Toutes les critiques de 24 heures à New York

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Il y a incontestablement une volonté de pédagogie dans ce premier long métrage, à haute teneur autobiographique, mis en scène par le réalisateur trans américain Vik Lungulov- Klotz. Celui de raconter frontalement les questions tout à la fois très pratiques (un blocage pour encaisser un simple chèque...) et dans sa relation à ses proches d’une transition. Et il suit pour cela 24 heures dans la vie de Feña, jeune homme trans d’origine chilienne, anxieux à l’idée de l’arrivée imminente à New- York où il s’est installé, de son père qu’il n’a plus revu depuis sa transition. Une nuit et un jour où son passé ne va cesser de le rattraper, en retombant par hasard dans une soirée sur son ancien petit ami, avec qui il n’avait plus eu de contact non plus depuis.  Mais pédagogue ne veut pas dire scolaire et ces 24 heures sont riches en rupture de rythme et de ton (de la violence sourde d’un moment d’humiliation dans une pharmacie pour l’achat de protections hygiéniques à une scène troublante de sensualité entre les deux anciens amants dans une laverie) mais sans jamais verser dans le misérabilisme et en faisant un sort à tous les archétypes. Un film bouleversant de pudeur.