Le tandem James Huth-Jean Dujardin se reforme pour une suite efficace, à défaut d’originale.
Brice 3 débarque ce soir à la télévision, pour la première fois en clair. M6 proposera à 21h cette comédie sortie au cinéma en octobre 2016. Elle sera suivie du premier épisode, à 22h55. Cette suite qui "a cassé le 2" vaut-elle le coup ?
5 choses à savoir avant Brice 3Critique publiée sur Premiere.fr en octobre 2016 : Précédée d’une impeccable campagne promotionnelle (affiches qui claquent, teasers efficaces), la vague Brice 3 s’apprête à déferler sur la France et on peut parier que les spectateurs vont surfer dessus. Les raisons d’attendre et d’aimer la suite de Brice de Nice (rappelons que le héros a "cassé" l’épisode 2) sont nombreuses et tiennent surtout au retour de Jean Dujardin dans la peau de celui qui contribua grandement à le rendre populaire. Le voir renfiler son ridicule pantalon Sarouel procure un plaisir d’autant plus nostalgique que l’acteur joue sur le temps qui a passé, et pour lui, et pour Brice, dont le côté enfantin paraît encore plus anachronique à 40 ans passés. Il se dégage ainsi des premières séquences, où Brice est délogé de son coin de plage par des promoteurs immobiliers intraitables, un sentiment de malaise diffus qui tient au caractère naïf de ce personnage qui croit diriger le monde alors que c’est le monde qui le dirige. Le clown commence toujours par se cogner contre la réalité avant de la faire plier à ses désirs et à ses délires… A cet égard, sa rivalité avec le nouveau méchant, Gregor d’Hossegor, joue à la perfection des contrastes entre la ruse et la force comme dans tout bon film burlesque qui se respecte.
Brice de Nice en 10 répliques cultesDans les pas de Charlie Kaufman
Dans la deuxième partie du film, Brice rejoint une île mystérieuse où serait prisonnier son vieil ami Marius –oui, oui, celui dont les pieds sont en forme de pouce et qu’incarne Clovis Cornillac avec gourmandise. Cet éloignement géographique, excitant sur le papier, s’avère une fausse bonne idée. A partir de ce moment-là, le récit d’aventures prend le pas sur la comédie potache, l’irruption d’un autre méchant (Gregor d’Hossegor, lui, n’est plus là) faisant même basculer l’histoire dans quelque chose d’existentiel un peu surfait. Comme si, soudain, Charlie Kaufman s’emparait du film. Pourquoi pas mais encore aurait-il fallu mieux préparer le terrain et pousser les curseurs du surréalisme à un degré autrement plus dingo. James Huth et Jean Dujardin s’y risquent timidement et, le temps d’un savoureux concours de casse, reviennent prudemment aux fondamentaux. On ne leur en tient pas rigueur pour autant. On leur donne même rendez-vous dans dix ans pour l’épisode... 7 ?
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