Tom Hanks rejoue Seul au monde, mais avec un robot à la place du ballon. Un joli conte SF sur ce que ça veut dire d'être humain, même si tout a des airs de déjà vu.
Tom Hanks seul à l'écran, qui lutte pour survivre... Ca vous rappelle quelque chose ? Troquez le ballon de volley pour un robot à l'intelligence artificielle surdéveloppée et vous obtenez Finch ! Un conte SF à la croisée des chemins entre Seul au monde et Chappie (avec une petite touche de Wall-E). Le film qui vient de sortir en streaming sur Apple TV+ est, en soi, un road trip touchant et malin. Malheureusement, on a le sentiment, à chaque scène, d'avoir déjà vu ça 100 fois...
Ici pas de crash d'avion. Finch est ingénieur en robotique. Ce quinquagénaire américain survit seul, depuis des années, dans la région de Saint-Louis, après qu'une éruption solaire catastrophique a rendu la Terre quasiment inhabitable. Il fait 70°C. Les rayons UV brûlent tout. Et l'humanité est décimée. Dans sa station éolienne, Finch mène une vie millimétrée pour sa survie et celle de son chien. Mais bientôt, un troisième membre va rejoindre la tribu : un robot à l'IA étonnante. Alors qu'une tempête mortelle approche de son foyer de fortune, le trio va devoir prendre la route. Direction la seule zone encore vivable : la Californie...
Réalisateur culte de Game of Thrones, à qui HBO n'a pas hésité à confier le prochain spin-off House of the Dragon, Miguel Sapochnik signe une belle histoire de SF. Un drama d'anticipation post-apo, sans zombie, mais avec une vraie fin du monde plus que tangible, où le réchauffement climatique a carrément fait gicler le mercure du thermomètre. Le message environnemental est cependant secondaire, car Finch préfère miser sur l'émotion humaine. Que dis-je : l'émotion "hanksienne" !
Avec son charisme habituel et cette puissance dramatique qui a fait ses heures de gloire, l'acteur aux deux Oscars se la joue solo avec brio... Enfin presque. Pour lui donner la réplique, on trouve un androïde derrière lequel se cache (en motion capture) Caleb Landry Jones. Les deux forment un binôme touchant, enchaînant les saynètes sur le sens de la vie. Durant ce voyage formateur (littéralement), le scientifique apprend à sa création le sens de l'amour, de l'amitié et ce que cela signifie d'être humain. Une approche sensible du post-apocalyptique dans un superbe décor à la Mad Max, même si Sapochnik a bien du mal à s'éloigner des poncifs du genre. Quand Finch balance à son robot : "Tu n'es qu'une machine !" On ne peut s'empêcher de lever les yeux aux ciels. D'autant que la machine en question fait quand même preuve de facultés sentimentales (il rêve !) qui feraient bondir Philip K. Dick.
Rajoutez un petit chien trop mignon qui rapporte la balle et vous n'avez plus qu'à fondre. Oui, Finch est parfois un peu too much dans le mélo anthropologique et il fallait au moins Tom Hanks pour empêcher le film de dériver complètement vers un sentimentalisme dégoulinant. D'autant que le script est un peu léger. Le road movie ne semble jamais vraiment aller nulle part. Ou plutôt on comprend très vite là où il veut nous emmener : une philosophie robotique de comptoir qui sonne très artificielle. Heureusement, Finch a l'intelligence d'y mettre du cœur et se forge du même coup une âme.
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