20 ans après, le réalisateur de Daredevil assume l'échec du film et s'explique

"L'une des erreurs que j'ai commises avec le film a été de vouloir tout mettre dedans !"

Il y a tout juste 20 ans, la semaine de la Saint-Valentin 2003, sortait l'un des pires films de super-héros de tous les temps. Non, pas Green Lantern. Mais Daredevil, le blockbuster qui a failli tuer la carrière de Ben Affleck.

Moqué depuis deux décennies - surtout depuis que Marvel fait un carton - le film fut un ratage total, que le réalisateur de l'époque, Mark Steven Johnson, assume aujourd'hui. Dans Yahoo Entertainment, le cinéaste confesse que l'échec du film est largement sa faute, lui qui a décidé de surcharger l'histoire, intégrant Elektra (Jennifer Garner) Bullseye (Colin Farrell), Foggy (Jon Favreau) autour d'Affleck et de Michael Clarke Duncan (Kingpin).

"En y repensant, avec du recul, l'une des erreurs que j'ai commises avec le film a été de vouloir tout mettre dedans ! Je voulais faire une origin story de Daredevil, mais aussi faire la saga Elektra et aussi présenter Bullseye et Foggy. Je voulais que tout soit là-dedans, mais le film ne pouvait pas tout supporter en fait... C'est un truc de fan : quand tu aimes tellement quelque chose, tu veux tout dire....Et puis, quand on vous dit de couper une demi-heure et de remonter le film pour en faire une histoire d'amour, les choses commencent à sentir artificielles !"

Le réalisateur, courageux de prendre sur lui un tel flop, révèle dans la foulée avoir eu du mal à encaisser les coups liés au casting de Michael Clarke Duncan. En effet, si Le Caïd est blanc dans les BD, c'est un acteur noir qu'il a retenu pour le rôle du vilain (face au super-héros blanc). Parce qu'il était le meilleur pour le job, selon Mark Steven Johnson. Mais le public n'a pas franchement apprécié :

"Oh oui, j'ai subi un énorme retour de flamme. C'est un paradoxe étrange, parce que vous voulez donner des opportunités pour tout le monde, ne pas faire attention à la couleur de peau. Ne pas en faire un facteur pour choisir la bonne personne pour le rôle. Mais ensuite, vous vous faites flinguer pour ça. Des fans qui vous insultent parce que le Kingpin devrait être blanc et ce genre de choses. J'ai donc pris cher, mais je ne regrette pas du tout ce choix. Michael Clarke Duncan (décédé en 2012) était fantastique. Il est difficile de trouver un gars aussi grand et aussi formidable, et Michael était définitivement ce gars-là. Que Dieu le bénisse."

Descendu par les critiques, Daredevil avait gagné 179 millions de dollars au box-office mondial. Bien peu à l'échelle des films de super-héros actuels, mais suffisamment pour inciter le studio à faire Elektra, le spin-off... qui performera encore moins, avec 57 millions de dollars de recettes totales, tuant la franchise pour de bon...