce dernier opus est le moins inventif au niveau de la forme, c'est presque un document brut sur la tentative de création d'une coopérative par des bûcherons noirs et blancs en Alabama, afin de défendre leurs intérêts face aux grandes compagnies.Rêvant d'une solution de paix au Moyen-Orient, Rogosin filme, en 1973, la confrontation entre deux de ses amis écrivains, l'Israélien Amos Kenan et le Palestinien Rachid Hussein, dans Dialogue arabo-israélien. Lionel Rogosin est le producteur de tous ses films (Good Times, Wonderful Times a été cofinancé par James Vaughan). Il fonde, en 1960, une salle de répertoire, le « Bleecker Street Cinema », qu'il dirige jusqu'en 1974, et, en 1966, une compagnie de distribution de bandes militantes, « Impacts Films », qui arrête ses activités en 1978.
Nom de naissance | Lionel Rogosin |
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Naissance |
New York City, New York, USA |
Décès | |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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1959 | Come Back, Africa | Réalisateur, Scénariste | - | |
1957 | On the Bowery | Réalisateur, Scénariste | - |