Hier, Le JT de TF1 diffusait un reportage sur la guerre en Afghanistan, dans lequel on pouvait voir un soldat américain marcher sur une mine artisanale. Fallait-il montrer ces images d’une extrême violence dans le JT le plus regardé de France ? Michel Floquet, le rédacteur en chef du 20h00 de TF1, a répondu à nos questions.
Hier, Le JT de TF1 diffusait un reportage sur la guerre en Afghanistan, dans lequel on pouvait voir un soldat américain marcher sur une mine artisanale. Fallait-il montrer ces images d’une extrême violence dans le JT le plus regardé de France ? Michel Floquet, le rédacteur en chef du 20h00 de TF1, a répondu à nos questions."Les images qui suivent peuvent choquer les plus jeunes et les plus sensibles." Laurence Ferrari mettait ainsi en garde les téléspectateurs avant la diffusion d’un reportage sur la guerre en Afghanistan, hier pendant le JT de TF1. Un reportage dans lequel on pouvait voir un soldat américain sauter sur une mine artisanale. Des images d’une extrême violence, dont on est en droit de se demander si elles avaient leur place dans le JT le plus regardé de France. Le rédacteur en chef du 20h00 de TF1 Michel Floquet nous a répondu.Etait-il nécessaire de montrer ces images au 20h00 ? Est-ce qu’un tel reportage n’avait pas plus sa place dans un magazine d’enquête ?La guerre en Afghanistan est un sujet international. Ce reportage aurait eu sa place dans un magazine d’enquête, mais il a aussi sa place dans un journal télévisé. C’est du reportage.Que penser de la forme du reportage, monté comme un film ?Ce reportage n’a pas été monté comme un film, mais comme un format long. Il a été monté comme on monte des reportages sur toutes les chaînes de télévision. Il n’y a pas d’effets de montage. Ce qu’il y a d’un peu nouveau, c’est d’incarner davantage le reportage.Pourquoi alors fait-il polémique ?Il n’y a pas de polémique ; c’est banal. Le but du reportage n’était pas de marquer les esprits, mais de montrer un aspect de la réalité. Si le reportage est exceptionnel, c’est parce qu’on a réussi à filmer un moment exceptionnel ; on est au moment où çà se passe. Mais il n’y a pas de plan complaisant, la caméra reste discrète, il n’y a pas d’explosion de sang. On a fait très attention à çà.Quel était le but de la "campagne de publicité" orchestrée autour de la diffusion du reportage ?Il n’y a pas eu de campagne de publicité.Le reportage méritait-il une signalétique appropriée ?Qu’on prévienne les gens est indispensable et cela a été fait par Laurence Ferrari. Maintenant, on ne peut pas estampiller chaque reportage. Les gens sont responsables, on n’est pas dans leur salon.D’après vous, qu’ont retenu les gens de ce reportage ?Ils ont retenu qu’il y a une guerre en Afghanistan. Et que c’est une sale guerre.Pensez-vous qu’avec la diffusion de ce reportage dans un JT, on a franchi un cap à la télévision ?Pas du tout. Il n’y a rien de nouveau par rapport à La Section Anderson, le reportage signé Pierre Schoendoerffer, qui accompagnait une section de soldats américains durant la guerre du Vietnam dans les années 60.pagebreakQuoiqu’il en soit, les CSA a reçu des plaintes par téléphone suite à la diffusion du reportage de TF1, demandant l’apposition d’une signalétique appropriée lors de la diffusion d’images de cette violence. Même s’il n’y a pour l’instant pas d’obligation pour apposer une signalétique, le CSA nous a assuré se réunir bientôt pour débattre de cette question.Augustin Charpentier
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