-
X-Men origins : Wolverine aura été un bon film pendant une quinzaine de minutes. Les premières. Celles qui expédient « les origines » du titre, expliquant sans surligner que James Logan est un être doté de pouvoirs le rendant immortel et donc capable de traverser toutes les grandes guerres du XXe siècle. Voilà. Pour le reste pas la peine de rester dans la salle. D’abord parce qu’X-men origins : Wolverine ressasse des choses déjà vues dans X-Men 2 (la création du Weapon X). Ensuite parce que le film passe son temps à enlever au personnage toute l’ambiguité qui en faisait le sel. Wolverine est donc dans le camp des gentils. Point. On dirait presque un personnage à la Van Damme : et pendant que Hugh Jackman, Liev Schreiber et Danny Huston jouent sur la même tonalité que JCVD - entre grognements et coups de latte - le scénario déchire en lambeaux la trame shakespearienne – l’affrontement entre les deux frères - qui aurait pu faire de ce Wolverine un spin-off formidable. Reste des scènes d’action plutôt marrantes mais sans âme, des nouveaux personnages (Gambit, Deadpool) sacrifiés avant même d’être esquissés. Autant zapper tout ça jusqu’à l’une des séquences post-génériques où l’on découvre Wolvie parti s’installer au Japon (comme dans l’une des meilleures BD lui ayant été consacrées). On se prendrait presque à espérer que pour Wolverine 2, la Fox succombe à la mode actuelle du rebootage et parte de ce point de départ, en effaçant le gentillet spectacle qu’on vient de subir.
-
D’un scénario dénué de tout enjeu dramatique à un non-respect éhonté du matériau (les fans vont s’en mordre les comics), le film de Gavin Hood, dont la mise en scène n’est malheureusement pas taillée pour le blockbuster, a tout faux. Les producteurs ont avoué dans la presse US que Wolverine avait coûté plus de 165 millions de dollars. Pas que l’on soit comptables, mais pendant presque tout le film, on a juste l’impression de voir des comédiens jouer à chat dans une forêt de Vancouver. Si quelqu’un a aperçu le budget, merci d’écrire à la rédaction, qui transmettra. Et non, ce final digne des Power Rangers au sommet d’un réacteur nucléaire ne justifie rien. À l’heure où Hollywood semblait enfin avoir tout compris aux films de superhéros, produisant la même année des titres comme Iron Man ou The Dark Knight, voir débarquer Wolverine et son ambition dégriffée renvoie gentiment à la préhistoire.
Toutes les critiques de X-Men Origins : Wolverine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le Mondepar Thomas Sotinel
Rebondissant de poursuites en bagarres, d'explosions en accidents industriels (...), Wolverine ne sollicite pas outre mesure les neurones. Et pourtant, on en sort moins abrutis que d'autres films du même genre, plus prétentieux, plus explicites dans leur dénonciation des pouvoirs manipulateurs. Ici, le message est glissé discrètement, en prime, pour ceux des adolescents prolongés qui veulent ressortir du cinéma avec un peu plus que la satisfaction d'avoir assisté à un match de catch déguisé en épopée.
- Fluctuat
Le très attendu X-Men Origins : Wolverine débarque. Entre relecture boulimique et pressée du comics, erreurs de casting, absence de direction artistique, et réalisation à l'allure d'un blockbuster des 90's, la déception est réelle. Lire aussi Aux origines des X-MenTout sur WolverineQuand on détient une licence aussi juteuse et riche que X-Men, après trois films ayant relancé pour de bon le super héros au cinéma, on ne la laisse pas longtemps au placard. Trois ans après L'affrontement final, épisode ludique et médiocre ruinant un peu les nobles bases de Bryan Singer, la Fox et Marvel relancent ainsi la machine avec Origins, spin-off dédié à l'un des héros phares de la saga. En attendant un épisode centré sur Magneto, le charismatique, viril et torturé Wolverine donne le coup d'envoi. Dans l'espoir, on imagine, d'une nouvelle trilogie au succès faramineux.C'est peu dire que le film est attendu au tournant et que la Fox, fébrile, mise dessus. On peut difficilement trouver héros plus fédérateur que Wolverine/Logan auprès des amateurs de X-Men. Ses potentialités sont vertigineuses tant par la richesse de sa longue destinée, débutant au 19ème, que sa personnalité violente, romantique et marquée par un passé trouble dont le film tente de raconter l'histoire chronologiquement - là où elle s'étale sur près de 35 ans de comics et pas toujours dans l'ordre. C'est un héros culte et fascinant. Il mérite plus d'un film. On ne peut alors que tomber de son strapontin ou s'avérer sceptique en sortant de la salle. Qu'est-ce qui ne va pas ? Tout ou presque.Entre fan service et adaptation grand publicD'abord le scénario : une turbo compilation hésitante entre fan service pour les geeks et relecture accessible au grand public. Incapable de trouver l'équilibre idéal, et donc de satisfaire les uns ou les autres, le récit multiplie les passages obligés, sans qu'aucune réelle nécessité ne s'en dégage dans leur association. Entièrement soumis à son script pressé et boulimique (placer un maximum d'éléments du comics), le film enchaîne les situations clés en