Tout est parti d'une sombre histoire de briquet.
1917 a une particularité : le drame historique prend la forme d’un faux plan-séquence de deux heures, un peu à l’image de Birdman, d’Alejandro González Iñárritu. Réalisé par Sam Mendes et actuellement en salles, on y suit deux soldats britanniques (interprétés par George MacKay et Dean Charles-Chapman) pendant la Première Guerre Mondiale, qui se voient assigner une mission quasiment impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque particulièrement meurtrière, les deux jeunes hommes se lancent dans une course contre la montre, derrière les lignes ennemies. Une prouesse du point de vue du montage – il fallait faire en sorte que le spectateur ait l’impression d’assister à un unique plan-séquence – et qui a demandé un travail monstre aux acteurs. Et c’est précisément sur cette expérience que Sam Mendes est revenu récemment, dans une interview pour la BBC.
Le réalisateur n’a pas hésité à révéler qu’Andrew Scott (Fleabag), qui interprète le lieutenant Leslie, a gâché plusieurs prises. Notamment à cause d’un briquet défectueux. "Andrew, dans son unique scène, a fait plus d’erreurs que tout le reste du casting", confie le réalisateur sur le ton de l’humour, suggérant ainsi que l’acteur était incapable d’allumer sa cigarette. "Vous pouvez filmer sept minutes incroyables, et puis si quelqu’un gaffe, si un briquet ne fonctionne pas ou si un acteur oublie la moitié de sa phrase, ça veut dire que rien de ce qui a été filmé n’est utilisable. Et vous devez recommencer", continue Sam Mendes.
1917 : Spectacle virtuose ou coquille vide ? La critique "Pour ou Contre"Andrew Scott, interviewé lui aussi, a répondu à la gentille attaque du réalisateur à sa façon : "Ne fumez pas. Jamais. Où que ce soit – sur scène, à l’écran – n’utilisez jamais de briquet." L’acteur a avoué s’être senti particulièrement mal à l’aise, sachant que son rôle est minoritaire dans le film : "Tu dois travailler avec les caméramen et les autres, mais le vrai challenge c’est de ne pas te planter, parce que tu n’es présent à l’écran que cinq minutes. Tu ne veux pas être ce type-là."
Galères de tournage ou pas, une chose est sûre : 1917 cartonne. Après avoir raflé deux Golden Globes - celui du meilleur réalisateur pour Sam Mendes et celui du meilleur film dramatique – le drame historique est nommé pas moins de neuf fois aux British Academy Film Awards (BAFTA) et huit fois aux Oscars. Dans la catégorie du meilleur film pour les deux cérémonies, qui se dérouleront respectivement le 2 et le 9 février prochains.
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