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Abluka se déroule à Istanbul, dans un futur proche. L’orage gronde au loin, des bombes explosent dans la ville, on perçoit les échos d’une guerre civile. Mais ce n’est pas de la science-fiction pour autant. Un polar, alors ? Oui, peut-être, il y a de ça. Mais sans flic, sans flingue, mettant simplement en scène des personnages aux yeux cernés, englués dans un monde sans pitié, infernal, sur lesquels pèse le poids du fatum. Un homme sort de prison pour aider les autorités à traquer les terroristes, son frère tue des chiens errants à bout portant… Le film baigne ainsi dans un épais brouillard allégorique, fléché par de fugitives visions d’apocalypse et les trognes mutiques de ses (très bons) comédiens. Le cinéaste Emin Alper (c’est son deuxième long, après Derrière la colline en 2012) réussit à intriguer avec une intrigue très lacunaire, un pur film d’atmosphère, même si le résultat n’échappe pas toujours aux clichés du "film de festival". Frédéric Foubert