Quatrième épisode, l'heure des comptes a sonné pour la deuxième saison de True Detective. Et il ne sont pas forcément positifs.
4ème épisode : c’est déjà la mi-saison pour True Detective 2. Et fatalement, c’est aussi l’heure des premiers bilans. Où l’on est bien obligé d’avouer qu’on n’arrivera sans doute jamais à se défaire du souvenir de la première saison… L’an dernier, l’épisode 4, souvenez-vous, était celui du fameux plan-séquence qui avait rendu tout le monde dingo. Rust Cohle déambulant dans un dédale nocturne effarant, indescriptible, qui sentait la poudre, la sueur et l’adrénaline. Du jamais-vu (ou presque) à la télévision. Cette année, la série a la drôle d’idée d’essayer de se concurrencer elle-même, en décochant en conclusion de son épisode 4 une fusillade de dix minutes, un déchaînement de violence « out of control » qui voudrait faire passer les rues de Vinci, California, pour celles de Falloujah. Drôle d’idée, piteux résultat: ça ressemble à Heat pour les nuls. On ignore si le réal’ Jeremy Podeswa (vieux routier d’HBO, qui usine d’ordinaire des Boardwalk Empire et des Games of Thrones à la pelle) avait réellement pour mot d’ordre de faire mieux que le morceau de bravoure anthologique signé Cary Fukunaga, mais c’est raté. La séquence est un gunfight sans réel suspense, sans enjeux clairs (mais qui sont ces gens, bon sang ?!?), qui a tout juste le mérite de s’achever sur un freeze-frame assez beau, inattendu, quelque part entre Butch Cassidy et le Kid et… hum, Riptide ? Malgré son intérêt très relatif, ce climax aura néanmoins eu l’intérêt de stopper net le ronron d’un épisode incroyablement soporifique, quasi intégralement constitué de scènes où des gens papotent en champ-contrechamp. Ça y est, True Detective est officiellement en train de sombrer dans l’autoparodie – la chanteuse folk dépressive continue d’ânonner dans son rade miteux, Vince Vaughn file une métaphore sur la fertilité en constatant que son avocatier ne donne pas de fruit, et, dans une scène déjà culte, le gourou joué par David Morse lâche, ébahi, au flic Ray Velcoro : « Vous avez l’une des plus grandes auras que j’ai jamais vues ». Hum hum… Colin Farrell garde son flegme, avant d’orchestrer la descente de police la plus catastrophique de l’histoire des forces de l’ordre californienne. True Detective, on le sait, a toujours aimé la citation. Gaffe, cependant : c’est désormais l’ombre de Frank Drebin qui plane sur le show.Frédéric Foubert
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