L'équipe de Megalopolis en haut des marches du Festival de Cannes
ABACA

La présence d’acteurs mis sur le banc de touche pour diverses raisons dans le film a été expliqué par le réalisateur.

Megalopolis n’a pas fini de faire parler de lui avant même sa sortie. Après la brûlante affaire de la bande-annonce suite pleine de fausses critiques générées par l’intelligence artificielle, le film de Francis Ford Coppola continue d’alimenter les controverses. 

Interviewé par Rolling Stone, le réalisateur est revenu sur la présence de plusieurs acteurs boycottés dans des seconds rôles. Pour lui, ce choix était délibéré :

"Ce que je ne voulais pas qu’il se produise, c’est que nous soyons considérés comme une production ‘woke’ de Hollywood qui ferait la morale aux spectateurs. Au casting, figurent des personnes qui ont été boycottées à un moment ou un autre. Il y a des personnes qui sont archi-conservatrices et d’autres qui sont engagés férocement, politiquement. Mais nous avons tous travaillé sur le même film ensemble. C’est ça qui est intéressant, je pense."

D’une part, se trouve Jon Voight (que Coppola avait déjà dirigé dans L’Idéaliste), fervent soutien de l’ex-président américain Donald Trump. Ses convictions politiques, penchant vers l’extrême-droite, sont bien connues et lui valent de nombreux conflits avec sa fille Angelina Jolie. De l’autre, Shia LaBeouf, interprétant dans Megalopolis le cousin de Cesar (Adam Driver). Ce dernier est en procédure judiciaire depuis 2020 suite à la plainte pour agressions physiques et sexuelles déposée contre lui par son ancienne petite amie, FKA Twigs (The Crow). Un premier procès devrait se tenir le 14 octobre prochain. Sans oublier Dustin Hoffman, accusé de faits similaires sur le plateau de l’adaptation sérielle de Mort d’un commis voyageur, de la part d’une stagiaire âgée de 17 ans au moment des faits.

Concernant Shia LaBeouf, Francis Ford Coppola n’a pas caché les tensions existantes entre eux sur le plateau dans un but purement créatif :

"En ce sens, il me rappelle Dennis Hopper (ndlr : que Coppola a dirigé dans Apocalypse Now), qui faisait quelque chose de similaire. Alors vous disiez ‘Vas-y, fais ce que tu veux’, et puis il se tirait et faisait quelque chose de brillant."

En réunissant un large panel de comédiens, Francis Ford Coppola explique vouloir engager une conversation pour construire l’avenir – ce qui est, en réalité, l’objet du film :

"Ce que je veux pour ce film, c’est qu’il commence une discussion. On ne peut pas avoir une utopie sans cela."

La présence de ces acteurs, n’est pas l’unique source de controverses entourant Megalopolis. Récemment, le réalisateur a lui-même été pointé du doigt pour avoir eu durant le tournage des comportements déplacés. Des vidéos partagées par Variety l’ont montré embrassant des figurantes lors d’une scène de boîte de nuit.

Megalopolis : Des vidéos du comportement inapproprié de Francis Ford Coppola publiées

Depuis, le réalisateur n’a cessé de nier les faits concernant le chaos régnant sur le plateau. Face au journaliste de Rolling Stone, il a répondu :

"Vous parlez de l’article du Guardian, qui est totalement faux. (…) C’est totalement ridicule. Regardez la date de publication de l’article. C’est juste avant l’avant-première à Cannes. Ils essaient de miner le film."

Ici, le réalisateur semble faire allusion au fait qu’il ait financé lui-même Megalopolis et produit sans l’aide d’autres studios traditionnels hollywoodiens. Selon lui, cette liberté acquise serait une des raisons pour le sabotage de son dernier long-métrage.

Megalopolis sort au cinéma en France le 25 septembre.


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