Jeff Goldblum : "Sur Jurassic Park, Steven Spielberg refusait les répétitions"

L'interprète du Dr. Ian Malcolm nous raconte les tournages des deux premiers Jurassic Park, alors que Le Monde perdu revient à la télévision.

Le Monde perdu, sorti en 1997 au cinéma, reviendra ce soir sur TMC. Le groupe TF1 profite en effet de la sortie au cinéma de Jurassic World 3 au cinéma pour rediffuser les premiers épisodes de la saga. Ça tombe bien, dans le dernier numéro de Première (n°530, juin 2022, avec Tom Cruise en couverture), l'un de ses acteurs phares, Jeff Goldblum, a accepté de nous parler des réalisateurs phares de sa carrière. Steven Spielberg figure en bonne place parmi les metteurs en scène avec qui il a préféré travailler, expliquant qu'il est avant tout "un immense directeur d'acteurs." Extrait.

"C’est un peu rasoir, mais Steven est exactement comme on le décrit toujours : authentique, sympa, généreux. Et un immense directeur d’acteurs. Sur Jurassic Park, il refusait les répétitions, ça ne l’intéressait pas de faire jaillir l’étincelle sans la caméra allumée. Parce qu’après, il allait falloir essayer de recréer l’instant sur le plateau, et ça devait lui sembler artificiel. Il y a une mise en danger – relative, hein – pour les acteurs à travailler de cette façon. J’adorais ça, ce rush d’adrénaline. J’étais ultra préparé – il n’en attendait pas moins – mais il laissait beaucoup de place à l’improvisation et à l’imprévu. Et tout ça avec l’enthousiasme d’un môme. Tu sens qu’il a une confiance absolue en toi, qu’il veut que tu t’amuses, et en même temps, sa vigilance de chaque instant t’impose d’être à ton top niveau. Mais sans aucune violence, au contraire. C’est un processus qui te pousse à faire des choix d’interprétation audacieux. Par contre, il te rattrape au vol si tu te laisses aller… Sur Le Monde perdu, j’avais un petit plan avec Vince Vaughn et Julianne Moore : on devait regarder les méchants, au loin, faire leurs trucs de méchants. (Rires.) J’ai pris un air super concerné, en essayant d’être un peu subtil, genre le mec perdu dans ses pensées. Visiblement, ce n’était pas ce qu’il voulait. (Rires.) Steven m’a dit  : “Jeff, investis-toi dans l’instant! Mets-y de l’intention!” Même sur un contrechamp minime, il ne laisse rien passer. Ça doit être ça, la marque des grands."