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Thor 2 : la fulgurante ascension de Loki

Le tournant Avengers

Évidemment, la traditionnelle scène de fin de <em>Thor</em> montrait que Loki n'était pas mort, et qu'il avait des vues sur la Terre. Du coup, c'est très vite à lui que Joss Whedon pense pour être le bad guy qui va être à l'origine de la réunion des super héros Marvel dans Avengers : il faut un ennemi de taille, et Loki est tout de même un dieu, auquel s'ajoutent une armée d'extraterrestres et de la technologie de pointe.A partir de là, le traitement du personnage change totalement de direction. Whedon traite son film comme un season finale de série dont les épisodes seraient les films antérieurs. On a droit à un Loki 2.0 façon Spike de <em>Buffy Contre les vampires</em>, qui cabotine, se vautre volontairement dans la ringardise (ah, ça faisait tellement longtemps qu'un super méchant n'avait pas hurlé à une foule de s'agenouiller...) et rate finalement à peu près tout ce qu'il entreprend. Inutile de s'acharner à le rendre crédible en cruel adversaire, on accentue à fond sa mégalomanie au point d'en faire un méchant de comédie d'action. Mission accomplie. Le public adhère, et si le succès ne repose pas que sur ses épaules, les faits sont là : il est le seul vrai bad guy du film, les Chitauris étant dénués de parole. S'il est catastrophique en méchant « sérieux », il se révèle diablement efficace dans ce nouveau registre et assure le divertissement.

La fulgurante ascension de Loki

Cette semaine est sorti Thor : Le Monde des ténèbres, et qui dit Thor dit forcément Loki (Tom Hiddleston), son frère adoptif mégalo et sournois. Mais, si en 2013 le personnage est devenu une pièce maîtresse de l'univers Marvel au cinéma, il était pourtant plutôt mal parti. En à peine trois ans, Loki - et son interprète du même coup - est devenu à la fois populaire et incontournable, alors qu'absolument personne ne pariait sur lui au départ. Comment a-t-il accompli un pareil tour de force ?Retour sur ce dieu de l'illusion qui est passé en peu de temps de l'ombre à la lumière, à la surprise générale...<strong>ATTENTION SPOILERS</strong><strong>Yérim Sar</strong> 

Un règne sans partage

C'est évidemment quelque chose qui va vite changer vu les projets de nouveaux films, mais il faut rappeler une donnée essentielle. Jusqu'à présent, Loki est tout bonnement le seul super méchant de Marvel Studios à être encore en activité, voire en vie. La trilogie <em>Iron Man</em> a systématiquement tué les ennemis du héros (Stane, Whiplash, Killian...) en fin de film, le statut de Crâne Rouge (Hugo Weaving dans <em>Captain America</em>) peut évoluer mais il a plus ou moins « fondu » au contact du Tesseract, et plus personne ne parle du retour de l'Abomination (Tim Roth dans <em>L'Incroyable Hulk</em>) depuis bien longtemps. Plus encore, Loki est le seul qui a suffisamment de pouvoirs et de caractéristiques magico-cosmiques pour être à la hauteur des ambitions futures des phases 2 et 3. Pour l'instant, il est parfaitement normal que les fans ne pensent qu'à lui lorsque l'on parle de super-méchant digne de ce nom. Cela changera prochainement avec Les Gardiens de la Galaxie et Avengers Age of Ultron mais il faut encore attendre plus d'un an.

Thor 2 : naissance d'un véritable bad guy

Des scènes supplémentaires <strong>tournées spécialement pour lui</strong>, des apparitions et répliques attendues au tournant : pour certains, Loki était presque autant <strong>le héros</strong> de <em>Thor : Le monde des ténèbres</em> que son frère. Dans les faits, il faut relativiser. Loki n'apparaît pas tant que ça, il ne faut pas qu'il vole la vedette non plus. Cependant c'est lui qui est <strong>à l'origine de plusieurs scènes fortes</strong>, il a bien évidemment plus de charisme que le vilain Malekith et ses sbires. Sans lui, le film perd beaucoup d'intérêt. Il faut dire qu'Alan Taylor suit le cahier des charges et nous offre un Loki accompli. Drôle quand il est forcé de faire équipe avec son frère ennemi façon tandem de buddy movie, pathétique quand il apprend la disparition de sa mère adoptive, ambigu dans ses rapports d'amour/haine avec tout Asgard... C'est l'antithèse de ce que l'on avait dans le premier film, et ce n'est plus seulement un méchant de comédie comme dans <em>Avengers</em> : cette fois un véritable bad guy est né, avec une épaisseur qu'on ne lui soupçonnait pas. La scène de sa « mort » est assez émouvante, et celle de son « retour » final totalement jouissive.

