Après L’Enlèvement de Michel Houellebecq, Nicloux retrouve l’écrivain et l’associe à Depardieu pour un savoureux et bien secoué buddy movie en huis clos
Du Poulpe aux Confins du monde, de, La Religieuse à Valley of love, Guillaume Nicloux bâtit depuis près de 30 ans une filmographie éclectique. Avec Thalasso, le voici aux commandes de sa première suite. Celle de L’enlèvement de Michel Houellebecq. Et il entraîne encore l’écrivain loin de sa présupposée zone de confort, en cure de thalasso à Cabourg, en lui adjoignant un compagnon de route tonitruant : Gérard Depardieu. Dès les premiers instants, cette rencontre au sommet entre deux des personnages publics français à la parole la plus subversive (« vous êtes la honte de la France » leur balance un des curistes) tient ses promesses. Dans ce huis- clos au cœur d’un environnement aseptisé où toute consommation d’alcool est prohibée (interdiction sur laquelle ils s’assoient allègrement), ils font souffler un vent de liberté qui emporte tout sur son passage. Leurs saillies verbales qu’aucun scénariste ne pourrait écrire se marient à merveille aux situations burlesques (un vrai- faux Stallone à qui Houellebecq exprime son admiration… pour sa prestation dans L’embrouille est dans le sac, le remake d’Oscar avec De Funès !) ou flirtant allègrement avec le fantastique imaginées par Nicloux. Car ce dernier joue à merveille avec ce qu’on croit savoir d’eux et de leurs obsessions (la bonne chère au sens large pour l’un, la certitude de devenir Président pour l’autre) et ce qu’ils sont vraiment. Un terrain de jeu et d’exploration infinie où le prétendu vrai et le possiblement faux se répondent pour, par- delà les nombreux fous rires, offrir une troublante exploration de l’intime.
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