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Choix n°1 : Big Eyes, de Tim Burton avec Amy Adams, Christoph Waltz...Synopsis : Big Eyes raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret. L’extraordinaire mensonge des Keane a réussi à duper le monde entier.Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail.L'avis de Première : Pour son meilleur film depuis longtemps, Burton renoue avec la Californie et avec les scénaristes d’ "Ed Wood" afin d’évoquer l’histoire de Margaret Keane, peintre pionnière d’ une forme d’art populaire opposé à la peinture élitiste. Installée à San Francisco en 1955 avec sa fille, Margaret épouse un bateleur de génie qui l’aide à faire fortune en vendant ses tableaux dont il s’attribue la paternité. Grâce à un scénario si fluide qu’il a l’air de s’être écrit tout seul, le cinéaste illustre la trajectoire dramatique, touchante et parfois comique d’une femme à la fois naïve et déterminée, idéalement incarnée par Amy Adams. Pour ne pas la vampiriser, Christoph Waltz simplifie à l’excès son personnage de margoulin dont on ne fait que deviner les zones d’ombres potentiellement fascinantes.Bande-annonce :  Choix n°2 : Hacker de Michael Mann avec Chris Hemsworth, Tang Wei...Synopsis : À Hong Kong, la centrale nucléaire de Chai Wan a été hackée. Un logiciel malveillant, sous la forme d’un outil d’administration à distance ou RAT (Remote Access Tool), a ouvert la porte à un autre malware plus puissant qui a détruit le système de refroidissement de la centrale, provoquant la fissure d’un caisson de confinement et la fusion de son cœur. Aucune tentative d’extorsion de fonds ou de revendication politique n’a été faite. Ce qui a motivé cet acte criminel reste un mystère...L'avis de Première : Suite au sabotage d’une centrale nucléaire par un virus informatique, les autorités chinoises mettent en place une cellule de crise en liaison avec les États-Unis. Pour identifier le coupable, ils font appel à Hathaway, informaticien virtuose qui purge une peine de quinze ans de prison. Avec un mélange caractéristique de réalisme documentaire et de dramaturgie classique, Michael Mann propose de traiter la cybercriminalité comme un sujet d’avant-garde. Le résultat n’est ni le polar visionnaire que le cinéaste ambitionnait, ni le ratage total que certains se plaisent à décrire. L’intrigue elle-même pose un problème de représentation que Mann résout en transformant par paliers une énigme abstraite en une confrontation viscéralement brutale. Au début, Hathaway et l’équipe d’enquêteurs n’ont que leurs claviers et leurs écrans pour identifier un criminel dont on ne sait rien. Puis au fil de l’enquête, la réalité finit par imbiber le récit avant d’exploser avec une force de plus en plus percutante. Il y a d’ ailleurs dans ce parcours une forme de fatalité apparemment régressive qui mène du collectif à l’individuel, de la pureté technologique à la barbarie primitive, du défi virtuel à une confrontation quasi biblique. En bref, c’est la revanche de l’humain sur la machine. Mann prend le parti – sur lequel on peut émettre un doute – de créer une fiction à la limite de l’aberration pour illustrer les conclusions théoriques de ses recherches. On peut donc légitimement se demander, une fois les motivations du criminel élucidées, pourquoi il a élaboré un plan aussi extravagant, alors qu’il aurait obtenu les mêmes résultats beaucoup plus simplement. Mais si, comme disait Hitchcock, "la vraisemblance est une perte de temps", on peut alors apprécier"Hacker" pour ce qu’il est : un thriller exotique haut de gamme.Bande-annonce :  Choix n°3 : Un Homme idéal de Yann Gozlan, de Pierre Niney, Ana Girardot...Synopsis : Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement… Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom...Devenu le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française, et alors que l’attente autour de son second roman devient chaque jour plus pressante, Mathieu va plonger dans une spirale mensongère et criminelle pour préserver à tout prix son secret…L'avis de Première : L’ouverture du film, un bolide avalant une route la nuit, évoque "Lost Highway". Il y a aussi beaucoup de miroirs dans ce thriller psychologique qui veut plonger, après David Lynch, dans les méandres de l’identité. Tandis qu’on s’attache à la trajectoire de Mathieu, aspirant écrivain qui achète sa gloire en s’appropriant le manuscrit d’un ancien de la guerre d’Algérie, l’ombre de Patricia Highsmith vient planer sur le film. Un homme idéal devient alors une variation en mode mineur de "Plein Soleil". On s’intéresse autant au questionnement soulevé par cette histoire d’imposture – faut-il tuer l’homme pour devenir écrivain ? – qu’à la présence de Pierre Niney, dont la jeunesse insolente, la fébrilité contrôlée et l’ambition manifeste collent idéalement au sujet.Bande-annonce :  Toutes les autres sorties ciné de la semaine sont ici