PHOTOS - Alice, de Tim Burton : De l’autre côté du miroir
Alice : passez de l'autre côté du miroir
On peut difficilement faire plus attendu. <strong>Tim Burton</strong> revient chez Disney pour revisiter Alice au pays des merveilles. Rien que le nom de Tim Burton provoque l?émoi à lui seul. Et chacun argumente quant à son petit préféré (Ed Wood, Edward aux mains d?argent, Mr Jack ou Beetlejuice? <strong>voir le classement des internautes</strong>). Son univers poético-gothique a marqué toute une génération et l?homme sera très prochainement <strong>le président du festival de Cannes.</strong> Pour en savoir plus sur le dernier bébé de Tim Burton, nous vous proposons de plonger dans l?envers du décor d?Alice au pays des merveilles, un film mêlant prises de vue réelles, animation et relief.<strong>Voir un clip sur la postproduction du film.</strong>Par Stéphane Canot
Le fond vert
<strong>Le fond vert</strong> Le fond vert a été utilisé 90% du temps. <strong>Le plus impressionnant lorsqu?on découvre des images du tournage est de voir à quel point les acteurs devaient faire appel à leur imagination.</strong> <strong> </strong> <strong>Le plus ?</strong> Une économie de moyen non négligeable. Quasiment tout le tournage s?est fait en studio. Et ce, en 3 mois seulement. <strong>Tim Burton</strong> était aussi pressé que son lapin blanc. <strong>Le hic ?</strong> Les comédiens sont devenus blancs comme des cachets à force d?être mis au vert. <strong>Johnny Depp</strong> a confié qu?un tel décor était épuisant et qu?il se sentait nauséeux à chaque fin de journée.
Danny Elfman à la baguette
<strong>Danny Elfman</strong> à la baguette<strong>Danny Elfman</strong>, le compositeur aux mains d?argent et fidèle collaborateur de Burton (depuis son premier film, Pee Wee?s Big Adventure) rempile sur Alice. Parmi ses fait d?armes les plus connus : le générique des <em>Simpsons</em>, de <em>Desperate</em> <em>Housewives</em>, et les bandes-son de tous les Burton (exceptés Ed Wood, Mars Attacks et Sweeney Todd).<strong>Le plus ?</strong> Le thème d?Alice est déjà un classique. La montée de violons ponctuée de ch?urs d?enfants ne trompe pas. La <strong>Danny Elfman</strong> Touch est bien là.<strong>Le hic ?</strong> Pas facile de mettre en musique une ébauche de film. Danny Elfman a du enregistrer la musique d?Alice sans les effets numériques. Heureusement, Elfman connaît l?univers de Burton sur le bout des doigts et n?a pas eu de mal à trouver le bon ton.
Illusion d’optique
<strong>Illusion d?optique</strong> Pour les scènes de début de film où Alice grandit et rétrécit à vu d??il, <strong>Tim Burton</strong> la joue classique. Il joue avec les proportions et varie les échelles. Mini décor lorsqu?elle grandit contre objets géants lorsqu?elle rétrécit. <strong>Le plus ?</strong> Ce sont les scènes les plus réussies car elles reflètent finalement ce qu?est Tim Burton, un bricoleur. <strong>Le hic ?</strong> C?est quasiment la seule fois qu?un véritable décor en tant que tel est utilisé. Dommage pour nous.
Un valet sur échasses
<strong>Un valet sur échasses</strong> Avant de camper le rôle du valet de c?ur, <strong>Crispin Glover</strong> se payait gentiment la tête de <strong>Tim Burton</strong> et <strong>Johnny Depp</strong> en parodiant Willy Wonka dans la comédie potache <em>Big Movie</em>. La scène fait de la danse renvoie d?ailleurs étrangement à la fin d?Alice. Burton n?y est pas allé de main morte pour se venger, il a carrément fait jouer l?acteur sur des échasses. <strong>Le plus ?</strong> Le physique est imposant à l?écran. Donnez-lui un mystérieux cache-?il et une énorme cicatrice et vous obtenez un guerrier terrifiant, prêt à tout pour défendre sa reine. <strong>Le hic ?</strong> Malheureusement, Glover est raide comme un piquet et se déplace péniblement. Plutôt gênant pour un chevalier servant non ?
Motion Censure
<strong>Motion Censure</strong> Surtout pas de Motion Capture. Tel était le credo de Tim Burton sur Alice, trouvant la technique un peu trop bizarre à son goût. Récemment poussée à son paroxysme dans Avatar, la Motion Capture a surtout été utilisée dans le jeu vidéo et permet de coller les traits d?un acteur à une image de synthèse. Elle est notamment au c?ur du projet Tintin emmené par <strong>Steven Spielberg</strong> et <strong>Peter Jackson</strong>. <strong>Le plus ?</strong> On retrouve les vraies trombines de nos acteurs préférés. Le jeu de Depp, Bonham Carter ou Glover est intact. On ne triche pas. <strong>Le hic ?</strong> La bouille des deux jumeaux tient plus du copié-collé qu?autre chose. Et le valet de c?ur se voit obligé de jouer les équilibristes.
