Sa force, c’est son naturel. L’animatrice a convaincu les fidèles de Toute une histoire et séduit un nouveau public. Récompense de ses bonnes audiences, France 2 offre une première partie de soirée à l’émission créée par Jean-Luc Delarue. Interview par Télé 7 jours.
Sa force, c’est son naturel. L’animatrice a convaincu les fidèles de Toute une histoire et séduit un nouveau public. Récompense de ses bonnes audiences, France 2 offre une première partie de soirée à l’émission créée par Jean-Luc Delarue. Interview par Télé 7 jours. Le 27 septembre 2010, treize jours après la révélation des problèmes judiciaires de Jean-Luc Delarue, Sophie Davant prend les commandes de Toute une histoire. Un décision aussi rapide que… préméditée : France Télévisions, qui songe depuis longtemps à confier une case de l’après-midi à l’animatrice, a bondi sur l’occasion. "Cela s’est fait du jour au lendemain, se souvient-elle. J’ai immédiatement dit oui, à la condition qu’on me laisse travailler. Il n’était pas question que je fasse du Jean-Luc Delarue."Depuis que vous avez repris l’émission, les audiences ont sensiblement remonté. Comment l’expliquez-vous ?D’abord, par l’expérience, celle de l’animation de magazines, du Téléthon. Et puis, je suis curieuse, j’aime interviewer les gens, j’éprouve de l’empathie. Pourtant, je n’étais pas convaincue de garder le public de Jean-Luc. Ce n’était pas évident qu’une femme parle à d’autres femmes. Eh bien, elles sont venues encore plus nombreuses. Il y a une projection, je suis comme elles, on a les mêmes problèmes.Au lendemain de vos premières émissions, Réservoir Prod a diffusé des communiqués insistant sur la baisse d’audience. Comment l’avez-vous vécu ?J’ai été suprise. Ce n’est pas forcément efficace en termes de stratégie de communication... En tout cas, aujourd’hui, je suis très heureuse de ce premier prime, et l’équipe de Jean-Luc l’est tout autant.Qu’est-ce qui vous plaît dans cette émission ?Le registre d’animation : on peut passer d’un sujet très douloureux et émouvant, où il faut faire preuve d’écoute, où il faut laisser parler le silence, à des choses plus légères. Cela correspond totalement à ma personnalité, je suis un mélange de gravité et de légèreté, de spontanéité et d’espièglerie.Quels ont été les sujets les plus graves que vous ayez eu à traiter ?J’ai été particulièrement émue par celle des orphelins, des enfants qui venaient remercier leur frère ou leur sœur aînée de les avoir recueillis après la mort de leur parents, leur évitant d’être placés en foyer. J’ai pleuré, car cela faisait écho à mon histoire personnelle. J’ai perdu ma mère à 20 ans, mon frère en avait 16. J’ai commis pas mal d’erreurs en essayant de prendre la place de ma mère... (Sophie Davant a évoqué cette épisode de sa vie sans son livre Au-delà : grandir après la perte – Ed. Michel Lafon.)Comment vous protégez-vous dans ces cas-là ? On n’en sort pas indemne, mais on en sort enrichi humainement. Parfois je rentre chez moi remplie de la douleur des autres. Il faut être bien dans sa tête. Pour cela il faut bien dormir. Je vais aussi nager pendant une heure à la piscine, cela me fait du bien.Vous imaginez le retour de Jean-Luc Delarue à l’antenne ?Evidemment. Je lui souhaite de revenir. Je l’imaginerais bien à la tête d’une émission culturelle grand public.Interview Marie Anne GONGORA
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