Brie Larson est l'incarnation rayonnante de cette ambitieuse fable féministe un brin scolaire dans sa description de l'Amérique misogyne 50's et qui aurait gagné à être plus subtile.
Cela faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vue comme ça. Essentiellement tournée vers les blockbusters ces dernières années - de Captain Marvel à Avengers: Endgame en passant par Fast and Furious 10 - Brie Larson retire sa cape pour enfiler les grosses lunettes d'une scientifique des années 1950 pour Lessons in Chemestry.
Elizabeth Zott est une brillante chimiste, que personne ne prend au sérieux pour la seule raison qu'elle est une femme ! Réduite au job d'assistante malgré ses compétences manifestes, Elizabeth n'a de cesse de prouver. Puis, lassée d'être humiliée et constamment rabaissée, elle va accepter d'animer une émission de cuisine destinée à la ménagère, pour éduquer les femmes au foyer d'Amérique et leur apprendre les sciences et, à travers elles, l'art de s'émanciper.
Dans un décorum "fifties" particulièrement soigné, l'adaptation du best-seller de Bonnie Garmus déroule son intrigue féministe avec entrain. La description de la masculinité toxique de l'époque est particulièrement cinglante, presque trop, à la limite de la caricature besogneuse ne rendant pas service à son crucial propos.
Lessons in Chemistry aurait gagné à plus de subtilité dans son approche de la libération de la femme qui confine trop souvent à une guerre des sexes un peu convenue. Mais on parvient à passer outre, tant ce drama historique recèle un charme fou, essentiellement grâce à la puissance charismatique de son interprète principale, habitée par le rôle et empreinte d'une émotion brute à chaque instant. Ambitieuse sur le forme et sur le fond, la leçon est minutieusement construite, savamment rehaussée de rebondissements et délicieusement dialoguée. Vous allez aimer aller en cours de chimie !
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