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Il y a une vraie jouissance à retrouver intacte la petite musique de Valeria Bruni Tedeschi après Il est plus facile pour un chameau... Car en 4 ans, la cinéaste n'a rien perdu de son désir de fantaisie, de son surréalisme avide de bouffonerie, du décalage induit par cette forme d'intelligence et de liberté que l'on désignera, faute de mieux, sous le terme d'auto-ironie.
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Marcelline est comédienne. Elle a 40 ans. Elle est seule. C’est par ce constat affligeant que débute le film. Entre fantômes du passé, complexe oedipien et visions délirantes, Actrices cherche à comprendre cette situation. On assiste alors à une longue séance de psychanalyse qui nous plonge dans les abîmes du lieu commun : au seuil de la date de péremption, on revient sur le sens de sa vie. Tout est dans le regard : l’œil humide et merveilleusement dépressif de Valéria Bruni Tedeschi contemplant son passé. A noter toutefois un humour corrosif et des formules mémorables. Une mention spéciale pour les acteurs masculins, un Mathieu Amalrich détonnant et un Louis Garrel séduisant qui n’arrivent cependant pas à nous sauver de l’ennui.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il y a beaucoup d'humour et de générosité dans la manière dont Valéria deploie l'éventail des situations, où à chaque fois un personnage est regardé par un autre, qui lui-même est observé. Les couleurs hivernales sont somptueuses (...) En 2 films, la comédienne a pris le temps de se poser des problèmes de mise en scène, qui lui permettent d'atteindre l'universel en racontant sa propre histoire.
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Actrices est un film à cran où tout grince, tangue et dérive, mais en rythme, presque en cadence - c'est explicite quand Marcelline nage comme une possédée dans une piscine sur un air de Glenn Miller. L'acrimonie, le doute et le désespoir libèrent une énergie à tout casser et une vraie puissance burlesque, entartage compris. Ce n'est pas en vain que Valeria Bruni Tedeschi admire Woody Allen : dans Actrices, on retrouve ce genre d'état de crise qu'un film comme Maris et Femmes transformait en festival comique. Jubilation du désastre, délectation du délitement, ivresse du chaos...
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A l'inspiration doucettement "woodyallénienne" qui avait fait tout le charme du Chameau s'ajoute dans Actrices un dispositif à la Jacques Rivette, celui de la répétition d'une pièce de thêatre dont les péripéties sont mises en miroir avec celles vécues parallèlement par les interprètes. (...) Et aussi ses dialogues intimes et secrets avec la Vierge Marie, dont elle espère vainement le bon secours. Quant au film, il n'en a, on l'aura compris, nul besoin, s'élevant comme une plume au souffle de cette fantaisie, et dispensant sa rieuse mélancolie avec la plus feinte et délicate des inadvertances.
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Pour son deuxième film en tant que réalisatrice, Valeria Bruni-Tedeschi nous balade dans les coulisses du métier d'acteur, à travers les névroses tragi-comiques de Marcelline. Il faut se laisser emporter par les envolées surréalistes de ce film introspectif, qui balance entre fantaisie, profondeur et émotion.
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Avec Actrices, Valeria a réussi une comédie aussi brillante que du Woody Allen chrétien. Drôle, intelligent et sensible, ce film est une vraie réussite qui nous montre Valeria Bruni Tedeschi sous un nouveau jour... celui d'une grande réalisatrice.
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Avec le même charme un peu étrange de son premier film, « Il est plus facile pour un chameau… », Valeria Bruni Tedeschi se remet en scène, fragile, maladroite, attachante, réglant ses comptes avec l’enfance et ses parents, traitant de la maternité ou de la solitude, de la place de l’actrice ou de la femme. Des tartes à la crème, des fantômes (celui de Natalia Petrovna, de son père ou d’un amoureux), des fous rires, des rêves cinglés composent ce portrait d’« une vieille petite fille à sa maman » qui a trop joué sur scène et en a oublié de vivre sa vie. De la grâce, de la fantaisie, de la mélancolie, de l’auto-dérision et une perception très fine de la vie dans ce portrait de femme.
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(...) l'actrice-réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi (dé)construit un auto-portrait de femme un peu "Braque" (pour le côté fantasque et la peinture). Si on avance en aveugle dans le sillage tortueux de sa drôle de dame, on s'y perd souvent avec délice.