Alors que son “grand frère”, Nikos Aliagas, s'apprête à lui laisser les rênes de Toute la musique qu'on aime, elle prépare son arrivée sur The Voice. Avec émotion, elle évoque sa famille et sa vie, cinq ans après le décès de son compagnon Gregory Lemarchal.

Elle cultive la discrétion malgré son exposition médiatique depuis 8 ans. Depuis le Bachelor, Karine Ferri a travaillé, beaucoup pour assurer son poste d’animatrice sur M6. Puis, sur Direct 8, à la tête du magazine Ma vie. Depuis le mois de septembre, elle a intégré l’écurie du groupe TF1. A 30 ans, la voici co-animatrice des 30 histoires sur TMC avec Pascal Bataille et présentatrice de Toute la musique qu’on aime sur TMC. On l’attend surtout dans l’émission qui dévoilera les coulisses de The Voice, début 2013, en remplacement de Virginie de Clausades. Autant dire que la chaîne mise sur elle. Sourire éclatant, look de femme moderne et active – pantalon slim, bottes, haut noir et grande écharpe - elle parle de tout : de sa famille, de Grégory Lemarchal, de ses espoirs et du bonheur qui l’anime aujourd’hui. On a vu ses yeux s’embuer de larmes et entendu de grands éclats de rire.On vous attendait dans The Voice. Vous voilà à la présentation de trois émissions. En septembre, vous aviez signé pour ce “package” ?Absolument pas ! J’ignorais tout des projets qui me sont confiés. Je savais uniquement que j’intégrais l’équipe de The Voice. Je n’en reviens pas de présenter les 30 histoires sur TMC. C’est une émission que j’ai découverte en tant que téléspectatrice. Quant à Pascal Bataille, quelle belle rencontre ! C’est un homme humble, solide.L’an dernier, vous étiez déjà pressentie pour The Voice. Pourquoi cela ne s’est pas fait ?J'étais en contrat avec Direct 8. Bizarrement, je ne regrette pas que cela n’arrive que maintenant. C’est le bon moment.Pourquoi ?Parce que j’ai 30 ans, que je suis plus posée. J’ai appris à gérer mon métier de manière plus sereine, avec du recul.Ça représente quoi d’avoir 30 ans ?Un bouleversement, dans le bon sens. Tu assumes ce que tu es, tu t’écoutes un peu plus et tu as le sens des priorités.Quelles sont-elles ?Ma famille avant tout : mes parents, mon frère... Mon travail évidemment, mes combats, notamment celui que je mène avec les parents de Grégory. Et rester fidèle à mes origines, à mon éducation.Vous êtes de quelle origine ?Ma mère est d'origine portugaise, mon père d'origine italienne. Chez nous, le respect de la famille, ça a du sens. La mère porte le monde, elle est le chef du clan. Je bois ses paroles. Comme dans la famille de Nikos. Ensemble, nous partageons ce que nous ont inculqué nos parents : croire en ses rêves et respecter l'autre.Pourquoi êtes-vous si émue en évoquant vos parents ?Parce que ma plus grande fierté est d'être toujours là pour eux. Je ferai tout pour qu’ils ne manquent de rien. On s'appelle six ou sept fois par jour (le téléphone a sonné plusieurs fois pendant l’entretien, nldr).Pour se dire quoi ?Qu'est-ce que tu fais ? ”, “ Est-ce que tout va bien ? ”... Dire qu’on pense à l’autre.Vous dites à votre mère : “ Je pense à toi ” ?En fait, non. Nous sommes trop pudiques pour le verbaliser de cette façon. Avec cette interview, elle va enfin le savoir. Mes parents et mon frère, c’est toute ma vie !Que vous a appris votre mère ?Elle me répète sans cesse : " Ecoute ton cœur, ma fille. "Vous vous imaginez comme elle quand vous serez mère ?Sans doute... Je serai très protectrice.Vos parents géraient un orphelinat en banlieue parisienne. Quel souvenir gardez-vous de cette période ?Avec mon frère David, nous avons grandi au milieu d'enfants qui n'avaient pas de structure familiale. Nous avons appris à donner. Nous étions heureux de partager nos parents. Il n'y avait pas de jalousie, mais la joie de transmettre du bonheur.Vous pensez énormément à votre famille. Au point de ne pas penser à vous ?Parfois, on s’oublie, c’est vrai. Mais j’ai la chance de faire un métier public. Et je m’étonne tous les jours du soutien des gens. Souvent, le soir, avant de me coucher, je fais un tour sur les réseaux sociaux et je découvre des messages plein d'amour.Vous fonctionnez beaucoup à l’affect ?Oui ! Parfois, c’est dur. Je suis hyper émotive. Ne riez pas ! Je suis capable de m'effondrer en larmes en voyant un SDF. Ma mère dit que je suis comme ça depuis que je suis toute petite.Quel enfant étiez-vous ?Hyper active. En plus de l'école, je prenais des cours de danse, de natation et des leçons privées pour me perfectionner en anglais. J'avais un emploi du temps de ministre. C'est moi qui réclamais. J'avais Nadia Comaneci comme modèle. Je m’imaginais sportive de haut niveau ! Et je détestais les dimanches, parce que les gens ne font rien. J'attendais le lundi avec impatience.Vous rêviez de quel métier ?Après le bac, je suis entrée en fac de lettres. Je voulais être journaliste. Tout a changé lors d’un défilé (Karine faisait un peu de mannequinat  nldr). On m'a proposé de participer au Bachelor. A 20 ans, j’étais fleur bleue et je croyais en l’amour façon conte de fée. Mais je dois vous avouer une chose : mon histoire avec Grégory a balayé tout ce passé. Quand j’étais jeune, je me projetais souvent. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je vis au jour le jour. En me répétant : “ Et si demain, tout s'arrête, que reste-t-il ? ” Ma famille.Vous avez des regrets ?Aucun ! Même en connaissant la fin, triste, de mon histoire avec Greg, je n’ai aucun regret. C’était mon destin de vivre cela.Que faites-vous quand vous n’êtes pas en tournage ?Je m'occupe des miens. Je fais du sport, j’aime cuisiner, faire du shopping. Je m'accorde des moments de détente comme un massage. Ce que je ne faisais jamais auparavant. Je lâche prise peu à peu. J’accepte d’être heureuse. Et je m'autorise enfin le bonheur. Ça a été tellement dur... Désormais, je remercie la vie tous les jours.Propos recueillis par Eva Roque pour Télé 7 Jours.Retrouvez Karine Ferri ce soir, lundi 31 décembre 2012 à 00h25 aux côtés de Nikos Aliagas dans Toute la musique qu'on aime.