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Pas d’hystérie chez le New-Yorkais, ni de violence physique ou de mouvements de caméra spectaculaires, mais au contraire, un goût prononcé pour le dialogue, la réflexion et le cadre. Dans ces cadres fixes rappelant parfois Ozu, aux positions souvent singulières (le visage d’une femme en gros plan dans le rétroviseur, comme suspendu au-dessus du monde matériel) se joue le drame d’une famille dont la mère, enceinte d’un enfant gravement malformé, décide de ne pas avorter - sans prévenir son mari. La souffrance générée par cette situation tient autant à celle de la perte du bébé, qu’à celle du deuil impossible, causé par l’échec du dialogue. (...)
Au cœur de ce maelstrom émotionnel, les dilemmes moraux des personnages s’incarnent ainsi littéralement à l’écran. Superposés. Le brouillage permanent entre leur psyché personnelle et la réalité objective devient nôtre. Le spectateur doit combler les trous, réunir les éléments épars : on s’identifie d’autant plus aux situations qu’on y participe. A mesure que se dénouent les fils de la crise familiale, l’émotion peut affleurer doucement, pleinement. Le regard s’est ajusté physiquement et moralement. C’est sublime.
Toutes les critiques de Les secrets des autres
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un petit miracle de film, où les “secrets” du titre français saignent de l’image, absorbés par la pellicule tel un Saint-Suaire.
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Un film si puissant, obsédant.
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Le tout est traité avec une pudeur détachée infinie qui rend le film de Wang particulièrement ouvert au monde et aux idées.
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Ce second film, qui raconte la perte d’un enfant, confirme la finesse du discret cinéaste américain d’origine taïwanaise.
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"Les Secrets des autres" plus ambitieux qu"In The Family" avec ses nombreux personnages confirme la naissance d'un auteur dont on va plus que jamais guetter le travail.
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Le cinéaste se permet quelques "audaces" un peu naïves (...). Mais au moins se les permet-il, ces audaces, quand tant d'autres n'osent plus rien.
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Du pathos mais pas trop. De l'étrangeté mais pas trop. Curieux mais réussi.
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Sous le toit de la maison, il montre, avec un respect et une épure rare, la complexité de l’amour. Familial, filial, maternel, conjugal, amical, peu importe.
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(...) une chronique sensible d'une famille américaine.
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(...) Patrick Wang filme ses flash-back en superposant, dans le même cadre, le passé et le présent. L’effet est étrange, trop sans doute, pour un propos si ordinaire.
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Le cinéaste évite avec subtilité le pathos et les lourdeurs explicatives en signant une œuvre en demi-teinte.
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Patrick Wang confirme qu’il ne manque ni d’intelligence ni de maîtrise. Et les interprètes sont tous parfaits
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(...) Wang parvient à structurer une esthétique résolue, émouvante dans sa façon de fabriquer de l’attente, un personnage en soi.
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(...) un objet cinématographique atypique pour traduire une douleur dans laquelle le film refuse de se complaire.