Le franc-tireur du cinéma français vient de mourir à l’âge de 90 ans.
L’AFP vient de relayer l’information fournie par la famille : Jean-Pierre Mocky s’est éteint ce jeudi 8 août. « Le cinéaste s'est éteint dans sa 91ème année à son domicile parisien, entouré de sa famille et de ses proches », ont indiqué son fils Stanislas Nordey et sa fille, Olivia Mokiejewski, dans leur communiqué.
Fils d’émigrés polonais arrivés en France en 1922, il naît à Nice, le 6 juillet 1929 et entame assez tôt, à treize ans, une carrière d’acteur. D’abord figurant ici et là, il multiplie les apparitions au cinéma au cours des années 40-50 et se fait remarquer en Italie après un petit rôle dans Les Vaincus de Michelangelo Antonioni. Devenu un peu célèbre de l’autre côté des Alpes, où il a également tâté de la technique auprès de Fellini et Visconti (il est stagiaire-réalisation sur La Strada et Senso), il abandonne cette dolce vita pour revenir s’installer en France.
En 1958, il tient son premier grand rôle dans La tête contre les murs de Georges Franju qu’il a coécrit, un drame puissant qui se déroule dans un asile. L’accueil critique est formidable (Godard l’encense dans Les Cahiers du Cinéma) mais c’est un bide au box-office. Mais Mocky rêve de passer derrière la caméra. C’est chose faite dans la foulée, avec Les Dragueurs, qui remporte un beau succès en 1959. Sa carrière de réalisateur est lancée. Au cours des années 60, ses comédies iconoclastes avec Bourvil remplissent les salles : Un drôle de paroissien, La grande lessive et L’étalon témoignent de son goût pour la provocation et les sujets de société sensibles.
Les années 70, malgré quelques films notables (Solo, L’Albatros, L’Ibis rouge), ne lui sont pas favorables. Tout le contraire de la décennie suivante où il enchaîne les jolis succès : Y a-t-il un Français dans la salle ?, Le Miraculé, Agent trouble, Les saisons du plaisir... L’échec retentissant d’Une nuit à l’Assemblée Nationale en 1988 marque la fin de cette période faste et le début de ses films underground qu’il diffuse au Brady, la salle indépendante qu’il a rachetée en 1994. Un petit noyau dur de fans continuait à le soutenir en allant voir ses films qu’il produisait et distribuait seul, sans soutiens publicitaires ni critiques.
Le dernier des Mohicans du cinéma français s’en est allé. Les punchlines de celui qui disait de Tom Cruise, « il est con comme un cigare ! », nous manquent déjà.
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