Une animation au poil
<strong>Une animation au poil</strong> Le chat du Cheshire a bien de la chance. En plus de pouvoir s?esquiver à sa guise durant le film, il est également le personnage le mieux animé du film. C?est Sony Imageworks qui a animé la bête. Ils avaient également travaillé sur Tempête de boulettes géantes, Watchmen ou Spiderman. <strong>Le plus ?</strong> L?animation fluide et flottante du Cheshire assoit le personnage au centre du récit. Il intervient aux moments-clés de l?histoire et fini par rendre sa couronne à la reine blanche. <strong>Le hic ?</strong> Il vole la vedette aux autres gentils : Depp, Hathaway et Wasikowska. Il faut dire qu?il est doublé par <strong>Stephen Fry</strong>. En revanche, <strong>Tim Burton</strong> offre une apparition décevante à l?un de ses héros, <strong>Christopher Lee</strong>. Il double le Jabberwocky, dragon préféré de sa majesté.
La reine rouge a la grosse tête
<strong>La reine rouge a la grosse tête</strong> <strong>Helena Bonham Carter</strong> a dû endurer deux heures et demie de maquillage et coiffure à chaque fois qu?elle devait tourner. Le tout est renforcé par un effet loupe produit par une caméra spéciale consacrée à l?actrice. Le résultat est plutôt déstabilisant mais correspond tout à fait au caractère colérique de son personnage. L?inspiration de Burton viendrait du look de la flambeuse <strong>Leona Helmsley</strong> et de sa propre mère pour certains traits ! <strong>Le plus ?</strong> Helena Bonham Carter est tout simplement géniale dans le rôle de la reine infâme coupeuse de têtes. Et sa tête démesurée ne constitue alors qu?un accessoire mettant en valeur le jeu de l?actrice. <strong>Le hic ?</strong> Elle bat <strong>Johnny Depp</strong> sur son propre terrain. Une exubérance assumée et un style loufoque à souhait. <em>« Qu?on lui coupe la tête ! »</em> reste la réplique du film.
La reine cuistot
<strong>La reine cuistot</strong> Lorsqu?Alice cherche à grandir un peu, elle fait appel à la reine blanche qui concocte un cocktail dont seule elle a le secret. Pas vraiment étonnant lorsqu?on sait que <strong>Tim Burton</strong> s?est inspiré de Nigella Lawson pour ce personnage. Une animatrice qui donne des leçons de cuisine tout en douceur à la télévision anglaise. <strong>Le plus ?</strong> A voir la véritable Nigella Lawson, on comprend tout de suite où Burton voulait aller. Des mouvements de tête particuliers et une vraie délicatesse. <em>« Elle est magnifique et fait toute cette cuisine, puis elle a cette étincelle dans ses yeux et quand on voit ça, on se dit </em>« Woa, elle est vraiment tarée »<em> mais dans le bon sens. Enfin je crois. »</em> <strong>Le hic ?</strong> <strong>Anne Hathaway</strong> sur-joue avec ses deux mains bloquée dans les airs. Et son look tient plus du film d?horreur que du conte de fée.
Avec ou sans lunettes 3D ?
<strong>Avec ou sans lunettes 3D ?</strong> Maître <strong>James Cameron</strong> avait prévenu ses disciples. Tourner de façon traditionnelle pour ensuite transposer le film en relief dessert complètement le rendu final. En voyant la façon dont <strong>Tim Burton</strong> utilise la 3D sur Alice, on se demande réellement si celle-ci n?a pas simplement été ajoutée uniquement à des fins commerciales. <strong>Le plus ?</strong> On se surprend à sursauter plusieurs fois durant le film. <strong>Le hic ?</strong> Pas vraiment d?apport sur le plan visuel. On oublie rapidement que le film est en relief. Du coup, Alice se voit de préférence sans les lunettes.
L’affaire du L.A. Times
<strong>L?affaire du L.A. Times</strong> Le jour de la sortie d?Alice aux Etats-Unis, le vendredi 5 mars, le Los Angeles Times fait parler de lui en laissant apparaître le Chapelier Fou en Une. Le problème, c?est que celui-ci recouvre l?actualité générale du type réforme du système de santé américain ou guerre en Afghanistan. C?est en réalité une façon de revisiter la publicité telle qu?elle est utilisée sur le net. Auparavant, le journal avait déjà fait l?objet de débats après avoir publié pour la première fois une publicité en Une (pour la série<em> Southland</em>), accompagnée d?un simili d?article signé de la chaîne NBC. <strong>Le plus ?</strong> Ça marche. Le film cartonne dès le premier week-end réalisant le meilleur sixième démarrage de tous les temps avec 116 millions de billets verts engrangés. Il tutoie aujourd?hui les 300 millions de dollars pour un budget tournant autour des 200 M$. C?est Disney qui sourit. <strong>Le hic ?</strong> La publicité dérange. Elle est estimée à 100 000 $ et transformer la Une d?un des quotidiens américains les plus respectés semble être la goutte de thé de trop. Même le rédacteur en chef Russ Stanton s?est opposé à cette publicité : <em>« Ce n?est clairement pas une décision venant de moi ».</em> Sans succès visiblement.
On peut difficilement faire plus attendu. Tim Burton revient chez Disney pour revisiter Alice au pays des merveilles. Rien que le nom de Tim Burton provoque l’émoi à lui seul. Et chacun argumente quant à son petit préféré (Ed Wood, Edward aux mains d’argent, Mr Jack ou Beetlejuice… voir le classement des internautes). Son univers poético-gothique a marqué toute une génération et l’homme sera très prochainement le président du festival de Cannes. Pour en savoir plus sur le dernier bébé de Tim Burton, nous vous proposons de plonger dans l’envers du décor d’Alice au pays des merveilles, un film mêlant prises de vue réelles, animation et relief.Voir un clip sur la postproduction du film.Par Stéphane Canot
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