La polémique semble ne jamais devoir s'arrêter. Suite à la tuerie de Sandy Hook, une trentaine de stars du cinéma (Jennifer Aniston, Reese Witherspoon, Jamie Foxx, Jeremy Renner, Beyonce, Gwyneth Paltrow, Michelle Williams ou encore Jon Hamm) ont enregistré une vidéo demandant au gouvernement américain de revoir sa réglementation sur la libre circulation des armes aux Etats-Unis. Une initiative décriée plus tard par des Conservateurs, qui ont jugé cette démarche hypocrite de la part d'acteurs qui avaient pour la plupart tué ou blessé par arme à feu à l'écran au cours de leur carrière. Deux films ont particulièrement été pointés du doigt pour leur violence, comme ils sont sortis en plein débat : Django Unchained, de Quentin Tarantino, et Jack Reacher. L'équipe de ce dernier a répondu plusieurs fois aux même questions sur le sujet, sans s'énerver. Par contre, QT est sorti de ses gonds deux fois. Il a d'abord expliqué qu'il considérait que "poser cette question, c'est totalement irrespectueux. Parler de films alors qu'il y a eu de vraies victimes... Ca manque totalement de respect. Le problème n'est pas là. Clairement, il est lié à la circulation des armes et à la maladie mentale.". Quelques jours plus tard, encore interrogé sur la violence de ses films, il s'est véritablement énervé :  "Je ne veux pas parler des conséquences de la violence. J'ai déjà dit tout ce que j'en pensais. Si ça intéresse quelqu'un, il n'a qu'à utilisier Google pour voir ce que j'en ai dit sur les vingt dernières années. Mais je n'ai pas changé d'un iota mon avis."Voilà aujourd'hui son western de nouveau au coeur de la tourmente. Brent Bozell, le fondateur de Parents Television Council (une organisation qui s'attaque aux programmes proposés à la TV, considérant qu'il faut "retrouver davantage de décence dans le divertissement, et en particulier la télé"), s'attaque au cinéma. Il a demandé à ses analystes de compter le nombre d'actes violents dans les cinq films qui étaient en tête du box-office américain ce week-end, et leur jugement est sans appel : 185 personnes sont tuées au cours de 65 scènes de violences vues dans :1) Zero Dark Thirty2) A Haunted House3) Gangster Squad4) Django Unchained5) Les MisérablesLe groupe trouve ces chiffres "particulièrement inquiétants", étant donné que "sur les cinq films, il y a une comédie musicale et une comédie". Des propos à atténuer, étant donné que le contenu des Misérables est par définition violent : le récit de Victor Hugo, qui relate entre autres l'émeute de Paris de juin 1832, voit plusieurs de ses personnages êtres assassinés. Quant à A Haunted House, il s'agit... d'une parodie de films d'horreur.Pour le reste, il semble difficile de livrer un film de mafieux, un western et le récit de la traque de Ben Laden sans montrer de meurtres à l'écran, mais les analystes ne le voient pas ainsi : "Tirs, bombes, torture et 185 victimes en seulement 5 films..., commence Dan Gainor, à la tête de Culture et Media Institute (qui regroupe Parents Television Council). Malgré cela, Tarantino ose assurer de manière ridicule que la violence dans les films n'a aucun impact sur notre culture. Mais on sait bien que c'est faux. L'industrie dépense des milliards de dollars tous les ans pour faire la publicité de produits car ils savent que cela va vous influencer. A côté de ça, Hollywood dépense des milliards pour vendre aux spectateurs des scènes de meurtres et de destruction capables d'impressionner les plus jeunes, mais ne prend pas ses responsabilités face aux carnages."La démarche est donc bel et bien critique envers le système hollywoodien, clairement accusé encore une fois d'hypocrisie (le communiqué évoque aussi une "glamourisation de la violence"). Pour autant, ce calcul est largement remis en question par les spécialistes du box-office, qui soulignent que les films en tête du box-office du week-end ne sont absolument pas destinés aux enfants. Zero Dark Thirty, Gangster Squad, Django Unchained et A Haunted House sont interdits aux moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte. L’influence sur les plus jeunes est donc discutable. Le dernier est déconseillé aux moins de 13 ans, non accompagnés d’un adulte également.Par ailleurs, si "l'enquête" avait été effectuée à un autre moment, les chiffres auraient certainement été moins importants. Les sujets des films de Kathryn Bigelow, Quentin Tarantino et Ruben Fleisher supposent des séquences violentes. Zero Dark Thirty a été critiqué pour ses scènes de torture, mais la réalisatrice affirme qu'elles sont inspirées par la réalité. Une séquence de Gangster Squad a été censurée, suite à la tuerie durant une projection de The Dark Knight Rises cet été (on y voyait des mafieux fusiller des spectateurs dans un cinéma), mais il reste le film le plus violent du lot, avec 65 meurtres, dont 25 lors de sa séquence finale.Pour appuyer leur théorie, les analystes ont publié cette vidéo, qui récapitule les scènes violentes en quelques secondes : Visiblement, Quentin Tarantino et les autres réalisateurs de films violents ne sont pas prêts d'arrêter de justifier leurs choix scénaristiques...