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4 ans après Le retour, son premier film couronné du Lion d'Or à Venise, Andreï Zviaguintsev retrouve la figure des deux frères ainsi que son acteur principal, Konstantin Lavronenko, prix d'interprétation au dernier Festival de Cannes. Malgré des références bibliques envahissantes, le réalisateur livre une oeuvre fascinante sur l'amour et les tourments qu'il y a à l'exprimer.
Toutes les critiques de Le bannissement
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Présenté au Festival de Cannes (où l'acteur Konstantin Lavronenko s'est vu décerné le Prix d'interprétation masculine), Le Bannissement recoupe des thèmes évoqués dans d'autres films, symptômes de société. Le retour dans la maison du père défunt était le point de départ de Secret Sunshine du coréen Lee Chang-dong, l'apparition d'une grossesse non désirée celui de 4 mois, 3 semaines et 2 jours du roumain Cristian Mungiu, le deuil douloureux et injuste d'un couple égaré se retrouvait dans Lumière silencieuse de Carlos Reygadas. Conjonctions qui révèlent l'air du temps.
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Entre les non-dits à la Bergman et les symboles religieux à la Tarkovsky, la gravité de la narration laisse peser une angoisse prémonitoire sur ce drame domestique. Mais le scénario âpre sur la violence insatiable des hommes se complique de retournements lugubres, dépouillant les personnages de leur humanité.
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De la messe musicale aux silences très bavards, tout ici suinte une solennité empesée. Les acteurs - surtout Konstantin Lavronenko, Prix pour le moins intempestif d'interprétation masculine à Cannes - ne desserrent pas les dents, font une gueule d'enterrement. Peu de regards et de respirations qui ne soient synonymes d'absolu. Epure rime ici avec enflure - même l'intérieur de la similidatcha rappelle les photos d'un magazine de déco.