A genoux devant Loki

<em>Avengers</em> a battu tous les records au box office, et ça facilite grandement les choses pour Tom Hiddleston. Les critiques sur son choix dans <em>Thor</em> semblent désormais bien loin. Objectivement, Loki est presque plus connu et populaire que d'autres super héros présents dans le film comme Hawkeye (Jeremy Renner) voire même Captain America (Chris Evans) qui n'a alors qu'un seul film solo à son actif. Les chiffres font la loi et il est évident que Loki devient alors une pièce indispensable dans les plans de Marvel Studios. La production aurait tort de penser l'inverse : les fans ont immédiatement adopté Loki, véritable mascotte des méchants Marvel. Il n'y a qu'à regarder la vidéo du panel Marvel au dernier Comic Con pour s'en convaincre ; Hiddleston provoque l'hystérie du public en apparaissant en costume de Loki, récitant quelques unes de ses répliques cultes à la grande joie des amateurs. Impossible de le mettre de côté, il faut désormais compter avec lui.

Et maintenant ?

Profitant de l'effervescence autour de son personnage, Hiddleston a affirmé sa position de force en multipliant les annonces qui font systématiquement saliver les fans. La scène cartoonesque de son passage à tabac par le géant vert est devenue culte ? Le comédien assure que « <strong>Loki n'en a pas fini avec Hulk</strong> ». Puis il laisse libre cours à son imagination : <strong>pourquoi pas une romance</strong> qui apporterait une copine au dieu de l'illusion ? Et, soyons fou, <strong>le mot spin-off est lancé</strong>, soutenu par les fans qui ont carrément lancé une pétition pour que Loki obtienne son film solo ! Sauf qu'il faut garder les pieds sur terre : le super-pouvoir de décision reste entre les mains de Kevin Feige, qui a tranché : pas de Loki en solo, il ne peut exister sans Thor. Ceci dit le producteur <strong>confirme explicitement le projet <em>Thor 3</em></strong>, ce qui implique forcément un retour en force de Loki, même si a priori on ne devrait <strong>pas le voir dans <em>Avengers 2</em></strong>.Et sur le long terme, sans jouer les devins, on sait parfaitement que le point culminant de la phase 3 des sagas Marvel sera <em>Avengers 3</em>, avec le grand méchant Thanos aperçu à la fin d'<em>Avengers</em>. Or le « Titan fou » a un passif avec Loki : c'est lui qui lui a fourni les moyens d'envahir la Terre (ou plutôt New York, mais ici c'est pareil) en promettant un châtiment terrible en cas d'échec. Qui vivra verra.

L'erreur de casting

La première apparition de Loki remonte au premier film Thor de 2011, dans lequel il incarne le principal adversaire du dieu de la foudre. Sauf que le long-métrage de Kenneth Branagh doit d'abord présenter son héros, <strong>ce qui n'est déjà pas une mince affaire</strong>. Du coup, Loki est relégué au second plan et son histoire personnelle très vite expédiée. On ne peut pas franchement dire que Tom Hiddleston est mis en valeur : peu présent à l'écran, il n'a qu'une confrontation directe finale avec Thor, et globalement très peu d'épaisseur. Dans le genre frère jaloux, haineux et comploteur, Scar était meilleur dans <em>Le Roi Lion</em>.Pire, l'acteur ne convainc pas tout le monde. Si Chris Hemsworth n'est pas une star, il a au moins le look approprié, alors que certains parlent d'erreur de casting pour Hiddleston, également peu connu à l'époque. Il est presque victime d'un délit de sale gueule : visage d'ange et gabarit poids plume, il n'impressionne pas assez et a du mal à enthousiasmer les fans dans le rôle de l'ennemi absolu du dieu de la foudre.

Cette semaine est sorti Thor : Le Monde des ténèbres, et qui dit Thor dit forcément Loki (Tom Hiddleston), son frère adoptif mégalo et sournois. Mais, si en 2013 le personnage est devenu une pièce maîtresse de l'univers Marvel au cinéma, il était pourtant plutôt mal parti. En à peine trois ans, Loki (et son interprète du même coup) est devenu à la fois populaire et incontournable, alors qu'absolument personne ne pariait sur lui au départ. Comment a-t-il accompli un pareil tour de force ?Retour sur ce dieu de l'illusion qui est passé en peu de temps de l'ombre à la lumière, à la surprise générale...ATTENTION SPOILERSYérim Sar