Découvrez un extrait du making-of du chef d'oeuvre de Martin Scorsese.
Une Palme d'or au Festival de Cannes en 1976, quatre nominations aux Oscars un an plus tard (dont les prix du meilleur film et du meilleur acteur pour Robert de Niro) deux nominations aux Golden Globes la même année dans les catégories meilleur acteur et meilleur scénario... Cette liste réduite n'est qu'une infime partie des récompenses et nominations raflées par Taxi Driver de Martin Scorsese. Dès sa sortie en 1976, le film a marqué à jamais les esprits (plus grand succès de Robert de Niro dans nos salles avec près de 3 millions d'entrées) et emporté l'adhésion tant du côté du public que de la critique. Un vrai plébiscite qui vient couronner une prestation totalement bluffante de Robert de Niro et la mise en scène magistrale de Martin Scorsese et un scénario choc de Paul Schrader.
La bataille de Scorsese
Si ce trio a fait des étincelles, faisant de ce film l'un des plus grands chefs d'oeuvre de tous les temps, il était loin d'être une évidence pour les producteurs qui misaient dans un premier temps sur le combo Robert Mulligan à la réalisation/Jeff Bridges dans la peau de Travis Bickle. Peine perdue. Alors que Brian De Palma s'est lui aussi intéressé au projet, c'est Paul Schrader, le scénariste, qui a eu le dernier mot. Pas question pour lui de confier entre les mains de n'importe qui cette histoire qui fait écho à sa propre vie. Son Taxi Driver, le scénariste l'a écrit en une poignée de jours en s'inspirant d'une période sombre de sa vie : son arrivée à Los Angeles. Largué par sa copine, perdu, il devient insomniaque, passe ses nuits à se gaver de films pornos dans des cinémas X et devient peu à peu obsédé par les armes à feu.
Oubliés Brian De Palma ou encore Robert Mulligan, c'est à Martin Scorsese et Robert de Niro, déjà au diapason dans Mean Streets du cinéaste (1973) que Paul Schrader veut confier son bébé. Au grand dam des producteurs, pas franchement emballés à l'idée de voir un réalisateur avec aussi peu de bouteille s'attaquer à ce projet - excepté deux documentaires et quatre courts métrages, Scorsese n'avait réalisé que trois films à l'époque : I Call first aussi connu sous le nom de Who's That Knocking at My Door (1967), Boxcar Bertha (1972) et Mean Streets en 1973. C'est d'ailleurs ce film, Mean Streets, qui a conduit les producteurs à donner leur feu vert à Martin Scorsese totalement fou du scénario comme il le raconte dans le making-of du film, dont voici un extrait :
Des sacrifices pour un film culte
Conquis par le scénario de Taxi Driver, Martin Scorsese et Robert de Niro sont prêts à tout pour faire partie de l'aventure. Même à toucher des cachets franchement dérisoires. Le comédien aurait ainsi été payé 35 000 dollars (quatre à cinq fois moins que ce qu'on lui offrait à l'époque pour certains films) pour incarner ce chauffeur de taxi, vétéran de la guerre du Vietnam. Pour rendre encore plus crédible son personnage, il joue les chauffeurs de taxi douze heures par jour pendant des semaines avant le tournage et se plonge dans l'étude des maladies mentales.
"J'ai dessiné la plupart des plans pour qu'on n'arrive pas sur le tournage en se demandant où doivent être placées les caméras", confie Scorsese dans le making of réalisé par Laurent Bouzereau. Un souci du détail qu'il garde jusqu'à sa scène finale de tuerie, atténuée au niveau des couleurs pour paraître moins sanglante et échapper ainsi à une censure annoncée. Une séquence culte, tout autant que la mythique réplique You talkin' to me balancée par de Niro devant son miroir.
Pessimiste, glaçant, violent et édifiant, Taxi Driver est une vraie claque. Un portrait sans phare de l'Amérique des années 70 et une mise en lumière nécessaire, et rare à l'époque, du syndrome de stress post-traumatique chez les vétérans de l'armée. Filmé et interprété magistralement, ce film est tout simplement un chef-d'oeuvre puissant et inoubliable.
Pour découvrir le making of en intégralité, rendez-vous sur ce lien.
L'histoire de Taxi Driver diffusé ce lundi soir à 20h55 sur Arte :
Travis Bickle, ancien marine, est profondément marqué par ce qu'il a vécu au Vietnam. Chauffeur de taxi la nuit, il supporte difficilement le climat qui règne dans les bas-fonds new-yorkais. Ne trouvant aucune réponse à un vague engagement politique, il décide d'agir seul et s'arme des pieds à la tête...
La bande annonce de Taxi Driver :
Commentaires