Le scénariste de Cléopâtre avec Angelina Jolie revient sur le projet abandonné

La star devait incarner la grande reine d’Égypte dans un film mêlant amour, thriller politique, assassinats et sexe.

Tout le monde veut sa Cléopâtre, mais peu finissent par le faire. En 2010, Hollywood s’embrase devant la nouvelle : Angelina Jolie doit jouer la légendaire Cléopâtre dans un film de Sony Pictures. Aux commandes tantôt David Fincher, tantôt Ang Lee. Pour interpréter Marc Antoine, son deuxième compagnon, le casting promettait l’époux d’Angelina, Brad Pitt. Le projet était pharaonique. Pourtant, il n’a jamais vu le jour.

Presque quinze ans plus tard, le scénariste Brian Helgeland (L.A Confidential, Chevalier, Robin des Bois) revient sur le script sur lequel il travaillait.

Dans une interview accordée à Inverse, il rapporte ce qu’aurait pu être le film adapté de la biographie Cléopâtre écrite par Stacy Schiff :

"Il y avait des éléments de thriller politique avec des assassinats et du sexe, mais c’est une épopée partagée entre ses histoires d’amour avec César et Marc Antoine. Beaucoup d’éléments historiques m’ont surpris quand j’écrivais."

Il se souvient par exemple du discours de Marc Antoine à la mort de Jules César, "Amis, Romains, concitoyens". L’homme politique ne sachant quoi dire, c’est Cléopâtre qui lui dicte ses paroles. "C’est sa façon de dire : ‘Je vous emmerde’ à tous ces types parce qu’elle est bien plus intelligente et que lui (Marc Antoine), non."

Loin de ses représentations fantasmées en femme fatale dont la funeste fin a inspiré poètes et dramaturges, la Cléopâtre d’Angelina Jolie devait être une femme puissante et brillante. Comme le rapporte le média américain Variety, l’actrice confiait à l’époque :

"Elle était incomprise. Je pensais que ce n’était que du glamour, mais par la suite je me suis renseignée sur elle et c’était une mère extrêmement forte, elle parlait cinq langues et c’était une dirigeante. Nous essayons d’aller vers une vérité différente à son sujet en tant que pharaon dans l’Histoire, et non pas comme un sex symbol."

 

Pour Jolie, il n’était pas question de s’inspirer d’Elizabeth Taylor – celle qui incarne la grande dame d’Égypte dans l’esprit de tous dans Cléopâtre (1963). Avec son époux de l’époque, Richard Burton, dans le rôle de Marc Antoine, le film aux quatre Oscars avait d’ailleurs failli ruiner la 20th Century Fox.

Si le film ne s’est finalement pas fait, le débat ethnique autour de l’incarnation de Cléopâtre par Angelina Jolie peut être l’une des raisons. Si la couleur du cheval blanc d’Henri IV est une évidence, celle de la légende l’est un peu moins.

En succession de Liz Taylor, Monica Belluci (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre) et plus récemment Marion Cottilard (Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu), ce n'est plus Angelina Jolie -qui incarne à la place Maria Callas dans le prochain biopic de Pablo Larrain- mais Gal Gadot (Wonder Woman) qui devrait à son tour incarner la reine égyptienne "sexy".