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Dans un célèbre article publié en 1974, Pier Paolo Pasolini déclarait connaître les noms des commanditaires des troubles qui déstabilisaient l’Italie depuis la fin des années 60. Mais il lui manquait des preuves. Depuis, les langues se sont déliées, et en recoupant la somme des informations remontées à la surface, Marco Tullio Giordana révèle les manoeuvres extrêmement nébuleuses qui visaient à instaurer en Italie une dictature militaire comme celle qui existait en Grèce. On est très loin des bonnes vibrations qui avaient valu au cinéaste une renommée internationale avec Nos meilleures années (2003). Cette fois, reprenant l’enquête commencée par un commissaire trop curieux, le réalisateur reconstitue avec fluidité une affaire marquée par les morts suspectes et les preuves escamotées. Le film ne s’adresse pas seulement aux Italiens : il rappelle les dangers qui menacent la démocratie quand elle est trop faible.
Toutes les critiques de Piazza Fontana
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Après Nos meilleures années, Marco Tullio Giordana signe un thriller politique sombre et passionnant.
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Pointilleux, impeccable, le film à pour seul défaut de s'ouvrir sur une mise en place arborescente difficile à intégrer pour le néophyte de l'agitation de ces années-là.
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Plongée remarquable dans les égouts de la guerre froide, Piazza Fontana est à la fois un film-enquête diablement efficace et une œuvre politique savoureuse par ce qu’elle révèle du fonctionnement souterrain de nos démocraties. Jubilatoire.
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« Piazza Fontana » s’attache à dénouer avec une impressionnante autorité narrative l’invraisemblable écheveau de mensonges, de corruption et d’intoxications médiatiques qui permit à un gouvernement scélérat de faire porter le chapeau à des innocents. Irrigué par une colère et un pessimisme d’utilité publique, il se reçoit comme un choc.
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Jamais Giordana ne cède à la tentation du pathos et de la surenchère, la mort est partout mais elle se passe hors-champ.
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la fresque Piazza Fontana se découpe en scènes courtes, sans effets et avares de mouvements, portées par le rythme des dialogues et la cohérence de la photo, soignée, dans les tons gris, plombés, évidemment.
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Si le film de Giordana, excellent sur le plan formel, a suscité de nombreuses polémiques, c'est parce qu'il utilise un roman - et non un livre d'histoire qui, par principe, avance des sources permettant le débat - pour aborder ce point obscur de l'histoire italienne, mettant en cause le jeu pervers des services secrets.
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Un polar historique ambitieux et palpitant.
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Ce film politique est moins réussi dans son genre que "Romanzo Criminale" qui tirait la leçon de l'Histoire tout en faisant la part du romanesque.
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Ce thriller historico-judiciaire, signé Marco Tullio Giordana ("Nos meilleures années"), entend dévoiler la vérité sur l'attentat meurtrier de la piazza Fontana, à Milan, le 12 décembre 1962. Sobrement, dans une très belle lumière de clair-obscur, il convoque une passionnante galerie de portraits et retrace la complexité d'une enquête sous très haute pression. A voir.
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Piazza Fontana revient sur les débuts de cette période traumatique, lors d’un attentat milanais aux ramifications nébuleuses. Avec ce thriller crépusculaire, Giordana choisit la tension au détriment de l’action pour faire toute la vérité sur des événements obscurs, dans une forme au classicisme déroutant.
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Si l'histoire demeure passionnante, on se demande toutefois ce que lui apporte - de plus qu'un bon livre par exemple - le film de Giordana. En vérité, peu de chose. Piazza Fontana est un docudrama qui cherche moins à inventer une transfiguration cinématographique de l'Histoire qu'à élucider une réalité historique obscure.
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L’auteur de « Nos meilleures années » signe un film exigeant sur le terrible attentat de Piazza Fontana.
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Tel un thriller, le nouveau film de Marco Tullio Giordana reconstitue l'attentat de la Piazza Fontana en 1969. Une mise en scène au cordeau, servie par des acteurs talentueux.
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Ce thriller politique tourne vite à une leçon d'histoire par moment confuse.
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Suspendu à la reconstitution, on sort en méditant sur la politique italienne. Le film, lui, s'évapore aussitôt.