Ciblé comme il faut, Lego NinjaGo le film se laisse regarder sans déplaisir malgré ses défauts.
La franchise cinématographique des petites briquettes danoise a ce petit charme en plus qui inspire l’indulgence. Force de la nostalgie de notre enfance, sans doute. On n’en voudra donc pas à Dan Hayeman, Kevin Hayeman, Hillary Winston, Paul Fisher, Bob Logan qui se sont mis à cinq pour écrire un scénario qui tiendrait aisément sur une briquette, taille deux.
Pour résumer : le film, doux mélange de Karaté Kid pour la philosophie, mâtiné de Sharknado pour le délire requin, avec une pincée de Power Rangers pour les aventures colorées, raconte comment cinq jeunes apprentis Ninja Lego achèvent leur formation en débarrassant Ninjago City de l’abominable Garmadon, accessoirement papa du héros et donc fan de requins. Comme le veut la tradition Ninja, chaque apprenti a sa couleur, son pouvoir, son Robot géant et, accessoirement, aura sans doute une boite jouet à son effigie -du moins, celle de son robot- au pied des sapins, cet hiver. À noter, pour les connaisseurs, que le film est un dérivé de la série animée éponyme, mais que l’histoire en est assez éloignée.
(Pas) tout à Lego
Si l’idée de démarrer les cinq premières minutes du film dans le monde réel autour d’un Jackie Chan narrateur (venu tranquillement cachetonner) était séduisante, on regrette surtout que la franchise Lego soit encore une fois tombée dans le politiquement correct. Pourtant, il y avait sans doute beaucoup plus à faire avec le gros matou télescopé au milieu du film en pays Lego. Détruisant tout sur un coup de patte joueur, il est traité scénaristiquement comme l’ultime adversaire des robots géants. Une belle idée d’opposition jouets / animaux de compagnie, malheureusement sous exploitée et dont on connait fatalement l’issue dans un film produit par les briquettes stars des Noël.
Le grand écueil du film de Charlie Bean, Paul Fisher et Bob Logan reste donc qu’il est malheureusement dénué du second degré attendu (souvent désespérément) par les adultes accompagnants. Les vannes restent toujours au même niveau et c’est d’autant plus dommage que l’animation tout comme le rythme sont, eux, parfaitement maîtrisés. Sans doute fallait-il rester consensuel et sans aspérités, un peu comme une briquette Lego, donc…
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