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Pour son troisième film, Heitor Dhalia réussit un beau récit « atmosphérique ». Il saisit joliment l’ambiance des repas en famille, le feeling des soirées qui s’éternisent dans le jardin ou le charme des promenades mélancoliques sur la plage. Il souffle sur ce long métrage un parfum nostalgique, comme dans ces mélos doux et amer des années 60 qui auscultaient la fin d’un monde et l’éveil à la sensualité onduleuse et sucrée. Produit par Fernando Meirelles, À deriva est une chronique intimiste assez sensible et juste.
Toutes les critiques de A deriva
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Apre, aigre mélo sans samba, A deriva est l’émouvant portrait d’une âme à la mer, soufflant un vent mélancolique sur les affres de l’adolescence et colorant de solaire nostalgie ce territoire défait des jeunesses de soi jamais retrouvées, là où, pour reprendre Marbeuf, l’amour et la mer auront toujours “l’amer pour partage”.
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Il y a Vincent Cassel, superbe, filmé comme ses partenaires avec plus de sensibilité que de sensualité par un réalisateur brésilien célèbre en son pays, Heitor Dhalia. Celui-ci raconte et capte des images à fleur de peau, collant au point de vue de sa jeune héroïne avec une indéfectible rigueur. Du coup, on oublie notre vedette française, on zappe le décor idyllique (Rio de Janeiro, ses plages...) et on se laisse balader et émouvoir par un auteur à suivre de près.
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Tourné caméra à l'épaule dans une image phosphorescente, le film cède à un esthétisme facile, sans parvenir à donner une profondeur aux personnages, ni une nécessité à ce récit truffé de clichés dont l'ambition est sans cesse ramenée au niveau d'un roman-photo chic.
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Sur des thèmes pourtant rebattus – la désagrégation de la vie conjugale, le passage à l'âge adulte –, Heitor Dhalia ne dérive ni vers le mélo ni vers l'eau de rose. Il filme de temps à autre en images un peu trop léchées, mais traite les rapports familiaux avec une justesse plus crue. Le film repose beaucoup sur ses interprètes (...).
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Hector Dhalia filme cette chronique d'un été brésilien avec beaucoup de naturel et de sensibilité. La dérive des sentiments va de paire avec l'apprentissage de la sexualité et les aléas d'une vie de couple. Mais ce qui emporte l'adhésion, ce sont les magnifiques paysages solaires du Brésil, ainsi que le flux et reflux de cette mer irisée, chatoyante. Comme une métaphore filée de l'amour qui va et qui vient, au gré de la marée des sentiments.
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Malheureusement, ce drame bourgeois, avec sa dose d’existentialisme aseptisé, flotte sur les eaux trop limpides d’un scénario qui ne sait pas très bien où placer son regard entre le mari volage, la femme trompée mais pas vraiment ou la fille blessée, le tout bercé par le ronronnement d’une mise en scène décorative. À la dérive, assurément !
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A deriva ne laisse aucune liberté au spectateur qui est sans cesse guidé par des images excessivement explicites et malheureusement empreintes d’interprétations douteuses et maladroites sur l’adolescence, la sexualité et le couple. [...] Peut-être aurait-il fallu également que les révélations fracassantes ne soient pas dévoilées de but en blanc, telle la résolution d’une énigme au suspens insoutenable ! Ajoutez à cela une musique omniprésente faite d’un orchestre uniquement composé d’instruments à cordes et A deriva se révèle difficile à digérer.
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Tout cela sonne faux, aseptisé, décoratif. En voulant convoquer à la fois la légèreté du film de plage (l'axe Pauline à la plage de Rohmer) et l'âpreté du « film de divorce » (l'axe Les Berkman se séparent, de Noah Baumbach), Dhalia délivre un film tiède, entre deux eaux, qui comporte trop de jolis couchers de soleil pour être honnête.
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Le seul intérêt du film est de voir Vincent Cassel (très bon avec «ses» mômes) choisir un emploi dont il se garde en France, tourner le dos à ses rôles de mauvais garçons et entamer une carrière brésilienne qu'il entend bien poursuivre avec «11 Minutes», l'adaptation d'un roman de Paolo Coelho. C'est peu.