Alors que TF1 envisage de faire passer LCI sur la TNT payante, Alain Weill, le président de NextRadioTV propriétaire de BFM TV s'insurge devant cette possibilité qui serait à ses yeux "un casus belli".
Alors que TF1 envisage de faire passer LCI sur la TNT payante, Alain Weill, le président de NextRadioTV propriétaire de BFM TV s'insurge devant cette possibilité qui serait à ses yeux "un casus belli".C'est l'un des feuilletons de l'été dans le monde des médias : le groupe TF1 parviendra-t-il a trouver un distributeur pour sa chaîne d'info en continu LCI.Alors que le contrat de distribution actuel signé avec Canal+ arrive à son terme fin décembre, le groupe Canal+ ne souhaite pas le renouveler, dans ces termes actuels du moins. En effet, alors que Canal+ offrait 15 millions d'euros chaque année au groupe TF1 pour distribuer en exclusivité LCI sur son réseau CanalSat, elle ne proposerait désormais plus un seul centime.Heureusement pour TF1, d'autres opérateurs comme Orange, Free, SFR et Numéricable seraient prêts à reprendre les chaînes thématiques du groupe dont fait partie LCI. L'addition de ces offres permettrait à TF1 d'approcher des 65 millions d'euros que versait Canal+ pour l'ensemble des chaînes thématiques de TF1 mais obligerait le groupe de Nonce Paolini à renoncer à l'exclusivité de distribution.Le courroux d'Alain WeillDans l'impasse, le groupe TF1 envisagerait donc de demander au CSA l'autorisation d'émettre sur la TNT gratuite, comme i>télé et BFM TV, ce qui ne plait pas du tout à Alain Weill, le président de NextRadioTV, propriétaire de BFM TV.Il a donc décidé de monter au créneau et de commencer une vaste opération de lobbying pour mettre la pression sur les pouvoirs publics et en particulier le CSA. Pour lui, "faire passer LCI en gratuit, ce serait condamner BFM TV. Trois chaînes d'informations gratuites, cela n'existe nulle part ailleurs !"Pour lui, si i>télé pourrait compter sur le soutien de Canal+ et de Vivendi Universal, si LCI pourrait compter sur celui de TF1 et de Bouygues, BFM TV elle est indépendante et n'aurait pas les moyens d'assurer sa survie face aux deux géants de l'audiovisuel. Un dossier "complexe"Pour autant, Alain Weill peut quand même se rassurer car TF1 n'a toujours pas pris une telle décision et, si elle le décidait, elle devrait encore justifier un changement significatif des conditions d'exploitation de LCI pour obtenir du CSA, l'autorisation de changer de modèle.Le CSA, qui n'a toujours pas été saisi par TF1, a d'ailleurs déjà avoué qu'un tel dossier serait "complexe" à traiter. Ce qui fait dire à Alain Weill que le passage au gratuit de LCI, s'il se faisait, serait "le signe d'une volonté politique forte" car ce passage au gratuit serait "juridiquement difficile à mettre en œuvre dans le cadre légal actuel" et s'il se faisait, "ce serait dangereux pour le pluralisme de l'information et la démocratie car cela mettrait TF1 dans une position extrêmement forte dans la télévision en France".Pire, ce serait un "casus belli" pour le PDG de NextRadioTV, mais il prévient : "nous nous défendrons par tous les moyens, quitte à prendre les téléspectateurs à témoin sur les dangers qui pèsent sur l'indépendance de l'information", rappelant par la même occasion que BFM TV est la seule chaîne d'info en continu totalement indépendante. Il menace même de saisir le conseil d'Etat. Pour sauver sa chaîne, Alain Weill est donc prêt à crier au feu avant même qu'aucune flamme ne soit allumée.
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