L'acteur d'Intouchables a le mérite d'être honnête : s'il ne rêve pas encore des César, il est très fier de sa nomination dans la catégorie meilleur acteur et s'il le pouvait, il voterait pour lui, s'esclaffait-il juste après l'annonce des nominations.Les nominations des César 2012 sont tombées ce matin et, surprise, Intouchables n'a pas été boudé par l'académie, réputée pour ne pas favoriser les comédies. Le film détient neuf nominations, dont deux dans la même catégorie, puisque les stars du film Omar Sy et François Cluzet, se font face pour un César du Meilleur Acteur.Interviewé sur RTL ce midi, le premier a tout de suite avoué que s'il pouvait voter pour cette cérémonie, il voterait pour octroyer le César du meilleur acteur... à lui-même ! Et son partenaire alors ? "Il en a déjà un (...) Mais bien sûr, si je n'étais pas dans le lot, je voterais forcément pour lui !". Entre deux éclats de rire, le jeune comédien se dit très content d'être nommé avec François Cluzet : "Depuis le départ, je suis très admiratif de son travail, de son parcours,. Après, j'ai rencontré le monsieur, et c'est un grand monsieur qui m'a beaucoup aidé sur ce plateau, qui m'a envoyé beaucoup de courage et qui fait partie des éléments qui ont fait que je me suis senti bien sur ce plateau. J'ai beaucoup d'admiration pour lui. Je serai reconnaissant toute ma vie pour cette aventure".Pour autant, Omar ne rêve pas des César la nuit : "Non, rêver non. J'espère, évidemment. Après, voilà, on verra bien. Mais, déjà la nomination pour moi est un truc exceptionnel. Etre à coté de grands acteurs comme cela, c'est comme si j'avais déjà le César." La question du handicap, par contre, l'amène à réfléchir : "Ça me touche plus qu'avant. Vous parliez de rêve tout à l'heure, moi je rêve que le film puisse changer des choses, des regards. (...) Aujourd'hui il y a beaucoup de sollicitations d'associations auxquelles j'essaye de répondre, et que ça puisse avoir une résonnance dans la vie. Après, bien sûr, on sait bien que ça ne peut pas se faire comme ça, mais il faut se battre et se mobiliser pour cela. Ce cas-là, maintenant que j'en ai entendu parler, on va faire en sorte que ça puisse changer, parce que justement tout cela si ça peut résonner dans la vie ça peut être bien. Moi je suis très heureux de tout ce qui s'est passé avec le film, on va dire que je tire mon épingle du jeu mais si ça peut aider d'autre gens, et encore plus que des gens touchés par le handicap, ce serait bien. Il y a l'association de  Philippe Pozzo di Borgo qui fait des choses, qui a reçu beaucoup de sollicitations, il y a quelques fonds qui sont levés, et quelques bénéfices du film. On sait bien qu'on ne changera pas tout mais si on peut changer un peu déjà c'est bien!" Par contre, quand on lui parle de politique, Omar déchante : "Non je ne pense pas, ceux qui peuvent changer la vie c'est plutôt nous. C'est plutôt nous tous ensemble. Un tout seul ça ne marchera pas."Sur Europe 1, même enthousiasme communicatif : Omar se dit "très heureux". "J'ai toutes les dents dehors", répond-t-il au présentateur qui fait référence à son célèbre sourire. "Ce succès, je le vis très bien, j'en profite pleinement. Ce n'était pas utile de m'exprimer là-dessus. J'avais envie de le vivre pour moi, mais pas de m'éparpiller. C'était un peu mon trésor, je n'avais pas envie de le partager. C'était pour moi et les miens (...) C'est dingue. La nomination, c'est encore un plus. Ca n'arrête pas !"Un succès pareil, "ça change beaucoup de choses. Mon rapport aux gens dans la rue, ils viennent me voir. Je reçois beaucoup de sourires, beaucoup de gentillesses. Je suis très heureux. J'échange avec les gens et ça me comble."César ou pas César, Omar est déjà gagnant, apparemment. Le film a changé sa vie.