Il sort diplômé du VGIK (classes de Youtkevitch et de Romm) en 1953. Son coup d'essai est déjà un coup de maître : le Quarante et Unième (Sorok pervyj, 1956, prix spécial à Cannes en 1957 pour « son scénario original, sa qualité humaine et sa grandeur romanesque ») est un poème lyrique d'amour et de mort (déjà tourné par Protazanov en 1927), marqué par le romantisme sentimental et plastique qui va être un trait caractéristique de la première partie de son uvre. La Ballade du soldat (Balada o soldate, 1959, prix Lénine, également primé à Cannes) est une description épique, mais antihéroïque, des malheurs de la guerre. Dans Ciel pur (istoe nebo, 1961), il dresse un amer et courageux réquisitoire contre les préjugés en vigueur durant la période stalinienne à l'encontre des anciens prisonniers de guerre, accusés de lâcheté devant l'ennemi. Il était une fois un vieux et une vieille (ilibyli starik so staruhoj, 1965), malgré une certaine sentimentalité, est une sensible et émouvante étude psychologique. Il change de genre avec la Mémoire (Pamjat ', 1970), où il se livre à une quête en direct, parmi les gens de divers pays, des souvenirs laissés, trente ans après, par la bataille de Stalingrad. Le marécage (Trjasina, 1977) et La vie est belle (izn prekrasna, 1980, en coproduction italienne) semblent avoir été des échecs qui l'ont conduit à un certain éloignement de la mise en scène. Depuis 1965, il a dirigé et animé un Studio expérimental, créé dans le cadre de Mosfilm et qui a donné naissance à une intéressante vague de films de débutants. Il a également réalisé un documentaire à la mémoire de Mark Donskoï, Je vous apprends à rêver (Ja nauu vas metat , 1985).