L'interprète de Ross dans Friends a bien été courtisé pour cette comédie de SF au milieu des années 1990, mais...
En 2016, David Schwimmer confirmait avoir dit non à l'un des deux rôles principaux de Men in Black, finalement incarnés au cinéma par Will Smith et Tommy Lee Jones, en 1997. A l'époque, il était déjà la star de Friends, sitcom culte qui fête en ce moment son 30e anniversaire, mais il reconnaît tout de même que le fait d'accepter de jouer dans le film de Barry Sonnenfeld aurait pu donner une nouvelle ampleur à sa carrière.
"Le truc, c'est que j'avais tourné Le Porteur de cercueil pour Miramax (la société de Harvey Weinstein et son frère, ndlr), et ils en attendaient beaucoup, expliquait-il à l'époque. Pendant qu'on tournait, ils voulaient me faire signer un contrat pour trois films. Et comme tout le monde le sait, le film n'a pas été un succès. Donc je n'ai pas fait ces trois films avec Miramax. Mais à ce moment-là, j'avais un petit moyen de pression..."
Abordant un deal lui permettant de réaliser son premier film en échange de ses trois rôles d'acteurs au sein de ce même studio, il ajoutait avoir été contacté en pleine préparation de Dix ans plus tard (Since You've Been Gone), sa dramédie sur des retrouvailles de copains d'école :
"Au beau milieu de la pré-production, je reçois un coup de fil pour Men in Black. Cela rentrait en conflit avec la réalisation de mon film. J'ai simplement dit : 'Je ne peux pas. Ce sont mes amis les plus proches, c'est la première fois qu'ils sont dans un long-métrage, c'est la première fois que réalise. Je ne peux pas repousser, je dois retourner travailler sur Friends à l'automne...'".
Retraçant sa carrière dans le podcast Origins with Cush Jumbo, le comédien et réalisateur revient aujourd'hui plus en détail sur ce refus, insistant sur le fait qu'il ne s'agit pas seulement d'un conflit d'agenda. Pour lui, c'est plus compliqué que ça.
Dix ans plus tard, de et avec David Schwimmer (1998).
"Non, ce n'est pas pour cette raison que j'ai dit non, commence-t-il. Ce fut une décision brutale, en fait. Je venais de finir The Pallbearer, avec Gwyneth Paltrow, et on en attendait beaucoup, mais il n'a pas eu l'accueil espéré. Ce fut même un flop, mais à l'époque, le studio, qui était Miramax, voulait que je signe avec eux un contrat de trois films à un prix fixé en avance. Je leur avais dit que je pourrais accepter cette offre si j'avais l'opportunité de réaliser mon premier film. Après des mois de négociations ils ont accepté que je joue dans trois films pour eux, et qu'en échange je tourne mon premier film, dans lequel je m'engageais à faire jouer toute ma troupe de théâtre. Tous ces comédiens étaient des inconnus, mais c'était censé être le film qui allait lancer leur carrière, vous voyez ? C'était ça, l'idée. J'allais permettre au monde de découvrir tout le talent de cette troupe incroyable."
"On avait trouvé ce scénario merveilleux, on le développait ensemble, poursuit-il. Arrivé en pré-production, tous mes meilleurs copains, les gens de ma compagnie, ont quitté leur boulot afin de s'assurer qu'ils pourraient jouer dans le film durant l'été. On avait prévu six semaines de tournage à Chicago. Donc, nous étions en pleine pré-production, l'équipe entière était engagée, c'était lancé, quoi. Et c'est là que j'ai reçu l'offre pour Men in Black. Qui était en conflit direct avec ce tournage. Ma fenêtre entre deux saisons de Friends était de quatre mois. Je ne pouvais accepter des films que s'ils se tournaient sur ce temps-là, et Men in Black devait se tourner exactement au moment où j'étais censé réaliser mon film avec ma troupe. Evidemment que c'était une opportunité incroyable. Cependant, si j'avais accepté, ça aurait certainement mis fin à ma relation avec toutes les personnes de cette compagnie."
Le rôle de J est donc revenu à Will Smith, et non à l'interprète de Ross, qui a vu finalement son premier film être directement diffusé à la télévision, sur ABC en 1998, quelques mois après le carton plein de Men in Black. Fort de près de 600 millions de dollars de recettes, le blockbuster fut globalement bien accueilli et a depuis eu le droit à trois suites. David Schwimmer assure pourtant qu'il ne regrette rien. Il a d'ailleurs pu repasser ensuite derrière la caméras pour deux autres films, sortis eux au cinéma : Cours toujours Dennis en 2007 et Trust en 2010.
David Schwimmer parle de Matthew Perry : "Il était très réservé avec moi""Il faut suivre votre instinct, votre cœur, dit-il aujourd'hui. Ecoutez, j'ai pleinement conscience, plus de 20 ans après, que Men in Black aurait fait de moi une star. Après coup, quand vous voyez le succès du premier film, et même de toute la saga, c'est certain que ma carrière aurait pris une toute autre tournure..."
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