L’actrice, vue dans Flic ou voyou, Le Prix du danger ou Gazon maudit, avait 78 ans.
Catherine Lachens n’est plus. La comédienne est décédée le 27 septembre des suites d’un cancer "contre lequel elle luttait depuis quelques mois, dans un hôpital parisien", ont fait savoir ses proches. Elle avait 78 ans.
Née à Boulogne-Billancourt en 1945, elle était ce qu’on appelle une grande actrice de petits rôles. Jamais tête d’affiche, et pourtant inoubliable, remarquable dans sa capacité à captiver la caméra, même au second plan, avec son regard profond. Et que dire sa voix enivrante ? Elle fit parti, un temps, de l’entourage de Salvador Dali qui, envoûté par son timbre, lui demandait de lire des extraits de ses livres.
Personnalité extravagante, Catherine Lachens n’est encore qu’une jeune fille quand elle décide de partir à l’aventure, en stop. De Paris, elle descend vers le sud, traverse l’Espagne et atterrit à Algésiras, dont le port est située à l’entrée du détroit de Gibraltar. "C’est là que le désir de devenir comédienne m’est apparu. Sans raison aucune, vraiment. C’est arrivé comme ça. Implacablement. Voracement", confiait-elle au site Chaos Reign l’an dernier.
Elle s’inscrit au Conservatoire national, où elle a pour Francis Huster, Nathalie Baye et Jacques Villeret comme camarades de promotion. Et se montre une élève brillante, remportant quatre prix dès sa deuxième année, en 1972. En parallèle, elle fait ses débuts au cinéma et décroche un de ses premiers rôles marquants dans Flic Story (1975), de Jacques Deray, où elle joue une prostituée aux côtés d’Alain Delon et Jean-Louis Trintignant.
Très à l’aise dans le registre de la comédie, Catherine Lachens séduit les plus grands réalisateurs de son époque : Georges Lautner, Yves Boisset, Claude Chabrol, Philippe de Broca, Claude Zidi. Elle donne la réplique Jean-Paul Belmondo dans L’Incorrigible et Flic ou Voyou, à Michel Piccoli dans Le Prix du danger et participe à une scène mémorable dans Gazon Maudit, de Josiane Balasko.
Ses petits cachets ne lui permettent pas d’avoir un grand train de vie, et elle n’hésite pas à tourner dans des publicités, comme ce spot cultissime pour Le Trèfle où elle disserte papier toilette avec emphase. On la voit aussi dans de nombreuses émissions de télévisions, comme l’Académie des neuf, et dans des séries à succès comme Navarro, Sous le soleil et plus récemment Scènes de ménage.
"Catherine Lachens était si pétulante, débordante de vie et de rires, pas faite pour la tristesse. Et voilà qu'elle nous rend triste…", a réagi Pierre Richard, qui a joué avec elle et l’a dirigée dans Je suis timide mais je me soigne (1978).
Catherine Lachens était si pétulante, débordante de vie et de rires, pas faite pour la tristesse. Et voilà qu'elle nous rend triste…
— Pierre Richard (@PierreRichardPR) September 27, 2023
Pierre Richard pic.twitter.com/NbwbJa8MbI
Commentaires