Sœur mariée et volage de l’héroïne interprétée par Mélanie Bernier, Lilou Fogli impose son tempérament volcanique dans Un peu, beaucoup, aveuglémentdont elle a eu l’idée et qu’elle a coécrit. Rencontre avec une « nature ». Comment vous est venue l’idée du film ?Ca m’est en quelque sorte arrivé. Quand j’étais étudiante à Paris, j’habitais dans un petit studio mal insonorisé. J’entendais notamment tout ce que faisait mon voisin que je me suis mise à idéaliser. Le matin, je mettais ma capsule de café et j’allumais la musique en même temps que lui, bref, je rêvais une relation qui s’est heurtée à la réalité quand je l’ai rencontré ! (rires) Partant de là, j’ai voulu écrire un film qui parle d’incommunicabilité. Aujourd’hui, on ne prend plus le temps d’écouter l’autre, on est dans l’efficacité, le rendement. On a perdu de vue les valeurs de base.Quand Clovis vous a proposé de jouer Charlotte, vous avez paraît-il été surprise.Bien sûr ! Je n’ai pas écrit pour m’attribuer tel ou tel rôle. J’ai foncé car c’était le genre de rôle que je n’avais jamais joué. S’il m’avait proposé Machine, j’avoue que ça aurait été too much, genre « la femme de » qui est partout ! (rires) En plus, Machine est trop proche de moi. Comme elle, je suis une passionnée de piano, de Chopin en particulier. Je n’ai pas ses TOC, même si je suis très maniaque. Est-ce un avantage ou un inconvénient de travailler avec son mari ?Ni l’un ni l’autre. Une fois que j’ai terminé l’écriture, le projet ne m’appartenait plus, c’était devenu le sien. Sur le tournage, nous avons eu une relation très professionnelle. Je n’ai même pas eu le droit d’aller au montage parce que je parle trop !Vous avez déjà huit ans de carrière pourtant on a l’impression de vous découvrir. Où étiez-vous toutes ces années ?Merci, je suis flattée… Après avoir travaillé dans la finance, j’ai tout arrêté pour me consacrer au théâtre. J’ai suivi les cours de l’Actor’s Studio à New York, j’ai fait beaucoup de théâtre aux Etats-Unis avant de revenir en France où j’ai continué à jouer sur scène et à la télévision. Comme tout est cloisonné ici, je n’ai pas beaucoup tourné pour le cinéma. Allez-vous écrire encore ?Je ne pourrais plus m’en passer. J’ai déjà attaqué un deuxième scénario, et autre chose pour la télévision. Interview Christophe Narbonne  La bande-annonce de Un peu, beaucoup, aveuglément, en salles le 6 mai :