GALERIE
Ad Vitam

Avec son premier long, l’auteur de la série Parlement signe une comédie intelligente autour d’un anti-héros moderne confronté à son identité culturelle.

Bellisha a 27 ans et mène une vie de petit retraité, il va au café, fait le marché, flâne dans la cité... Il vit chez sa mère Giselle, qui sort très peu et à qui il fait croire qu'il est solidement intégré dans la vie active. Le vent tourne quand Giselle s'aperçoit qu'ils sont les derniers juifs de leur cité. Elle se convainc qu'il faut qu'ils partent eux-aussi. Bellisha n'en a pas très envie mais pour rassurer sa mère, il lui fait croire qu'il prépare leur départ.

Dans son premier long, Noé Debré s’empare, sous forme de comédie, de la question de l’antisémitisme. L’histoire de Bellisha (la révélation Michael Zindel), héros décontracté et lunaire, tragique et lucide, rêveur et charmeur. Ce bientôt trentenaire cohabite avec Giselle, sa mère atrabilaire (Agnès Jaoui), inquiète de voir la communauté juive de Sarcelles réduite à peau de chagrin.

Bellisha dédramatise ce qui peut l’être, trompe l’angoisse maternelle comme autant de brèches à colmater. A travers l’itinéraire de cet anti-héros, Noé Debré prend à bras le corps la violence sociale et culturelle qui plombe nos sociétés. Et à l’habituel circuit fermé, le cinéaste répond par une ouverture d’esprit d’une réelle intelligence.

Voici la bande-annonce du Dernier des Juifs, au cinéma le 24 janvier :