prenant quelques grosses libertés afin que l'ensemble corresponde à la genèse qu'il veut imposer. En découlent des problèmes de rythme, rien n'a le temps de s'installer, les motivations sont superficielles, et surtout aucun point de vue. Sans parler des dialogues étonnamment insipides et de l'humour tombant à plat comme une mauvaise blague. Dur.Là où Spider-Man était un récit d'apprentissage, ou les X-Men de Singer une fable sur les minorités et l'identité, Wolverine n'a aucun axe de lecture. Il n'a rien à raconter, juste un biopic informatif se limitant à miser maladroitement sur la dualité entre Wolverine et son demi-frère, Victor Reed/Sabretooth, pour évoquer leurs destinées au gré d'un remix discutable du comics gravitant autour du projet Weapon X. Après donc les présentations (l'enfance, torchée), un générique d'intro sympathique où Logan et Victor vont de guerre en guerre, et un passage express dans une unité de force spéciale, le film se concentre sur la quête de vengeance de Logan après le meurtre de SilverFox (sa femme tuée par Victor). Avec en parallèle, Stryker recyclé en bad guy cherchant à fabriquer la Weapon XI après avoir implanté son squelette d'adamantium à Wolverine.Erreurs de castingNul besoin d'être un spécialiste pour comprendre que quelque chose cloche dans cette adaptation/relecture. Prenez l'amnésie, facteur clé de Wolverine sur lequel tout devrait reposer. Introduite au forceps puis évacuée, elle revient au détour d'un prétexte incohérent. Le choix pris par les scénaristes pour clarifier l'intrigue (Weapon X n'est plus la cause de ses troubles de mémoire), étant assez mal amené. Si ce n'était que ça. Comme si le film était surexcité à l'idée de puiser dans le bestiaire X-Men, les personnages pullulent. Tous, ou presque, pour faire de la figuration où être sacrifiés après cinq minutes de présence à l'écran. A quoi bon, alors, ressortir Bolt, Blob, Agent Zéro ou Gambit, si c'est pour peupler inutilement le décor d'un maximum de mutants ? Fan service encore, et inversement, manière de distraire le chaland avec une profusion de gueules et de pouvoirs pour épater la galerie. Si le casting rattrapait le coup. Il est pire que médiocre, même Hugh Jackman n'est que passable. Déception.Mal écrit, mal joué, Wolverine aurait pu se rattraper avec un réalisateur capable à ses commandes. Mais, dans un éclair d'égarement et parce qu'il trouvait des ressemblances entre Logan et le héros de Mon nom est Tsotsi, Jackman (producteur) a demandé Gavin Hood. Si on lui accordait le bénéfice du doute, après projo, on lui donne sans problème sa carte au club de la Ligue des réalisateurs extraordinaires : Simon West, Roger Spottiswood, Michael Apted et Brett Rattner sont ses frères d'arme. Pour situer, Wolverine ressemble à un blockbuster des années 90, avec quelques scènes spectaculaires (l'attaque contre l'hélico, le final) pour donner le change. Aucun style ni ambiance, zéro direction artistique ou d'acteur, le ton frôle parfois bizarrement le nanar, et on prend un peu pitié devant certains effets déjà vus mille fois (le début avec Wade/Deadpool). Hood n'est pas un réalisateur de film d'action, ça se voit.Distrayant mais gâchéDevant un tel constat, on regrette les Jon Favreau, Bryan Singer ou Sam Raimi. Hood ne sait pas de quoi il parle. Il filme son scénario sans se poser de questions et enclenche le pilotage automatique, avec une capacité stupéfiante à neutraliser l'émotion (cette caméra s'élevant lourdement lorsque Logan tient SilverFox morte dans ses bras). Du boulot de yes men, sans talent, avec un côté daté et aseptisé. Si encore le film avait cette belle esthétique de serial façon Quatre Fantastiques, mais non, Hood ne lui donne aucune identité. Toujours dans l'urgence du récit, il empile les séquences sans imposer une cohérence au personnage et son film. Wolverine est distrayant parfois (point d'ennui), mais creux et sans ambition. On aimerait à la rigueur le regarder d'un oeil léger et naïf. Difficile tant son potentiel est gâché. Et qu'on nous dise pas qu'une orientation plus radicale aurait intimidé le public, sinon on ressort les recettes du Dark Knight au box office américain. Méditons.X-Men Origins : WolverineDe Gavin HoodAvec : Hugh Jackman, Liev Schreiber, Ryan ReynoldsSortie en salles le 29 avril 2009Illus © Twentieth Century Fox France- Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils super héros, adaptation sur le blog cinéma- Voir le dossier X-Men- Voir le dossier Super héros et cinéma
Télé 7 jourspar Philippe Ross(...) Dans le but de ratisser le plus large possible, le scénario sombre dans les mêmes travers que les trois opus précédents. D'où un blockbuster sans âme qui, comble de l'ironie pour ce canidé, manque singulièrement de griffes et de mordant.
Téléramapar Aurélien FerencziX-Men Origins : Wolverine (quel titre !) est ce que l'on appelle une « daube », une « bouse » ou un « navet », suite de combats tonitruants entre personnages a priori immortels (d'où la durée desdits combats). Les Grecs avaient L'lliade, nous avons X-Men : est-ce à cela que l'on mesure la grandeur d'une civilisation ?